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Tout ça, pour ça ?! Le décret loi ALUR pour l’habitat participatif

Aujourd’hui, je vous propose mon décryptage du nouveau décret de la loi ALUR, publié pour préciser la nécessité d’une Garantie Financière d’Achèvement (GFA) dans un projet d’habitat participatif

…. oups, Médiamétrie m’appelle pour me dire que je viens de perdre la moitié des lecteurs ! Tant pis, je continue pour ceux qui s’accrochent 🙂 … merci d’être resté avec moi !

Rappel sur la loi ALUR et la GFA (Garantie Financière d’Achèvement)
Habitat Participatif, Loi ALUR, Garantie Financière d'Achèvement, GFA

ALUR : Accès au Logement et Urbanisme Rénové (loi Duflot de 2014)

Vous vous souvenez de la loi ALUR  votée en 2014. Une partie de cette loi concernait les projets d’habitat participatif, au travers notamment de la création de deux statuts pensés pour faciliter la création de ce type de projet. Nous l’avons déjà évoqué dans ces lignes : dans notre cas, ces statuts n’apportent rien (je ne parle que de notre cas, hein …).

GFA : une forme d'assurance

GFA : une forme d’assurance

Une autre petite partie de la loi concernait également les précisions sur la GFA (Garantie Financière d’Achèvement). Vous vous souvenez ? Nous en parlions dans cet article. Pour faire simple, la GFA est une forme d’assurance qui nous protège contre nous-même. Je vous laisse relire l’article pour comprendre comment nous en étions arrivés à cette conclusion qui place l’intérêt de la GFA au même niveau que celui de la mer … sauf qu’elle nous aura tout de même coûté pas loin de 20 000 € … ça fait cher le niveau de mer ! A l’époque de notre recherche d’emprunt, j’avais partagé ce constat (et le désarroi associé) avec quelques banquiers qui partageaient mon point de vue « en off », mais qui étaient obligés par les directives actuelles de nous imposer cette GFA.

Précision complémentaire : je reconnais l’intérêt protecteur de la GFA dans les projets immobiliers, je questionne surtout le manque de subtilité et de finesse d’un dispositif qui s’applique sans discernement.

2 ans pour publier un décret d'application

2 ans pour publier un décret d’application

Nous étions donc impatients de voir ce que contiendrait les décrets qui précisent l’application de la Loi. Il n’aura fallu attendre que deux ans (vous sentez le sarcasme ?) pour la publication des décrets.

Et aujourd’hui, il dit quoi le décret de la loi ALUR ?

Un article du Moniteur vous donne quelques détails, mais de ma compréhension actuelle de ces décrets, cela ne nous avance toujours pas à grand chose. Il ne vient surtout pas remettre en cause la pertinence de la GFA. Il parle d’une ouverture de crédit par un organisme habilité (banque, assurance, établissement de crédit immo, …) qui se chargera ainsi d’avancer les sommes nécessaires à la poursuite des travaux en cas de défaillance du constructeur. L’organisme va donc avancer l’argent, mais contre qui va-t-il se retourner pour se faire rembourser cette avance de trésorerie … sans doute contre le promoteur, autrement dit, nous ! Le constat est donc toujours le même : nous nous protégeons contre nous-même et en plus il faut payer pour ça !

Mais ce n’est pas complètement terminé : la liste des pièces justificatives doit être précisée dans un décret à paraître … s’il faut encore attendre deux ans pour que ce dernier soit publié, on a encore le temps de faire 2 ou 3 projets d’habitat participatif 🙂 !

Revue de Presse : 23% des français seraient intéressés par l’habitat participatif

Un article du Nouvel Obs mentionne une étude réalisée par Harris pour Orpi.

http://tempsreel.nouvelobs.com/immobilier/logement/20160609.OBS2215/l-habitat-participatif-est-il-l-avenir-du-logement-en-france.html

Cette étude montre que :

  • 23% des français sont intéressés par les concepts de l’habitat participatif
  • Ce taux d’intérêt monte à 33% pour les populations de 18 à 24 ans
  • Un peu à l’image de notre projet, les raisons de cet intérêt sont avant tout pragmatique : partage des charges et quotidien plus pratique

Bon, benh, les gens, y’a plus qu’à s’y mettre 🙂 … nous avons déjà eu l’occasion de l’évoquer dans les pages de ce blog, ce type de projet immobilier demande beaucoup de temps, d’énergie et de persévérance, mais c’est faisable, même sans avoir de connaissances particulières dans le domaine du BTP !

 

Revue de presse : 75 à 85% des logements neufs de Tubingen (Allemagne) en habitat participatif

Voici le lien vers un article de Libération, par Léa Lejeune, à propos de l’habitat participatif dans la ville de Tubingen (90 000 habitants, Bade Wurtemberg, Allemagne) dont je vous livre quelques extraits :

  • 1 750 € / m² : c’est le coût d’acquisition des logements pour les participants au projet
  • 75 à 85% des logements sont construits en respectant les principes de l’habitat participatif

Et l’extrait qui fait le plus écho aux difficultés que nous avons rencontrées pour trouver une banque qui accepte de nous financer :  « Les banques, frileuses au départ, ne rechignent plus à accorder des prêts aux groupes d’habitants. Elles ont bien compris que le risque de défaillance de paiement d’une coopérative est divisé entre les participants et qu’à la revente, ces appartements de qualité prennent de la valeur»

http://www.liberation.fr/futurs/2014/01/19/en-allemagne-a-tubingen-une-politique-amenagee_973971

Compte tenu de nos récentes aventures sur le sujet, y’a encore du boulot pour que les banques françaises s’emparent du sujet de l’habitat participatif et comprennent que c’est un marché intéressant !

 

Revue de presse : illustration des difficultés de l’habitat participatif

La Nouvelle République vient de publier un article pour évoquer les difficultés rencontrées par un groupe projet d’habitat participatif qui n’a pu aller au bout de son rêve.

http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/Actualite/24-Heures/n/Contenus/Articles/2015/06/18/Le-reve-envole-d-un-habitat-different-2370556

Le problème essentiel mis en avant dans l’article concerne le montage financier : beaucoup de monde intéressé (30 personnes intéressées en 2013) pour 10 à 15 logements prévus, mais au final, seulement 6 foyers candidat avec une capacité financière suffisante pour se porter acquéreur …

Notre propre expérience montre qu’il est effectivement difficile de convaincre les banques d’accompagner ce type de projet, qu’elles voient sans doute comme une espèce d’objet bancaire non identifié. Il nous aura fallu beaucoup de temps, d’énergie, de patience, de persévérance pour affronter toutes les difficultés.

En parallèle, je m’interroge également sur l’opportunité de lancer des projets aussi « gros » avec des groupes de personne qui ne se connaissent pas et qui évoluent avec des contraintes différentes, en particuliers au niveau du timing … quelle que soit la qualité de l’accompagnement !

Quand je vois les difficultés posées par notre « petit » projet (4 foyers qui se connaissent depuis plus de 15 ans) … des projets à taille plus raisonnable seraient peut-être de nature à optimiser les chances de succès, à rassurer les banques et à les familiariser avec ce type de projet.

 

 

 

Revue de presse : toit terrasse végétalisé obligatoire pour tous les centres commerciaux

Notre construction prend un peu d’avance sur la nouvelle législation, selon cet article de WeDemain

Bon, c’est vrai, nous ne construisons pas un centre commercial, mais il n’en est pas moins vrai que la végétalisation d’un toit terrasse apporte beaucoup d’avantages pour les économies d’énergies.

Et ça tombe bien, le PLU (Plan Local d’Urbanisme) nous impose 40% d’espaces verts … le toit terrasse végétalisé nous a permis de respecter cet engagement qui garantit un cadre de vie agréable.

Voici quelques extraits de l’article :

[…] En effet, les toits végétalisés favorisent l’absorption et le stockage de l’eau de pluie. Une eau qui, lors du processus d’évaporation, rafraîchit l’air ambiant, ce qui permet de réduire l’usage de la climatisation à l’intérieur des bâtiments

les toitures végétalisées permettent d’économiser de l’énergie quelle que soit la saison », avec 23 % de gains en été, voire 28 % si les toitures sont arrosées régulièrement

Revue de presse : bientôt tous colocataires ?

 

Un article de consoglobe parle de l’habitat participatif pour rappeler qu’il s’agit d’une vraie tendance, sans doute amenée à se développer.

Il reste néanmoins quelques freins à lever pour convaincre les « institutionnels » du bien-fondé de ces projets. Notre expérience montre en effet que tout est toujours plus compliqué car il faut systématiquement « évangéliser » son interlocuteur avant qu’il ne commence à vous prendre au sérieux.

On ne va pas se plaindre, nous savions avant de nous lancer qu’il s’agit d’un projet complexe, ambitieux, risqué … et c’est ça aussi qui fait l’aventure 🙂 !