Articles

L’avancement de notre projet en photo #2

Vous en êtes où de l’avancement de la construction ? Bonne nouvelle : ça avance !!

Aujourd’hui, je vous montre notre avancement en photo

Vous vous souvenez qu’il y a quelques semaines (cf. article ici), nous étions très fiers de vous montrer les premières photos, comme celle-ci

On creuse les fondations et le parking souterrain - Avancement en photo

On creuse les fondations et le parking souterrain

 

Mais ça, c’était avant … en juillet …  depuis, nous avons fait quelques pas supplémentaires. Et il y a quelques semaines, notre projet ressemblait à ça :

Avancement en photo

Quand on a fini de creuser, on se fait livrer les parpaings en respectant les horaires de circulation dans notre rue

 

Après la livraison, la construction … et ça avance vite !!

Avancement en photo

Il faut poser les parpaings et sécuriser le chantier pour éviter que tout ne s’écroule sous la pression du terrain ….

 

Et une fois que les murs sont montés, on pose le ferraillage avant de couler la dalle :

Avancement en photo

Ferraillage posé, en laissant de la place pour la fosse qui va permettre à Fabien de jouer au garagiste avec ses voitures !

 

Ces photos datent du mois de septembre, depuis la construction a continué, mais il faut que je garde un peu de suspens pour les prochains articles !!

Tout s’est bien déroulé sur ces premières semaines de construction ? Bien sûr que non, vous commencez à nous connaître, nous aimons résoudre les problèmes ! Mais je vous parlerai de nos aventures de manière un peu plus détaillées dans un prochain article.

Stay tuned 🙂 !

 

 

 

L’appartement de Fabien : Et le dernier pour la route !

A la surprise générale après les 2 articles précédents, je vais aujourd’hui vous faire la visite de l’appartement de Fabien, le mien quoi.

rez de jardin

1er étage

2eme étagePour commencer, une petite remise dans le contexte et dans l’espace s’impose. Comme vous l’avez lu dans les précédents articles , le projet big bang participatif est une superposition ou plutôt un enchevêtrement de 4 appartements sur 3 étages (dans l’ordre : RDC/1er/2éme)

Le mien c’est le bleu/vert sur les plans, sur 2 étages, au rdc et au 1er avec un jardin (et une piscine).

Pour résumer en un seul mot mon futur logement : modularité.

Je voulais un grand espace dégagé mais adaptable en fonction de mes besoins, de mes envies et même des saisons.

Par ici pour la visite…

Une fois passé par l’entrée qui donne directement en face sur la cuisine ouverte toute en longueur, on accède à LA pièce principale, véritable lieu multifonctions. A la fois salon mais aussi salle à manger, bibliothèque, salle de projection… Un recoin se fera chambre d’amis avec salle d’eau grâce à un grand panneau coulissant et un astucieux canapé mobile transformable immédiatement en lit.

Modularité encore avec le fond de la piscine intérieure qui remonte pour offrir 20 m2 de véranda pour l’hiver.

En ce qui concerne l’étage, j’ai décidé de laisser la 2eme chambre ouverte en mezzanine sur le salon pour profiter de l’espace au maximum, chez moi on n’aime pas trop les portes fermées (et en plus j’ai un chat…). La première chambre sera fermée sur le vide sur séjour mais par un grand vitrage pour n’isoler que du bruit, pas de la lumière.

Dans la conception de mon appartement j’ai donc joué à fond la carte de la transformabilité. Parceque j’aime avoir de l’espace de vie mais également pouvoir inviter des amis à dormir en leur proposant un vrai espace fermé et intime. Je pourrais  aussi, à un moment de la journée, regarder un film face au mur de projection et à un autre lire devant la cheminée qui sépare la cuisine du salon. Ou encore diner à plusieurs sur notre grande table puis retourner le plateau pour y jouer au billard …

Seul le jardin sera assez classique avec son barbecue et ses transats.

Voilà pour le dernier des 4 appartements du bâtiment principal.

Prochainement, nous vous raconterons la genèse de celui que nous appelons le 5ème lot, et qui vous le verrez, à une histoire riche en rebondissements.

Stay tuned…

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Bon anniversaire de blog : déjà 2 ans d’aventures dans l’habitat participatif

Oui, deuxième anniversaire … cela fait deux ans que nous vous racontons les aventures de notre projet d’habitat participatif ! Quel parcours en deux ans … même s’il nous reste encore pas mal d’étapes à franchir !

Il y a deux ans, nous ouvrions ce blog quasiment le jour de la signature de la promesse de vente pour notre terrain, la première « grosse » étape de notre projet. Aujourd’hui, nous venons de signer avec le constructeur qui a hérité de la lourde charge de construire nos futurs logement.

Que s’est-il passé entre deux ? Vous le savez plus ou moins si vous suivez nos aventures, mais les grandes lignes :

  • Nous avons déposé notre permis de construire en décembre 2014 et il a été validé en mars 2015
    • Remarque au passage, c’est peut-être la seule étape sur laquelle nous avons respecté le planning que nous nous étions fixé … peut-être car c’est la seule étape pour laquelle nous ne demandions de personne d’autre que nous et que les délais de validation d’un permis de construire sont inscrits dans la loi
  • Nous nous sommes mis à la recherche d’un financement, autrement qu’une banque nous prête l’argent pour financer l’opération
    • Je vous laisse vous souvenir à quel point nous avons « souffert ». Avec cette étape, nous ne sommes pas passés très loin de l’abandon du projet.
  • Nous avons affiné progressivement nos plans pour pouvoir produire un Dossier de Consultation des Entreprises (DCE) qui nous a récemment permis de sélectionner notre constructeur
  • Cette année nous aura également permis de constater que l’habitat participatif mène à tout, tout en nous insérant dans l’éco-système culturel de la ville de Vitry, en particuliers au travers du Street Art :
    • Nous avons prêté les murs de la maison existante (et vouée à la démolition) à la « Belle Vitry’n » pour que des artistes de Street Art puisse exprimer leurs talents (et ils n’en manquent pas). Cette action originale nous a apporté un peu de visibilité à notre projet : Ici, ici et ici
    • Nous avons prêté cette même maison pour la réalisation d’un clip, une expérience aussi intéressante qu’inattendue !
    • Nous avons, enfin, prêté nos murs à Arcanes Ateliers pour le déroulement d’une Criminal Quest avec un scénario original 🙂 !

 

Les grandes étapes de notre projet sur les trois premières années ...

Les grandes étapes de notre projet sur les trois premières années …

Si tout se passe bien, pour notre 3ème anniversaire, nous devrions être en mesure de vous montrer les photos d’un avancement « correct » de la construction !

Il est également d’usage de faire un bilan de l’année écoulée. Ce n’est pas compliqué, il est sensiblement le même que celui de l’an passé : Persévérance et Tenacité !

Je pense que cette devise va finir gravée sur un des murs de nos futurs logements, tellement elle représente bien ce que nous vivons : un projet qui, sur le papier, ne porte pas de difficultés majeures (j’ai cru comprendre que nous n’étions pas les premiers à faire construire un immeuble de 3 étapes + parking en sous-sol), mais pour lequel nous rencontrons régulièrement des retards car nous n’entrons pas dans les cases traditionnelles !

C’est sans doute le prix de « l’innovation », mais cela ne nous empêchera de terminer notre projet car, devinez quoi, nous sommes tenaces et persévérants !!

Still alive & kicking : le retour de Big Bang Participatif !

Oui, ça fait un petit moment que nous n’avons pas publié d’articles sur notre blog ! Cela ne veut évidemment pas dire que notre projet s’est arrêté, cela veut simplement dire que l’équipe de rédaction est pas mal occupée avec les derniers événements de notre projet.

Je vous fais un résumé rapide, et nous reviendrons plus régulièrement ici, c’est promis !!

Previously on Big Bang Participatif 

Avant de vous raconter nos nouvelles aventures, toute bonne série commence par un rappel du contenu des épisodes précédents.

Dans notre cas :

Un nouveau membre dans l’équipe 

ArticleWeAreBack_ImageWelcomePour faire face à 8 fous furieux (oui, c’est nous ;), Guita, notre architecte, a eu besoin de renfort : elle a fait appel à Emilie, une consœur qui l’aide depuis Septembre sur notre dossier ! Bienvenue sur le projet, Emilie 🙂

 

La constitution du Dossier de Consultation des Entreprises (DCE)

C’est le principal sujet qui nous a occupé ces derniers mois. Nous reviendrons plus en détail dessus, mais il s’agit de préciser les plans de nos appartements de manière plus détaillée (ex : quel type de porte, de fenêtre, définition du plan électrique avec le nombre et la position approximative des prises de courant, des interrupteurs, ….) et de les traduire « cahiers des charges ».

Ces cahiers des charges seront envoyés aux société des différents corps d’état (gros oeuvre, plomberie, menuiserie, ….) pour que nous puissions sélectionner celles qui nous semblent les plus adaptées à notre contexte (en terme de prix évidemment, mais aussi en terme de qualité, de confiance, …).ArticleWeAreBack_ImageSelection

Aujourd’hui, ces documents ont été relus (un grand moment de lecture, sur lequel nous reviendrons dans un article dédié), validés et sont désormais sur le point d’être envoyés !

 

La démolition : première étape vers la construction ! 

En anticipation du démarrage du chantier, nous nous sommes dits que nous pourrions démarrer la démolition de la maison actuelle assez rapidement. Nous avons donc démarrer ce que nous avons déjà fait moultes fois : consulter le marché sur la base d’un cahier des charges, recevoir les sociétés intéressées par notre chantier, analyser le cahier des charges …. et pleurer !! Pour l’instant, l’ensemble des devis que nous avons reçu est largement au dessus du budget estimé par notre BET (Bureau d’Etudes Techniques), mais avec des variations assez importantes sur des prestations équivalentes et pas toujours très bien détaillées.

ArticleWeAreBack_ImageDemolitionNous allons donc devoir comme à notre habitude, creuser, questionner, comprendre avant de sélectionner.

Assurance Dommage Ouvrage (ADO) : pour protéger la construction et les conséquences !

Là aussi, nous y reviendrons en détail dans un article dédié, mais nous sommes aussi  à la recherche d’une ADO. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une assurance (trop fort, non ?). Sa souscription est obligatoire et nous garantit des réparations rapides en cas de « désordre » sur la construction.

Si vous ne pouvez pas attendre un prochain article, quelques précisions, ici !

 

Ma belle Vitry’n : un projet artistique dans une galerie éphémère : notre maison 🙂 ! 

Nous vous avons déjà expliqué que nous avions pour ambition de confier l’une des façades de notre future construction à des street-artistes. Cela tombe d’autant mieux que Vitry est « the place to be » dans le monde des street artistes.

Comme la maison existante est vouée à la démolition, nous nous sommes dits, en rencontrant l’association Vitry’n Urbaines (je vous recommande les balades organisées par Jean-Philippe : top !), que nous pourrions « prêter » les murs existants pour que quelques street-artistes viennent libérer leur imagination !

Une chose en entraînant une autre, l’association Urban Arts Paris nous a proposé d’organiser un événement artistique dans notre maison. Tous les détails sur cette page : ICI 

Et n’hésitez pas à contribuer à la recherche de fonds pour que cet événement devienne réalité !

 

Une audience en constante augmentation

Vous êtes toujours un peu plus nombreux à nous lire et, pour certains, à nous contacter pour échanger nos expériences. Et ça, ça nous fait bien plaisir, surtout quand on nous dit que nos articles sont intéressants.

 

En tout cas, nous n’allons pas tarder à entrer dans le vif du sujet avec un démarrage « prochain » (au mieux en Mars 2016), et ça, ça va être cool … malgré toutes les difficultés que nous manquerons pas d’avoir à affronter !!

 

Un anniversaire vitriot

Isabelle vous avait parlé de Vitry dans cet article, aujourd’hui je vais vous parler de quelques uns de ses commerçants.

Maintenant que nous avons un espace verdoyant qui nous appartient, nous essayons d’en profiter au maximum. Pique nique, barbecue …

2015-08-03 2015-09-09

A l’occasion de mon anniversaire j’ai donc préféré faire une petite fête sur le terrain, plutôt que de s’enfermer dans l’appartement que nous occupons actuellement.

Pour ravitailler mes invités, j’ai voulu faire 100% Vitry , pour aller au plus proche mais aussi pour faire connaissance avec les commerces de notre futur habitat.

Sur les conseils de Jean Philippe de l’association Vitry’n urbaine, dont je vous avais parlé ici , j’ai commandé des grillades à la boucherie royale, d’ailleurs le rideau de fer de la boucherie arbore un magnifique dessin de Lala Saidko . J’ai trouvé mon gâteau d’anniversaire à l’atelier gourmand . Coté boissons, j’ai contacté Alain de breuvages et bavardages pour sa bière made in Vitry et le cellier des vignerons pour le vin et les bulles. Mention spéciale à Martine du cellier qui m’a vraiment bien conseillée (j’ai même sa recette de sangria blanche !) et facilité la vie en me gardant au frais le vin, puisque nous n’avons pas de frigo sur le terrain.

Merci donc à tous, ils ont gagné une cliente fidèle.

IMG_4887

 

 

Un petit aperçu de la mission de l’architecte …

La semaine dernière nous vous présentions la genèse de notre projet présentée par notre architecte, Guita Maleki.

Lors de cette interview, quelques interrogations complémentaires ont alimenté l’échange, abordant notamment la mission et les difficultés de l’architecte.

En voici ici la retranscription.

Une des choses qui ressort dans ton travail est l’attention particulière que tu portes aux concepts de lumière et d’espace. C’est ce qui nous a touchés lors de la visite du projet d’extension de Chatou, car ces deux caractéristiques sont celles auxquelles nous attachons le plus d’importance dans la conception de nos futurs habitats. En quoi ces éléments sont-ils si importants pour toi ?

Dans nombre de ses citations, Le Corbusier lie intimement les volumes et la lumière dans sa vision de l’architecture. De beaux volumes dans une belle lumière, c’est, pour moi, l’essence de l’architecture : sculpter l’espace, qui à son tour va sculpter la lumière qui varie selon le moment de la journée. Maîtriser ce lien entre l’espace et le temps, pour apporter à chacun de vous son propre univers.

Quelles difficultés as-tu rencontrées pour exprimer au mieux ces deux caractéristiques dans notre projet ?

En raison de l’étroitesse de votre terrain (ndlr : 18 mètres) nous avons dû faire quelques concessions pour répondre habilement aux contraintes du PLU et à vos souhaits de surfaces et de luminosité.

C’est ainsi que, du côté de l’école maternelle, j’ai proposé une grande façade sans fenêtre principale. Sans être aveugle, puisqu’ajourée pour apporter tout de même un peu de lumière, cette façade était l’une des contraintes forte de votre projet, et une première pour moi qui n’avait jusqu’alors jamais rien proposé de tel dans mes conceptions.

Notre projet étant un peu atypique au sein de des précédentes réalisations, il t’a confronté à de nouvelles situations. Comment les as-tu abordées ?

Chaque nouveau projet apporte son lot de challenges, de défis, et le vôtre particulièrement.

Dans ses recherches sur le langage, Freud évoque des mots qui peuvent véhiculer une idée et son contraire.

Ma « philosophie » professionnelle, issue de ma propre expérience, ainsi que de mes collaborations avec d’autres architectes comme Jean Nouvel ou Massimiliano Fuksas,, pourrait s’illustrer par une formule de ce dernier, que je reprends à mon titre : transformer le négatif en positif, ou comment apporter une valeur ajoutée au travers d’une contrainte.

Pour illustrer mon propos, je pourrais citer l’appartement de Marie et Fabien, qui souhaitaient un grand vide sur séjour et un rez-de-chaussée totalement ouvert. Il était néanmoins nécessaire de soutenir l’étage au-dessus sans disposer un poteau incongru dans cet espace.

La solution que j’y ai apportée est un mur discret, à l’aplomb de la mezzanine, sur lequel vient s’accrocher l’escalier. Tout en portant le bâtiment, cela confère un côté aérien à l’escalier sans casser le volume du séjour. En intégrant la contrainte initiale, on conserve l’aspect design et fonctionnel. Il participe aux jeux visuels entre la mezzanine et le séjour. Voilà un exemple permettant de comprendre la gymnastique intellectuelle de l’architecte !

Comment le PLU, qui peut devenir une contrainte forte, influence-t-il ton travail ?

Le principe primordial est de respecter la réglementation, sinon c’est s’exposer au risque de voir son projet rejeté. Le système administratif est tel que tu ne peux pas déroger à la règle. Il faut donc savoir apporter la dose d’intelligence et de créativité pour pousser cette règle dans ses retranchements tout en conservant un projet de qualité.

Prenons l’exemple de la maison de Chatou, et de son étage en porte-à-faux. J’ai conservé le retrait réglementaire en rez-de-jardin et j’ai étiré l’étage jusqu’en limite de propriété, sans toutefois me poser dessus, donnant de la légèreté au projet. Cette proposition aurait pu être rejetée par le service de l’urbanisme de Chatou, mais elle a fonctionné car elle ne contredisait pas la règle mais l’appliquait à sa manière …

Pour Vitry, on peut  citer la façade  sans vue directe coté maternelle : l’idée est née au cours de réunions de travail d’en faire un support artistique offert aux enfants et à la ville, ce qui peut devenir le clou du projet !

C’est le défi de ce projet à Vitry : 5 habitations sur un terrain juste assez grand, la bataille étant d’essayer de garder un projet léger, esthétique, agréable et qui donne envie malgré une densité importante.

Quelles autres problématiques es-tu amenée à rencontrer au cours de tes projets ?

En premier lieu je répondrais les difficultés financières.

La crise économique impacte durablement le secteur et les projets sont contraints par les enveloppes budgétaires plus restreintes. Il reste bien entendu possible de réaliser des projets « bon marché », en limitant quelque peu la liberté de conception ou le choix des matériaux dans les premières phases du projet, ou, plus facilement, lors des finitions et de l’aménagement. Mais  l’exercice consiste à faire passer un projet ambitieux dans un budget « moyen ».

Ensuite, j’ajouterais la multiplication des réglementations.

Si elles ont souvent vocation à répondre à une exigence progressiste et tout à fait compréhensible (le respect de l’environnement et les économies d’énergie avec la RT 2012, la sécurité des personnes au travers des normes de sécurité contre l’incendie, l’accessibilité aux personnes handicapées, etc.), elles peuvent aussi entraver significativement les possibilités de l’architecte de répondre aux souhaits de ses clients. Dans votre cas je prendrais l’exemple de la surface de baies vitrées, qu’il a été nécessaire de réduire pour rester dans le cadre de la réglementation thermique.

Ces normes peuvent également avoir des répercussions financières indirectes, induites par la nécessité d’adaptations ou d’équipements destinés au respect de la réglementation ! Par exemple nécessiter du triple vitrage peut compenser la  grande surface vitrée … mais à quel prix !

Enfin, et de manière totalement personnelle à l’architecte, vient le désir de réaliser son « projet idéal ».

Je crois que l’architecte rêve toujours de concrétiser son projet idéal. Pourtant il se rend compte qu’il y a très peu de projets « idéaux », chaque projet étant le fruit d’une situation différente, avec des gens disposant de leurs souhaits propres, dans un contexte donné, avec des contraintes définies. En définitive chaque projet représente une partie de cet idéal …

Et toi, l’as-tu atteint ce rêve ?

Pas encore complètement, mais ça vient petit à petit ! Et votre projet y contribue par son originalité en tant que projet collaboratif, par la dynamique de votre groupe et votre parcours inhabituel pour parvenir à sa réalisation. Donc j’espère qu’esthétiquement aussi le bâtiment sera idéal, et qu’il reflétera l’originalité de sa genèse ! 🙂

Pourrais-tu nous dire un dernier mot pour les personnes qui pourraient être intéressées par un tel projet et souhaiteraient faire appel à toi ?

Bienvenues … mais préparez-vous 🙂 !

En effet construire est un acte volontaire très noble, qui demande un peu d’audace. Mais comme vous l’aurez déjà constaté à d’autres étapes de votre projet, la construction peut également être semée d’embûches et d’impondérables : une entreprise déficiente, un corps de métier qui ne travaille pas en pleine synergie avec les autres, les « ratés » entraînant des surcoûts, etc.

Bien sûr de bonnes surprises peuvent également se présenter, loin de moi la volonté d’être l’oiseau de mauvais augure. Pour autant que vous soyez parés, ces aléas vous affecteront d’autant que vous avez choisi d’être vos propres maîtres d’ouvrage.

Je n’aurais de meilleure métaphore que celle d’un accouchement !

Mais c’est une très belle aventure, dans laquelle j’aurais plaisir à me lancer avec vous 🙂

L’architecte en tant que créateur d’un projet d’habitat participatif : la grande interview.

Il s’est écoulé plus d’un an depuis notre première rencontre avec Guita, l’architecte qui est une des clés du succès de notre projet participatif : de sa compétence dépendra en grande partie la concrétisation de huit rêves distincts dans un seul immeuble collectif !

Nous vous proposons aujourd’hui de découvrir un des acteurs clé de notre projet au travers de son interview.

Guita, peux-tu nous raconter comment tout cela a commencé, et quelle était ta motivation initiale face au projet d’habitat participatif que nous t’avons proposé à l’époque ?

Nous nous sommes rencontrés pendant les Journées d’Architecture à Vivre, à Chatou, lors de la visite d’un de mes projets d’extension d’une maison. Le contact a d’emblée été sympathique et ceux d’entre vous qui étaient présents ont apprécié la qualité des espaces, en me disant : on veut la même chose pour nous !

Mais le déclic s’est réellement produit en discutant, par hasard, d’un projet d’une revue d’architecture que j’avais trouvé très intéressant, et qui consistait en 2 ou 3 maisons imbriquées. Fabien m’a alors dit : « Nous avons justement le projet de construire, avec des amis, un bâtiment commun, avec des espaces collectifs, où chacun disposerait de son propre appartement. »

Nous nous retrouvions donc autour d’une motivation commune, et, très spontanément en poursuivant la discussion, nous avons ébauché la possibilité de travailler ensemble, l’idée d’un tel projet me plaisait beaucoup et nous avions comme perspective de pouvoir faire quelque chose d’original.

Au moment de démarrer le projet, as-tu identifié certains challenges ou intérêts particuliers à te lancer avec nous ?

Entre le moment de notre rencontre et le démarrage réel du projet ce sont écoulés de nombreux mois, durant lesquels vous avez progressé sur divers sujets, et ainsi mis en avant de nouvelles problématiques, telles que les carrières en sous-sol ou le financement.
Chaque projet apporte son lot de questions nouvelles, et l’un des premiers challenges motivants auquel j’ai eu à faire face a été de vous accompagner pour y apporter, ensemble, les réponses, quand bien même ces questions concernaient des aspects connexes au projet architectural.

La dimension humaine a également suscité mon intérêt pour votre projet. Il y a dans notre contrat une mission nommée « assistance à maîtrise d’ouvrage », que j’apprécie pour le rapport d’échange qui s’instaure avec les clients, où je passe de l’autre coté pour mieux guider leurs attentes et y répondre en revenant à mon rôle d’architecte. Avec vous cette relation a acquis une saveur particulièrement intéressante, parce que s’appuyant sur une réelle collaboration : c’était comme une espèce de magma avec lequel nous allions fabriquer ensemble quelque-chose, nous allions penser ensemble l’évolution du projet. On ressent dans votre projet toute votre motivation, la dynamique et l’énergie du groupe. Et c’est comme ça que vous avez surmonté tous les obstacles que vous avez rencontrés jusqu’ici, et c’est comme ça que vous surmonterez les suivants !

Enfin, je ne m’étais jamais lancé dans un projet d’habitat participatif, même si le concept m’a toujours intéressée. Les premières expériences d’habitat participatif en France, dans les années 60/70, restaient des initiatives marginales, tandis qu’aujourd’hui certains projets participatifs sont proposés par des collectivités, ou se font par le biais de la promotion immobilière. Le votre est encore plus audacieux car il s’agit d’auto-promotion !
Pour moi, cela représente un moyen original, voire transgressif, pour les habitants de s’approprier la ville à travers le logement, sans passer par le circuit du commerce immobilier ou des promoteurs.
C’est également l’intégration dans un seul et unique projet d’aspirations distinctes. Une pensée collective pour des bien-êtres individuels ! Deux facettes de l’habitat participatif que j’ai eu très envie de découvrir avec vous !

Penses-tu que certaines aptitudes ou compétences particulières soient nécessaires pour la conception d’un tel projet ?

La première particularité de votre projet ne tient pas à son architecture, mais à son contexte. L’habitat participatif est en effet un contexte de travail particulier qui requiert les aptitudes adéquates

En premier lieu je répondrais écoute et empathie.

Votre projet consiste en l’intégration en un seul bâtiment de 4 appartements, destinés à 4 couples disposant chacun de ses propres aspirations, plus un cinquième lot anonyme en habitat individuel. Il a donc fallu être à l’écoute de chacun des couples, pour que les projets individuels répondent aux attentes de chacun, mais aussi à l’écoute du groupe, pour que la fusion soit à l’image de celle que vous attendiez et partagiez tous ensemble.
L’empathie permet de valoriser l’écoute en se mettant « dans la tête » du client, et ainsi d’identifier au mieux son besoin pour y apporter la meilleure réponse.
Cet apprentissage d’une écoute collective est intéressant, et il me semble qu’avec le temps et l’expérience je sais à présent mieux entendre le désir et les besoins de mes clients.

Ensuite, des aptitudes d’accompagnement.

Il n’était pas évident au départ d’identifier toutes les difficultés que nous allions pouvoir rencontrer, alors nous avons naturellement choisi de travailler dans une relation de conseil, basée sur mes expériences : sans être spécialiste sur certains sujets, comme le financement ou le notariat, j’ai proposé de vous orienter vers les banques coopératives, j’ai taché de vous éclairer sur les assurances à contracter, donné quelques conseil sur l’étude de sol ou la purge du recours des tiers pour l’obtention du permis de construire, etc.

Et puis vous êtes des maîtres d’ouvrage « non-sachant », non professionnels, tandis qu’habituellement je travaille avec des maîtres d’ouvrage professionnels. Il était nécessaire que je puise au-delà de mes compétences d’architecte pour enrichir pleinement nos échanges et  notre collaboration, et le processus du projet m’a aussi apporté un nouvel éclairage sur mon travail.

Et puis vous devenez, par la force des choses, des vrais professionnels de l’habitat participatif en auto promotion !

Enfin, la créativité.

Bien sûr un architecte se doit d’être créatif. Dans le cas de votre projet, cette faculté a été mise à profit notamment pour tirer au mieux parti du PLU, en tendant vers ses limites pour répondre à certains de vos souhaits et optimiser les surfaces créées. Elle a également contribué à trouver des solutions dans l’organisation de vos espaces respectifs, en les conservant au plus près de l’image que vous en aviez tout en les imbriquant dans un volume restreint imposé par le PLU.

Comment as-tu procédé pour incorporer les souhaits propres à chacun des 4 couples dans une structure collective ?

Cela n’a pas été facile, mais la mise en œuvre des quelques aptitudes citées précédemment a été fructueuse. Et puis vous êtes des clients sympathiques, conscient du travail que l’architecte allait devoir accomplir.

Nous avons travaillé en bonne intelligence jusqu’à présent ! A défaut de disposer d’une précédente expérience sur un projet d’habitat participatif, j’ai usé de créativité, improvisé pour trouver des solutions, mis à profit mes diverses expériences passées pour progresser avec vous.

Finalement c’est l’expérience globale, l’intelligence globale, mise dans ce projet qui nous a aidés, ensemble, à aller plus loin, même si aucun de nous n’avait réalisé de choses similaires.

Nos réunions couple par couple, au café, en s’appuyant sur un dazibao de croquis sur calque, ont permis de mieux discuter que sur la base de n’importe quel plan ou dessin « sec » sur l’ordinateur, nécessaires au projet, mais que les gens ont du mal à lire. Et au travers de ces interactions chacun a pu s’approprier au mieux le projet, ce qui a facilité la progression de mon travail.

Avais-tu imaginé concevoir certaines choses pour ce projet, qui finalement n’ont pu être retenues ? N’est-ce pas frustrant ?

Tout comme vous j’aurais souhaité pouvoir proposer de grandes baies vitrées, mais le PLU et la réglementation thermique ont quelque peu tempéré nos désirs.

C’est un ensemble collectif dans lequel j’ai essayé d’insuffler l’esprit de 4 logements bien identifiés, en y conservant l’identité de chacun de vous. Certaines aspirations propres à du logement individuel ne pouvaient donc pas y trouver leur place. Mais on est arrivé à une typologie intermédiaire.

Et puis le rythme du projet a été soutenu, les délais courts, votre budget clairement définis dès le départ, les contraintes urbanistiques étaient assez fortes. Pour autant je crois que nous sommes parvenus à aller à l’essentiel, tout en gardant une part de magie du au caractère original apporté par l’habitat participatif, et je trouve que la surface et les besoins de chacun se sont bien accommodés avec le gabarit de bâtiment obtenu.

Même s’il est très sobre et minimaliste architecturalement, j’espère qu’il est harmonieusement proportionné, et c’est dans le détail et les prochaines phases du projet que nous irons chercher ces notes qui lui conféreront, je le crois, sa grande qualité. Nous prendrons d’ailleurs plus de temps pour développer ces détails et ainsi parvenir à quelque chose de vraiment qualitatif.

Ce projet n’est donc pas du tout une source de frustration !

Je suis assez fière du résultat, des espaces intérieurs, je pense qu’il y aura de très beaux volumes. J’ai insisté pour qu’on puisse conserver les hauteurs sous plafond, la surface de vitrages, même s’il a été nécessaire de faire quelques concessions, et je crois que la relation aux jardins et à l’espace environnant sera très intéressant.

De plus, les coteaux de Vitry sont un site exceptionnel, et Vitry, elle-même, une ville de mutations et d’expérimentations créatives. Un joli contexte tout ça !

Penses-tu renouveler cette expérience avec un nouveau projet d’habitat participatif ?

Oui, très certainement ! Et vous ? (rires)

 

La suite de l’interview la semaine prochaine. Vous y découvrirez la manière de travailler de Guita et son approche de notre projet.

A bientôt !