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La gestion des espaces communs

Dans l’habitat participatif, la notion de communauté est importante, c’était même LA priorité  pour des groupes de la fin des années 60 / début 70 …

Dans notre projet, nous avions au départ imaginé des espaces intérieurs et extérieurs pour pouvoir se réunir/bricoler/jouer (on adore les jeux de plateaux)  ensemble sans pour autant investir les appartements des uns et des autres, une sorte de Suisse ou de zone neutre.

Les premières idées

Elles étaient nombreuses, allant de la salle de jeux /sport à l’atelier de bricolage en passant par la buanderie pour les espaces intérieurs.

Pour les espaces communs extérieurs, il s’agissait d’utiliser les jardins et la terrasse du dernier étage pour faire des roof-party avec barbecue et tout …

Mais ça c’était au début …

Au fil du développement du projet, la liste des espaces communs s’est quelque peu raccourcie. Après rapide réflexion, la buanderie a été abandonnée, les logements prévus étant bien assez grands pour y loger un lave linge et même un sèche-linge et les habitudes des uns ne sont pas forcément compatibles avec les habitudes des autres.

La salle de jeux et l’atelier ont fusionné dans une grande pièce commune de 20m2 avec jardin de 30 m 2 le tout accessible par l’entrée de l’immeuble au RDC.

Dans un souci d’équilibre entre les lots, la terrasse sur le toit à été partagée entre les 2 appartements du 2ème étage qui ne disposent pas de jardin. Qu’à cela ne tienne, le barbecue est  déplacé dans le jardin commun.

Puis viennent la RT 2012, le relevé de géomètre et le PLU…

Là ça se corse, un des lots se voit amputé de sa cuisine qui dépassait de 3 mètres du reste de l’immeuble pour  non-conformité à la règlementation thermique (trop de déperdition de chaleur du coté nord de la construction) et doit donc trouver de l’espace supplémentaire. Financièrement cette modification est intéressante car elle simplifie la structure globale du bâtiment et coûte donc moins cher à construire … c’est un argument qui fait réfléchir !

Par ailleurs, l’escalier commun doit être déplacé de quelques dizaines de cm pour coller aux dimensions des places de parking en sous sol, fixées par le PLU (Plan Local d’Urbanisme) à partir du relevé du géomètre.

Les réagencements subséquents sonnent le glas de la pièce commune et du jardin commun par une réorganisation totale des espaces intérieurs privatifs.

Retour aux réalités

Retour aux réalités et à la simplicité

 

Que reste-t-il ?

Une petite bande de terrain le long de la façade nord/est, qui sera utilisée comme garage à vélo et local à poubelles, subsiste en tant qu’espace extérieur commun. Et en dehors du local pour les futures poussettes, nous n’avons plus d’espaces communs intérieurs.

Et nous continuerons à nous recevoir et à jouer les uns chez les autres, comme nous le faisons déjà actuellement … et nous profiterons de la piscine de Fabien, mais ne le lui répétez pas, il n’est pas encore au courant !!

Previously on Big Bang Participatif* !

* précédemment sur Big Bang Participatif 

A la veille du dépôt du permis de construire (oui, c’est pour bientôt), il nous a semblé opportun de faire une synthèse de nos premiers mois d’aventures participatives ! Que s’est-il passé dans la première saison de Big Bang Participatif ?

Episode S01E00 : l’épisode pilote

Nous vous avons succinctement raconté qui nous sommes, notre groupe, la genèse du projet immobilier, pourquoi nous nous sommes lancés,  nos vacances au Pérou, les chiffres clés du projet. Nous vous avons également raconté comment nous avons choisi notre architecte, Guita Maleki.

Episode S0101 : La recherche du terrain

Vous avez ainsi pu constater que la recherche du terrain n’est pas une activité de tout repos et qu’il ne suffit pas d’avoir trouvé LE terrain qui répond au maximum des critères. Il faut ensuite gérer toute la partie administrative de la promesse de vente.street art 1

Nous avons finalement trouvé sur le terrain sur la commune de Vitry, capitale du street art !

Episode S01E02 : la gestion des carrières

C’est sans doute un des premiers points à gérer lorsque vous avez trouvé le terrain de vos rêves : vérifier l’état de son sous-sol pour deux raisons : 1) déterminer la nature des fondations sur lesquelles reposeront votre bâtiment, 2) identifier (et budgéter) la nécessité de combler les gros trous du sous-sol qui peuvent faire des gros trous dans votre budget.

La taupe a perdu sa GoPro

La taupe a perdu sa GoPro

C’est pour ça que nous avons mandaté des taupes équipées de GoPro pour sonder le sous-sol. Ces taupes ont fini par être porteuses de bonnes nouvelles puisque nous ne devrions pas avoir à combler les carrières et que des fondations superficielles sont suffisantes pour supporter notre bâtiment.

Episode S01E03 : l’élaboration du permis de construire

Je ne reviens pas sur les étapes qui jalonnent l’élaboration du permis de construire. Les détails sont disponibles ici.

Ces étapes ont été le fil rouge de cette première saison. C’est sans aucun doute le cœur de cette première saison, l’étape qui aboutit à la conception de nos futurs logements, celle qui nous a demandé le plus de travail, d’aller-retour, de validation, d’échange, … Je n’ose pas compter le nombre de version de plans envoyés par Guita, relues et commentées durant nos longues soirées automnales !

Notre bâtiment dans son environnement

Notre bâtiment dans son environnement

Nous vous avons livré une partie des plans au fur et à mesure de leur validation. Nous terminerons cette première saison de nos aventures par le dépôt du permis de construire mardi 23/12 (oui, demain !).

Et nous sommes très fiers du résultat obtenu 🙂 !

Episode S01E04 : La recherche de financement

Aujourd’hui, on a les idées mais pas encore le pétrole ! C’est le point compliqué du moment (même si nous n’en avons pas encore beaucoup parlé), celui qui focalisera nos attentions et nos énergies dans les prochaines semaines et sans doute le dernier point qui pourrait encore nous empêcher de transformer notre rêve en réalité. Bien sûr nous réalisons que nous ne sommes pas au bout de nos peines, mais sans argent, nous risquons de ne pas pouvoir aller beaucoup plus loin !

Heureusement, sur cette partie-là aussi nous sommes bien accompagnés et notre courtière ne ménage pas ses efforts pour nous décrocher un financement.

D’ailleurs, si un banquier nous lit, trouve notre projet intéressant et motivant, nous sommes ouverts à la discussion !  Nous sommes également prêts à discuter avec de généreux mécènes ! Nous ne sommes pas sectaires.

Episode S01E05 : La gestion de groupe

Réunion de travail - Photo

Le groupe au moment de la validation de l’APS

On s’entend super bien, tout est trop facile, ça roule ….. nan j’déconne, vous imaginez bien qu’un projet de cette complexité et avec ces enjeux pour nous, ne va pas sans quelques discussions « viriles mais correctes » (c’est balaud d’avoir loupé ce terrain dans la forêt enchantée des poneys magiques !). Oui, nous avons eu quelques petites tensions, mais avons toujours su les surmonter. Et il n’y a aucune raison que nous ne parvenions pas à surmonter les prochaines !

La clé ? Nous n’hésitons pas à nous dire « les choses » même si elles fâchent, plutôt que de laisser pourrir une situation qui finira par exploser tôt ou tard.

Episode S01E06 : l’épisode final

Cette saison devrait se terminer mardi 23/12 (oui, demain) par le dépôt du permis de construire à la mairie de Vitry. Ne vous inquiétez nous reviendrons très vite pour vous parler des prochaines étapes, notamment le choix des entreprises de construction, le choix des matériaux, les éventuels recours de tiers, …

Pour conclure cette première saison, que retenons-nous ? Quelques bonnes pratiques / astuces si vous souhaitez vous lancer dans une aventure similaire :

  • Ne cherchez pas la méthode miracle pour gérer ce type de projet, elle n’existe pas (pas encore du moins …). Chaque projet est spécifique et il faudra apprendre en marchant en sachant prendre des risques (plus ou moins bien calculés …)
  • Il va vous falloir une (très) bonne dose d’énergie, de patience et surtout de persévérance !
  • Vous allez avoir besoin d’un minimum d’économie pour vous lancer et payer les premières échéances avant de décrocher un prêt auprès d’une banque (architecte, bureau d’étude, géotechniciens pour étude de sol, bureau de contrôle, ….)
  • N’hésitez pas à dépenser quelques euros supplémentaires pour vous faire entourer des « bonnes » compétences, celles dont vous ne disposez pas et qui vous feraient perdre de l’énergie et du temps supplémentaire si vous essayiez de vous débrouiller seul …

Vitry-sur-Seine

Comme vous le savez, maintenant, notre projet se situe sur la ville de Vitry. Nous vous proposons aujourd’hui un tour d’horizon de cette ville.

Vitry, sa situation géographique et son histoire

Vitry-sur-Seine est située dans le département du Val-de-Marne en Île-de-France à quatre kilomètres au sud de Paris. En 2011, la ville comptait 86 375 habitants. Vitry longe la Seine côté rive gauche sur 3.8 kilomètres. La ville cache de nombreuses carrières (comme nous vous en avons déjà parlé à plusieurs reprises ici),  Sa municipalité reste communiste depuis 1925 d’où son appartenance à la Ceinture Rouge. Ses habitants sont appelés les Vitriots.

Vitry et les transports

Dans le cadre du grand Paris de 2020 : de nouvelles lignes de métro et de tramway feront leur apparition en 2020 dont la ligne n°15 qui passera par Vitry centre. D’autres seront prolongées comme la ligne n°14 qui traverse Paris du Nord-Ouest au Sud-Est et qui demain passera à proximité de Vitry puisqu’elle traversera la ville de Villejuif (Ville voisine de Vitry dans le 94) pour rejoindre l’aéroport d’Orly (Département de l’Essonne 91).

grand-paris

 

Vitry, une vie culturelle riche et en plein développement

Depuis des décennies, la ville de Vitry, s’est engagée dans une démarche de promotion de l’art contemporain et de l’architecture avant-gardiste. La ville se compose de nombreuses œuvres architecturales publiques telles que :

– L’Hôtel de ville conçu par l’architecte François Girard et datant de 1986 (photo à la une),

– Le musée d’Art contemporain du Val-de-Marne dont les architectes sont Jacques Ripault et Gilles Vexlard datant de 2005, Musée Vitry 14

– Le centre municipal de santé Pierre-Rouquès datant de 2006, VitrysSMaiSanteVaGa

 

– Le musée l’explor@dome dédié aux sciences et technologie, conçu par l’architecte Christophe Vandon et datant de 2009,Exploradome-SYL

et bien d’autres encore…

 

Vitry et le street art

Enfin, le street-art est très présent à Vitry comme le montre ces photos prises par Yohann Cordelle, de l’Atelier Oz, et Steve Stilmann et se cachent dans des endroits inattendus.

street art 1  street art 3 street art 2

street art 4

street art 6

Je vous invite à vous « perdre » dans cette ville aux nombreuses facettes.

Pour en savoir plus :

– Le lien Facebook

– Le lien de la ville

Very good trip, ou comment apprendre la vie ensemble

L’un des principes fondateurs de l’habitat partagé ou participatif, c’est le vivre ensemble, que nous avons déjà évoqué dans une précédente publication.
Mais cela peut également représenter une difficulté pour qui souhaiterait tenter l’aventure : en effet, comment partager son quotidien avec une petite communauté, quand bien même celle-ci a été fédérée autour d’un projet commun ?

Vous savez maintenant que nous sommes un groupe d’amis, qui nous connaissons pour la plupart depuis fort longtemps. Pour autant, s’il nous est arrivé de partager quelques jours de vacances communes, nous n’avions pas encore sauté le pas de la cohabitation.

Voici comment nous avons validé par la pratique la faisabilité de notre projet 😉

Retour vers le futur

Au début de cette aventure, en 2012, un mariage franco-péruvien à Paris : lui, le français, connait ses amis depuis ses années d’école d’ingénieurs, soit presque 15 ans déjà. Elle, la péruvienne, apprend à découvrir ce petit groupe sympathique.

Les amis sont là, on profite de la fête. Difficile néanmoins de regrouper toutes les familles du même côté du globe.

Alors, se dit-elle, quoi de mieux pour partager sa culture, son pays, sa famille et ses amis que d’organiser une deuxième fête là-bas, dans sa ville natale de Lima ?
Les invitations étaient lancées : rendez-vous pour les fêtes de fin d’année de l’autre côté de l’océan, et en été s’il vous plaît (merci l’hémisphère sud).
Le programme : 2 semaines, du 26 décembre au 7 janvier, à parcourir quelques sites remarquables du Pérou, Lima, Arequipa, Cuzco, le Machu Picchu.

La grande vadrouille

L’organisation s’est déroulée en prenant comme hypothèses de « travail » :

  • optimiser les temps de trajet et l’enchaînement des destinations, pour maximiser celui des visites et limiter l’impact en termes de fatigue
  • limiter au mieux les coûts annexes, soit les transports internes et l’hébergement en mutualisant tout ce qui pouvait l’être, les entrées des sites ayant un coût connu à l’avance
  • organiser les journées pour y intégrer harmonieusement les visites et les tâches « ménagères », comme les formalités administratives pour certains sites, les retraits d’argent pour les dépenses courantes, les lessives, les repas, etc.
  • jouer les facilitateurs auprès des prestataires pour fluidifier le tout (plus facile lorsque l’on partage la langue et la culture des hôtes) !

Tout ça grâce à une méthode (presque) agile :

  • une planification de la journée du lendemain
  • un retour de satisfaction le soir sur la journée passée pour coordonner la suivante
  • une proximité forte avec les « clients » (nos amis) et les partenaires (minibus, hébergement, etc.), à l’écoute de leurs attentes et conseils

Un vrai travail d’équipe !

Les outils de travail : des fichiers Excel, des téléphones portables et internet.

Bien entendu en amont déjà du temps avait été investi, sur les sites internet dédiés, ainsi qu’au téléphone pour le balisage d’usage :).

Mais trêve de bavardage, voici un peu ce que tout cela a donné :

3 jours 1/2 à Lima, la capitale, pour découvrir cette ville qui tranche avec le reste du pays, profiter de son effervescence et de sa gastronomie, et surtout pour la fête qui y était organisée (c’est ça l’idée du début !).

Puis décollage pour Arequipa, 2 jours dans la cité blanche, pour visiter la ville, sa cathédrale Notre-Dame (comme à la maison !) et le couvent Santa Catalina.

Départ ensuite pour 3 jours 1/2 à Cuzco, la capitale Inca, pour la ville ainsi que les sites incas (nombreux) environnants, et comme base de départ pour la journée et 1/2 à Aguas Calientes et l’incontournable visite au Machu Picchu !
Vous n’aurez pas manqué de remarquer que nous avons passé notre nouvel an au Pérou … justement à Cusco ! Exceptionnel 🙂

Retour enfin à Lima pour finir le séjour en douceur, les lignes de Nazca et Ica, puis préparer le retour vers la France.

Nous n’aurons pas eu l’occasion de tout voir, les contraintes logistiques ne le permettant pas toujours, mais cela donnera d’autres occasions d’y retourner !

Et l’habitat groupé dans tout ça ?

C’est vrai me direz-vous, c’est bien beau de parler de vacances, mais c’est un blog qui traite de l’habitat participatif, non ?

Comme je le disais en introduction, cette expérience aura eu le mérite, en plus de la découverte du pays qui a ravi tout le monde (n’est-ce pas ! 🙂 ) de :

  • vivre en collectivité et partager notre quotidien :
    • les repas, du petit-déjeuner au dîner
    • l’hébergement, puisque dans la mesure du possible nous options pour une maison ou un appartement partagé
    • quelques visites et balades, en gardant tout de même un peu d’autonomie
    • mais aussi quelques difficultés et galères : les valises non arrivées, le mal de l’altitude, le décalage horaire, l’adaptation au régime alimentaire, les nuits d’aéroport quand l’avion ne veux pas décoller, etc.
  • gérer un planning projet et coordonner les actions :
    • la logistique et les transports : les entrées aux sites, l’avion, le train, le minibus, le lama !
    • le financement « participatif » de ce qui n’avait pas déjà été réservé depuis Paris
    • les réunions de projet pour régler tout ça au millimètre près et que tout le monde y trouve son compte 🙂

Très enrichissant donc, et une excellente entrée en matière pour ce que nous vivons à présent.
Et tout de même un voyage fabuleux et de très nombreux souvenirs partagés.

A l’affiche

Et comme je suis maintenant péruvien d’adoption (eh oui, je suis le français du couple 😉 ) et que j’ai moi aussi envie de vous en apprendre plus sur ma nouvelle patrie, voilà de quoi vous donner un avant goût de ce merveilleux pays : http://www.promperu.gob.pe/ et quelques photos de la toile. Bon voyage !

Revue de presse : Décomposition du prix de m² de logement neuf : 25% pour le promoteur

Un article du Monde (ici, pour abonnés), daté de juin 2014, parle de l’étude réalisée par Nicolas Michelin, un architecte, pionnier des habitats écologiques, dans le cadre de l’exposition « Histoire du prix du logement : où va l’argent ? »

M. Michelin a retracé l’évolution du prix des logements du 18ème (je parle du siècle hein, pas de  l’arrondissement 😉 à nos jours et s’est en particuliers intéressé à la composition du prix du logement : à qui va l’argent ?

Il montre ainsi que le promoteur représente 25% du prix d’un m² dans le cas d’un logement neuf… c’est ce que nous pouvons donc envisager d’économiser avec un projet en auto-promotion (qui se passe de promoteur, par définition).

Evidemment, ce n’est pas aussi simple ! Avec notre projet, nous envisageons néanmoins une économie de l’ordre de 15 – 20% … et comme déjà indiqué dans des articles précédents, cela nécessite beaucoup de temps, d’énergie et de persévérance, et c’est nous qui prenons tous les risques !

Revue de presse : Récit d’un voyage à Tübingen (Allemagne) sur l’habitat participatif

Dans sa dernière newsletter, Toits de choix fait le récit d’un voyage d’étude à Tübingen (Allemagne). ça se passe ici

La ville de Tübingen est souvent présentée comme la Mecque de l’habitat participatif. Le récit montre que cette réputation n’est pas usurpée.

Cette première partie du récit se concentre sur la visite de Mühlenviertel, un quartier « participatif » de Tübingen et les chiffres parlent d’eux-mêmes :

  • Pour chaque projet, il y a en général 4 fois plus de candidats que de place à pourvoir
  • 80% des projets participatifs sont réalisés en auto-promotion

L’habitat participatif est donc une démarche « rodée » … nous attendons la suite du récit avec impatience 🙂

Un dazibao ou comment mieux se projeter dans son appartement ?

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A quoi pourrait ressembler la chambre de Carine & Yannick ?

Suite aux premières esquisses de notre futur logement, chaque couple a passé un peu de temps avec notre architecte  pour entrer progressivement dans les détails de son appartement.

Ces réunions ont permis à chacun de mieux se projeter, d’étudier les différentes configurations possibles. Et nous avons ainsi pu vérifier que nos cahiers des charges respectifs (on vous en reparle prochainement, c’est un peu nos listes au Père Noel de l’appartement idéal) avaient été globalement respectés et que l’assemblage forme un tout à peu près cohérent !

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Où met-on la cuisine ?

Pour travailler sur les différentes configurations durant ces réunions, nous avons travaillé à l’aide d’un dazibao : un calque positionné sur les esquisses qui permet de gribouiller et de recommencer autant de fois que nécessaire 🙂 …. ou de dessiner à main levée une nouvelle perspective pour appuyer un discours !

NB : vous pouvez regarder sur wikipedia la définition d’un dazibao, mais elle ne vous aidera pas à comprendre 😉 …

Crédit : l’ensemble des croquis ont été dessinés par notre architecte Guita Maleki.

Dis, tu veux bien être mon ami ?

Au-delà des défis que présentent les projets d’habitat participatif – dont nous avons déjà fourni quelques aperçus dans nos précédents articles, et qui ne manqueront pas de venir en alimenter d’autres 😉 – il en est un, tapi dans l’ombre, attendant son heure pour fondre sur nous sans crier gare : la cohésion du groupe !

images0TJ0PEH2S’il vous plaît … Dessine-moi un groupe

A la genèse  de notre projet, il y a un groupe, qui se retrouve autour d’’aspirations ou d’idées communes, qui goûte les attraits de la vie en collectivité sans souhaiter en subir les travers, qui aspire à des économies d’échelle par la mutualisation des coûts, et encore de multiples raisons que nous aborderons probablement dans un prochain billet.

Et il va alors falloir composer avec toutes ces personnalités, car si la constitution du groupe est une difficulté, le maintien du groupe est une difficulté encore plus grande …

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D’après les retours d’expérience et les discussions avec d’autres projets plus avancés que le nôtre : à la fin d’un projet, la moitié des habitants, en moyenne, n’ont pas participé à son élaboration, remplaçant ainsi la moitié qui choisit finalement de se retirer …

Et le moi dans tout ça ?

Comme nous avons déjà un peu parlé de nous (ici, et ) la constitution du groupe a découlé très naturellement d’une amitié de longue date et du partage d’un projet commun d’habitat. Et plutôt qu’une nécessité impliquée par l’essence même d’un projet participatif, c’est le groupe qui, dans notre cas, a servi de fondation à toute cette aventure.

« Facile alors », me direz-vous. Que nenni, marauds !

D’abord parce que nous apportons chacun notre individualité dans un grand tout plus intime : vivre ensemble ! Rien qu’à deux, la vie commune est l’occasion de quelques « compromis », imaginez ce que cela peut donner à 8 ! 🙂

C’est que nous disposons tous de nos caractères, qui s’expriment plus ou moins à propos et de manière très colorée, alimentant l’ambiance de nos soirées de gestion de projet.

Mais aussi parce que, comme dans toute équipe, il est nécessaire de coordonner les actions et répartir équitablement – ou le plus ressemblant – et clairement les tâches, chacun devant jouer le jeu dans cet équilibre pour le bon avancement. Ce subtil moment où le manager en chacun de nous souhaiterait prendre le lead, mais se fait couper l’herbe sous le pied par son voisin qui a eu l’idée juste avant … Trop de managers tue le management !

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Un pour tous, et tous pour un !

Comment alors parvenir à faire converger vers un tout commun tous ces idéaux foisonnants d’utopies, de desideratas, de rêves et de quelques idées ? Avec beaucoup de dialogue et d’échanges, de partage de l’information, de débats, parfois un peu d’empathie, et quelques soupçons de diplomatie 😉

Notre amitié, une confiance réciproque, la franchise et la sincérité de chacun sont évidemment un bon liant et, malgré parfois quelques petites envolées et haussements de ton, ça fonctionne plutôt pas mal jusqu’à présent 😀

… Pourvu que ça dure !

 bientôt pour de prochaines aventures.

Les chiffres clés de notre projet

Les chiffres en images ,

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Les chiffres en détail ,

Pour rappel, nous sommes 4 couples : Marie & Fabien, Carolina & Gaël, Carine & Yannick, Isabelle & Ludovic.

Nous souhaitons pouvoir nous retrouver dans un endroit où nous serons tous chez nous, mais chacun chez soi ! Quoi de mieux qu’une pièce qui appartiendra à tout le monde et où nous pourrons mutualiser des biens. Cette pièce nous servira de pièce de jeux, de pièce de réception, de pièce de sport, de pièce de débats ou encore de pièce de dégustation pour les grands gourmands que nous sommes.

Déjà quelques réunions effectuées jusqu’à présent et nous n’en sommes qu’au début : rien qu’entre nous, avec l’architecte, avec les vendeurs, avec les notaires, avec les premiers prestataires, avec la mairie de Vitry-sur-Seine, … bref, on n’a pas fini de se voir !

Notre moyenne d’âge est de 37 ans : 34 pour le plus jeune et 39 pour le plus expérimenté.

Les 537 K€ sont pour l’achat du terrain incluant les frais de notaire, le coût du comblement des carrières (les petits trous) n’est pas incorporé puisque nous ne le connaissons pas encore.

Nous allons faire construire en tout 5 lots ; 4 pour nous et 1 autre indépendant pour un foyer qui souhaite acquérir un logement neuf, clés en main !

Les niveaux se composeront d’un sous-sol pour nos véhicules, d’un rez-de-chaussée, de deux étages, sans oublier le jardin environnant et le toit terrasse.

Vitry-sur-Seine (dans le Val de Marne) est une ville en plein développement, qui encourage les nouveaux projets, et qui a sacré potentiel.

Notre terrain est suffisamment grand pour pouvoir accueillir notre projet commun sous la forme d’un parallélépipède, tout en gardant suffisamment d’espaces verts, sans devenir une contrainte d’entretien.

Les surfaces privées prévues vont de 75 à 130 m2.

Coca-cola (1) est l’un de nos plus gros fournisseur et ami pour la vie !

Les coûts de construction sont des estimations pour nos 5 lots, ils comprennent : les travaux, les frais d’architecte, les études de sol, etc….

Nous avons fumé x cigarettes…. ah non ! c’est vrai, personne ne fume chez nous

(1) Pour votre santé évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé !

 

 

Tout est dans tout et réciproquement ! Ou comment gérer un projet d’habitat participatif ?

Les lecteurs déjà fidèles de ce blog connaissent la leçon n°1 : il n’y a pas de méthode standard qui garantisse le succès d’un projet d’habitat participatif ! Ce n’est pas une raison pour appliquer une rigueur méthodique à faire n’importe quoi 🙂 .

Quelques grandes étapes s’imposent assez naturellement, d’autres sont un peu plus subtiles. Je vais décrire les grandes lignes de quelques-unes d’entre elles aujourd’hui et, promis, nous reviendrons sur les détails de chacune d’entre elles, de manière aussi exhaustive que possible dans les prochains articles.

La constitution du groupe

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Le groupe !

Dans notre cas, cette étape n’a pas été très compliquée : le groupe est à l’origine du projet. La difficulté est ensuite de savoir gérer intelligemment les « crises » qui ne manqueront pas de se produire. Oui, nous avons conscience que nous aurons parfois des discussions « musclées », mais cela fait partie de ce type de projet à forts enjeux pour nous ! Et on ne se lance pas dans un tel projet sans une bonne dose de résistance au stress et à la gestion de l’incertitude, ou alors on l’apprend très vite !

L’expérience d’autres projets dont nous avons entendu parler, montre que c’est une étape cruciale et une des premières causes d’échec de ce type de projet. En effet, les priorités, le timing, les aspirations d’un groupe de personnes qui ne se connaissent pas forcément au départ, font qu’il n’est pas évident de conserver une cohésion sur la durée.

La recherche du terrain

Retranscription d’une discussion récurrente au début du projet lors de la recherche du terrain : «

  • Pour nous l’important c’est la proximité des transports en commun et des commerces, car nous n’avons pas de voiture !
  • Ouais, mais nous, on veut être proche des axes routiers pour ne pas trop galérer dans les bouchons
  • Ben moi, j’ai besoin d’un héliport ! C’est complètement inutile, donc rigoureusement indispensable !
  • Euh, les gars, vous êtes bien urbains, mais vous pensez un peu au budget aussi ?
  • Et peut-être qu’il faudra envisager que chacun fasse des concessions pour trouver LE terrain qui réponde au maximum de critères dans un budget raisonnable ! »
Le terrain ... enfin, un bout !

Le terrain … enfin, un bout !

Bref, ce n’était pas gagné, et pourtant … comme nous vous l’indiquions dans le premier article, nous avons signé une promesse de vente pour LE terrain (situé sur la commune de Vitry-sur-Seine, au sud de Paris). Sans vous dévoiler la suite de l’histoire, je peux d’ores et déjà vous dire que l’héliport fait néanmoins partie des concessions J

Truc & Astuce : assez rapidement après avoir repéré le terrain de vos rêves, renseignez-vous  sur l’état des carrières sous votre terrain (auprès des vendeurs, de l’agence immobilière, voire directement auprès de l’Institut de Gestion des Carrières). En fonction de ce paramètre et votre bâtiment, vous serez peut-être amené à combler ces carrières et donc à prévoir le budget de votre construction en conséquence.

La recherche d’un architecte

  • Les gars, on va avoir besoin d’un architecte, quelqu’un sait comment on s’y prend pour le choisir ?
  • Non, Yannick, tu ne feras pas un RFI / RFP (*)
  • Mais euh L … ok, mais je ferai au moins un grille d’analyse comparative pour rationnaliser notre choix
  • Si tu veux …

Pour vous la faire courte, nous avons choisi l’architecte en fonction de sa motivation pour notre dossier, et de notre envie de travailler avec (et accessoirement, de notre envie de lui confier la réalisation de notre future maison).

Y’a plus d’étapes que dans un tour de France cycliste

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Elle est longue cette étape !

Entre la recherche de financement, les négociations avec les vendeurs, les phases de l’élaboration d’un permis de construire … avant même de parler travaux, il y a plus d’étapes dans un projet participatif que dans le tour de France cycliste !

Je ne vais pas toutes vous les décrire aujourd’hui, mais vous pouvez d’ores et déjà retenir la leçon n°2 : tout est dans tout et réciproquement,  c’est-à-dire qu’une des difficultés est liée à l’interdépendance de toutes ces étapes et à la nécessité de les faire avancer en parallèle. Et quand on n’est pas des professionnels de l’immobilier et du BTP, cela nécessite parfois (souvent) une bonne dose de prise de recul, de patience et surtout de persévérance ! On lâche rien !!

 

(*) RFI / RFP : Request For Information / Request For Protocol : il s’agit de l’équivalent d’un cahier des charges, envoyé à N prestataires dans l’objectif d’en sélectionner un parmi les N, pour réaliser une prestation. En l’occurrence, une prestation d’architecture.