Dis, tu veux bien être mon ami ?

Au-delà des défis que présentent les projets d’habitat participatif – dont nous avons déjà fourni quelques aperçus dans nos précédents articles, et qui ne manqueront pas de venir en alimenter d’autres 😉 – il en est un, tapi dans l’ombre, attendant son heure pour fondre sur nous sans crier gare : la cohésion du groupe !

images0TJ0PEH2S’il vous plaît … Dessine-moi un groupe

A la genèse  de notre projet, il y a un groupe, qui se retrouve autour d’’aspirations ou d’idées communes, qui goûte les attraits de la vie en collectivité sans souhaiter en subir les travers, qui aspire à des économies d’échelle par la mutualisation des coûts, et encore de multiples raisons que nous aborderons probablement dans un prochain billet.

Et il va alors falloir composer avec toutes ces personnalités, car si la constitution du groupe est une difficulté, le maintien du groupe est une difficulté encore plus grande …

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D’après les retours d’expérience et les discussions avec d’autres projets plus avancés que le nôtre : à la fin d’un projet, la moitié des habitants, en moyenne, n’ont pas participé à son élaboration, remplaçant ainsi la moitié qui choisit finalement de se retirer …

Et le moi dans tout ça ?

Comme nous avons déjà un peu parlé de nous (ici, et ) la constitution du groupe a découlé très naturellement d’une amitié de longue date et du partage d’un projet commun d’habitat. Et plutôt qu’une nécessité impliquée par l’essence même d’un projet participatif, c’est le groupe qui, dans notre cas, a servi de fondation à toute cette aventure.

« Facile alors », me direz-vous. Que nenni, marauds !

D’abord parce que nous apportons chacun notre individualité dans un grand tout plus intime : vivre ensemble ! Rien qu’à deux, la vie commune est l’occasion de quelques « compromis », imaginez ce que cela peut donner à 8 ! 🙂

C’est que nous disposons tous de nos caractères, qui s’expriment plus ou moins à propos et de manière très colorée, alimentant l’ambiance de nos soirées de gestion de projet.

Mais aussi parce que, comme dans toute équipe, il est nécessaire de coordonner les actions et répartir équitablement – ou le plus ressemblant – et clairement les tâches, chacun devant jouer le jeu dans cet équilibre pour le bon avancement. Ce subtil moment où le manager en chacun de nous souhaiterait prendre le lead, mais se fait couper l’herbe sous le pied par son voisin qui a eu l’idée juste avant … Trop de managers tue le management !

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Un pour tous, et tous pour un !

Comment alors parvenir à faire converger vers un tout commun tous ces idéaux foisonnants d’utopies, de desideratas, de rêves et de quelques idées ? Avec beaucoup de dialogue et d’échanges, de partage de l’information, de débats, parfois un peu d’empathie, et quelques soupçons de diplomatie 😉

Notre amitié, une confiance réciproque, la franchise et la sincérité de chacun sont évidemment un bon liant et, malgré parfois quelques petites envolées et haussements de ton, ça fonctionne plutôt pas mal jusqu’à présent 😀

… Pourvu que ça dure !

 bientôt pour de prochaines aventures.

Les chiffres clés de notre projet

Les chiffres en images ,

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Les chiffres en détail ,

Pour rappel, nous sommes 4 couples : Marie & Fabien, Carolina & Gaël, Carine & Yannick, Isabelle & Ludovic.

Nous souhaitons pouvoir nous retrouver dans un endroit où nous serons tous chez nous, mais chacun chez soi ! Quoi de mieux qu’une pièce qui appartiendra à tout le monde et où nous pourrons mutualiser des biens. Cette pièce nous servira de pièce de jeux, de pièce de réception, de pièce de sport, de pièce de débats ou encore de pièce de dégustation pour les grands gourmands que nous sommes.

Déjà quelques réunions effectuées jusqu’à présent et nous n’en sommes qu’au début : rien qu’entre nous, avec l’architecte, avec les vendeurs, avec les notaires, avec les premiers prestataires, avec la mairie de Vitry-sur-Seine, … bref, on n’a pas fini de se voir !

Notre moyenne d’âge est de 37 ans : 34 pour le plus jeune et 39 pour le plus expérimenté.

Les 537 K€ sont pour l’achat du terrain incluant les frais de notaire, le coût du comblement des carrières (les petits trous) n’est pas incorporé puisque nous ne le connaissons pas encore.

Nous allons faire construire en tout 5 lots ; 4 pour nous et 1 autre indépendant pour un foyer qui souhaite acquérir un logement neuf, clés en main !

Les niveaux se composeront d’un sous-sol pour nos véhicules, d’un rez-de-chaussée, de deux étages, sans oublier le jardin environnant et le toit terrasse.

Vitry-sur-Seine (dans le Val de Marne) est une ville en plein développement, qui encourage les nouveaux projets, et qui a sacré potentiel.

Notre terrain est suffisamment grand pour pouvoir accueillir notre projet commun sous la forme d’un parallélépipède, tout en gardant suffisamment d’espaces verts, sans devenir une contrainte d’entretien.

Les surfaces privées prévues vont de 75 à 130 m2.

Coca-cola (1) est l’un de nos plus gros fournisseur et ami pour la vie !

Les coûts de construction sont des estimations pour nos 5 lots, ils comprennent : les travaux, les frais d’architecte, les études de sol, etc….

Nous avons fumé x cigarettes…. ah non ! c’est vrai, personne ne fume chez nous

(1) Pour votre santé évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé !

 

 

Des petits trous, des petits trous, encore des petits trous …

Fabien vous a déjà parlé des trous dans le sol qui font des trous dans le budget, j’ai nommé … wait for it … les carrières !

1er trou dans le budget : l’étude de sol

Quand on a des carrières sous le terrain, la première chose que demande l’IGC (Institut Général des Carrières), c’est une étude de sol en bonne et due forme, pour avoir une idée de l’état dans lequel elles sont : ont-elles déjà été un peu comblées par les voisins ? Ou pas ?

Sans compter que différents matériaux ont été utilisés pour combler les carrières : éboulis, sables, marnes, caillasses, calcaire … Matériaux plus ou moins stables sur lesquels nous risquons de devoir faire des fondations spécifiques (donc chères) pour être sûr que notre immeuble tienne dessus !

taupeOn nous a bien proposé une escouade de taupes équipées de GoPro pour aller voir tout ça de près (à mon avis ç’aurait été le plus efficace) mais l’IGC ne prend pas au sérieux les vidéos taupines 🙁

Il a donc fallu trouver un prestataire (en l’occurrence, un géotechnicien) pour réaliser une étude de sol.

Le cahier des charges

Première étape pour demander des devis : faire un cahier des charges. Aucun de nous n’étant spécialiste en géotechnique, nous avons demandé de l’aide à notre architecte, qui l’a fait rédiger par son bureau d’études.

En gros, on y dit qu’on a besoin de savoir deux choses (avec des mots beaucoup plus compliqués sinon ce ne serait pas drôle) :

  • quel type de fondations devrons-nous faire faire pour construire notre immeuble ?
  • dans quel état sont les carrières ?

On y met aussi un plan de repérage, sur lequel on marque les emplacements où il y aura besoin de faire des forages : il vaut mieux que ce soit bien en dessous de notre futur immeuble 😉

Les visites de géotechniciens

Notre terrain n’est pas facile d’accès, nous avons donc demandé aux géotechniciens de venir sur place avant d’établir leur devis.

Cela permet un premier écrémage de prestataires : il y a ceux qui ne daignent pas répondre, malgré plusieurs relances, il y a ceux qui répondent « votre projet c’est trop compliqué on veut pas jouer » … Je vous passe les détails sur ceux qui se prennent pour des garagistes et qui, entendant une voix féminine au bout du fil, s’imaginent qu’ils ont affaire à des pigeons et cherchent à nous fourguer des prestations dont on n’a pas besoin …

Heureusement, il y a aussi plusieurs géotechniciens sérieux, qui se déplacent et font des vrais devis pertinents !

Les prestations proposées

norme geotechnicienLes prestations de géotechniques sont normées, et suivent les phases d’un projet de construction d’un bâtiment. Nous avons été bien familiarisés à ces étapes en négociant le contrat avec notre architecte. Du coup, pour une néophyte comme moi, la comparaison des devis a été moins compliquée que je ne craignais.

Ce qu’il m’a fallu surtout comprendre, c’est la différence entre forages destructifs et sondages pressiométriques :

  • pressiomètrele forage destructif : c’est le petit trou (10 cm de diamètre sur 42 mètres de profondeur pour aller jusqu’au fond des carrières pour nous). Les différentes matières rencontrées (sables, caillasses, etc.) sont remontées et étudiées.
  • le sondage pressiométrique : une petite sonde est descendue au niveau de l’essai qu’on veut faire (par le petit trou fait précédemment), elle exerce une pression (= se dilate) contre les parois du trou, et analyse les réactions de ces parois.

En bref, le forage destructif est nécessaire pour faire le sondage pressiométrique. Et dans notre cas, les sondages pressiométriques vont nous servir 2 fois : à 10 mètres de profondeur, pour évaluer de quel type de fondations nous aurons besoin ; et à 40 mètres de profondeur, pour évaluer l’état des carrières.

Le choix

Suite aux visites, nous avons reçu 3 devis. L’un est beaucoup moins cher que les 2 autres, mais pas forcément à côté de la plaque. Un autre se démarque par son sérieux : la prestation est bien détaillée et colle parfaitement au cahier des charges. Ça tombe bien, c’est avec eux que j’ai eu le meilleur feeling lors des visites. Une petite consultation auprès de notre architecte et son bureau d’études nous le confirme : c’est avec GD-MH que nous travaillerons.

C’est l’occasion d’un premier contact avec notre future mairie

petit_drillJe vous l’ai déjà dit, notre terrain n’est pas facile d’accès. L’endroit où nous voulons construire notre immeuble, c’est le jardin d’une maison. Et pour aller dans ce jardin, il faut passer dans la maison. Comment faire passer une foreuse par une petite cuisine ???

Heureusement, le terrain est voisin d’une école. On se dit que ce serait quand même beaucoup plus pratique de passer par là, quitte à défaire (puis remettre) un morceau du grillage qui nous sépare …

Il nous faut donc obtenir l’autorisation de passer par là ! C’est l’occasion de contacter notre future mairie. Après quelques coups de fil, je comprends que ça va se jouer entre le service Architecture (en charge des travaux) et le service Education (en charge de la sécurité des écoles). J’envoie un courrier à M. le Maire pour officialiser notre demande.

Un rendez-vous sur site avec le service Education, un représentant de l’école, le service Architecture, le service des voiries … et nous obtenons l’autorisation … à condition de faire les travaux pendant les vacances scolaires ! Le bruit et les vibrations causées par la machines, juste à côté du dortoir des petits, ça va pas le faire 🙁 Ça n’arrange pas trop notre planning tout ça, mais on va s’adapter.

Stay tuned pour des news des petits trous après les vacances de Toussaint !

Leçon n°4

Dites-vous bien qu’à chaque détour de votre chemin vers la de construction, vous trouverez une embûche … préparez-vous à l’enjamber de bonne humeur 😉

Avancement du projet : aujourd’hui, on a reçu les esquisses !

Nous venons de recevoir les esquisses de notre architecte et c’est très prometteur. C’est peut-être un détail pour vous, mais nous, ça veut dire beaucoup ! (désolé 😉 )

Esquisse

Guita Maleki Architecte

Nous y reviendrons en détail dans un prochain article, l’esquisse constitue  la première étape dans l’élaboration du permis de construire. Les esquisses représentent l’enveloppe globale du bâtiment et les volumes de nos futurs appartements.

Les prochaines étapes du permis de construire nous permettront d’entrer un peu plus dans les détails … stay tuned !

Revue de Presse : héberger un data center, une manière originale pour se chauffer ?

Chauffage et Data CenterUne start up propose de récupérer la chaleur émise par les fermes de serveurs (un data center) pour chauffer une habitation.

Non ce n’est pas une blague, les détails sont disponibles ici

C’est doublement intéressant : en plus de faire des économies de chauffage, on peut gagner de l’argent en louant de l’espace de stockage ou de la puissance de calcul, mais que fait-on de la chaleur en été ??

 

Revue de presse : Habitat Participatif, la « nouvelle » tendance de l’immobilier

Ce n’est pas moi qui le dit, c’est un article du Monde, repris par d’autres sites, notamment ici, qui rappelle que la réunion d’information organisée par la ville de Paris a mobilisé par loin de 500 personnes.

On ne peut néanmoins pas parler d’une « nouvelle » tendance, mais d’un retour d’une pratique qui a déjà plus de 40 ans en France.

L’Allemagne reste pionnière : 15 à 20% des nouveaux logements construits sont des projets participatifs !

 

Du choix de l’architecte…

Petite note juridique préalable (mais indispensable) : un architecte est obligatoire pour un projet de plus de 170 m2. Dura lex sed lex comme disaient les Romains ! ça tombe bien, comme nous ne sommes pas des pros du BTP et de la construction, on ne se voyait pas gérer tout ça seuls …

Il faut donc choisir un architecte … OK !

Autant mes futurs copropriétaires sont des matheux et adorent faire des tableaux Excel, autant moi je marche au feeling. Avec l’archi, ça matche ou ça ne matche pas, l’archi c’était du sentimental, de la réaction épidermique.

Où chercher un(e) architecte ?

Pour trouver un architecte, il y a Google ou même les pages jaunes mais là, bon courage pour faire le tri, ou alors, il y à la presse spécialisée.

Certains d’entre nous étant amateurs d’architecture depuis longtemps c’est donc sur cette presse que nous nous sommes penchés. Par bonheur pour ceux du groupe qui ont plus de mal à se projeter dans une photo de magazine, il y a tous les ans les JAV, les Journées d’Architecture à Vivre, organisées par le magazine « architecture à vivre » .

Bienvenue aux JAV !

journees-architectures-a-vivreCes journées (en général sur 2 week ends au mois de juin) permettent de rencontrer des architectes dans une de leur réalisation, avec la présence des propriétaires/clients.

Quoi de mieux que d’avoir au même endroit, l’architecte, son « œuvre » et ses clients ravis (en général quand le client n’est pas content, il ne fait pas visiter sa maison). Ravis mais néanmoins capables de donner un avis honnête et objectif, malgré la présence de l’architecte.

Avec notre troupe de choc, nous avons donc choisi plusieurs projets dans la région parisienne. Nous avons d’emblée éliminé les projets parisiens, par définition trop petits pour nous 8 (ou trop chers, il faut bien l’avouer). Les projets d’habitats participatifs étant quasi inexistants dans ces journées pour le moment, nous avons sélectionné les visites plutôt en fonction du style d’architecture que nous recherchions : L’architecture MODERNE.

La visite de la maison de Chatou

Notre architecte présentait une rénovation avec agrandissement d’une maison à Chatou (78). Pas vraiment dans le thème de notre projet (construction intégrale) mais les visuels sur le site étaient prometteurs.

Nous avions vu juste et avons été très emballés par la partie agrandissement de cette maison, exactement dans notre idée de logement idéal : LUMIÈRE et ESPACE. L’architecte a vraiment bien présenté son projet, elle nous a fait bonne impression et en plus s’est montrée très intéressée par notre projet.

Le moment du choix

A la fin des JAV 2013, nous avions vu beaucoup de réalisations et donc d’architectes, dont pas mal qui collaient bien à notre projet. N’ayant besoin que d’un seul architecte, il a bien fallu se réunir et faire un choix (c’est là qu’interviennent les fameux tableaux Excel)

D’un commun accord, nous avons éliminé celui qui refusait d’aborder le sujet du budget  « Le budget ?? Ah mais ne parlons pas de choses aussi terre à terre… » .

Nous avons finalement décidé de faire faire des ébauches d’esquisses aux 2 architectes les plus motivés et intéressés par notre projet de groupe. Pourquoi 2 ? Parce que trop de choix tue le choix, et que si on en avait sélectionné plus, on y serait encore.

Cette formule c’est avérée parfaite (en tout cas, jusqu’ici) dans notre cas puisqu’un des deux architectes s’est vraiment démarqué de l’autre :  Le choix était fait !

En conclusion, la recherche de l’architecte est une étape cruciale pour le résultat final. Un mauvais choix d’architecte donnera un projet qui ne nous ressemble pas, qui explose le budget, ou qui carrément n’arrive pas à se faire.

Bientôt, les premières esquisses…

Et pour les plus motivés, nous vous proposons de télécharger le fichier de critères utilisé pour évaluer « nos » architectes. Il est libre d’accès, vous en faites ce que vous voulez, mais il n’a pas la prétention d’être un standard. Nous y avons mis les critères qui étaient importants pour nous, ni plus, ni moins.

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