Very good trip, ou comment apprendre la vie ensemble

L’un des principes fondateurs de l’habitat partagé ou participatif, c’est le vivre ensemble, que nous avons déjà évoqué dans une précédente publication.
Mais cela peut également représenter une difficulté pour qui souhaiterait tenter l’aventure : en effet, comment partager son quotidien avec une petite communauté, quand bien même celle-ci a été fédérée autour d’un projet commun ?

Vous savez maintenant que nous sommes un groupe d’amis, qui nous connaissons pour la plupart depuis fort longtemps. Pour autant, s’il nous est arrivé de partager quelques jours de vacances communes, nous n’avions pas encore sauté le pas de la cohabitation.

Voici comment nous avons validé par la pratique la faisabilité de notre projet 😉

Retour vers le futur

Au début de cette aventure, en 2012, un mariage franco-péruvien à Paris : lui, le français, connait ses amis depuis ses années d’école d’ingénieurs, soit presque 15 ans déjà. Elle, la péruvienne, apprend à découvrir ce petit groupe sympathique.

Les amis sont là, on profite de la fête. Difficile néanmoins de regrouper toutes les familles du même côté du globe.

Alors, se dit-elle, quoi de mieux pour partager sa culture, son pays, sa famille et ses amis que d’organiser une deuxième fête là-bas, dans sa ville natale de Lima ?
Les invitations étaient lancées : rendez-vous pour les fêtes de fin d’année de l’autre côté de l’océan, et en été s’il vous plaît (merci l’hémisphère sud).
Le programme : 2 semaines, du 26 décembre au 7 janvier, à parcourir quelques sites remarquables du Pérou, Lima, Arequipa, Cuzco, le Machu Picchu.

La grande vadrouille

L’organisation s’est déroulée en prenant comme hypothèses de « travail » :

  • optimiser les temps de trajet et l’enchaînement des destinations, pour maximiser celui des visites et limiter l’impact en termes de fatigue
  • limiter au mieux les coûts annexes, soit les transports internes et l’hébergement en mutualisant tout ce qui pouvait l’être, les entrées des sites ayant un coût connu à l’avance
  • organiser les journées pour y intégrer harmonieusement les visites et les tâches « ménagères », comme les formalités administratives pour certains sites, les retraits d’argent pour les dépenses courantes, les lessives, les repas, etc.
  • jouer les facilitateurs auprès des prestataires pour fluidifier le tout (plus facile lorsque l’on partage la langue et la culture des hôtes) !

Tout ça grâce à une méthode (presque) agile :

  • une planification de la journée du lendemain
  • un retour de satisfaction le soir sur la journée passée pour coordonner la suivante
  • une proximité forte avec les « clients » (nos amis) et les partenaires (minibus, hébergement, etc.), à l’écoute de leurs attentes et conseils

Un vrai travail d’équipe !

Les outils de travail : des fichiers Excel, des téléphones portables et internet.

Bien entendu en amont déjà du temps avait été investi, sur les sites internet dédiés, ainsi qu’au téléphone pour le balisage d’usage :).

Mais trêve de bavardage, voici un peu ce que tout cela a donné :

3 jours 1/2 à Lima, la capitale, pour découvrir cette ville qui tranche avec le reste du pays, profiter de son effervescence et de sa gastronomie, et surtout pour la fête qui y était organisée (c’est ça l’idée du début !).

Puis décollage pour Arequipa, 2 jours dans la cité blanche, pour visiter la ville, sa cathédrale Notre-Dame (comme à la maison !) et le couvent Santa Catalina.

Départ ensuite pour 3 jours 1/2 à Cuzco, la capitale Inca, pour la ville ainsi que les sites incas (nombreux) environnants, et comme base de départ pour la journée et 1/2 à Aguas Calientes et l’incontournable visite au Machu Picchu !
Vous n’aurez pas manqué de remarquer que nous avons passé notre nouvel an au Pérou … justement à Cusco ! Exceptionnel 🙂

Retour enfin à Lima pour finir le séjour en douceur, les lignes de Nazca et Ica, puis préparer le retour vers la France.

Nous n’aurons pas eu l’occasion de tout voir, les contraintes logistiques ne le permettant pas toujours, mais cela donnera d’autres occasions d’y retourner !

Et l’habitat groupé dans tout ça ?

C’est vrai me direz-vous, c’est bien beau de parler de vacances, mais c’est un blog qui traite de l’habitat participatif, non ?

Comme je le disais en introduction, cette expérience aura eu le mérite, en plus de la découverte du pays qui a ravi tout le monde (n’est-ce pas ! 🙂 ) de :

  • vivre en collectivité et partager notre quotidien :
    • les repas, du petit-déjeuner au dîner
    • l’hébergement, puisque dans la mesure du possible nous options pour une maison ou un appartement partagé
    • quelques visites et balades, en gardant tout de même un peu d’autonomie
    • mais aussi quelques difficultés et galères : les valises non arrivées, le mal de l’altitude, le décalage horaire, l’adaptation au régime alimentaire, les nuits d’aéroport quand l’avion ne veux pas décoller, etc.
  • gérer un planning projet et coordonner les actions :
    • la logistique et les transports : les entrées aux sites, l’avion, le train, le minibus, le lama !
    • le financement « participatif » de ce qui n’avait pas déjà été réservé depuis Paris
    • les réunions de projet pour régler tout ça au millimètre près et que tout le monde y trouve son compte 🙂

Très enrichissant donc, et une excellente entrée en matière pour ce que nous vivons à présent.
Et tout de même un voyage fabuleux et de très nombreux souvenirs partagés.

A l’affiche

Et comme je suis maintenant péruvien d’adoption (eh oui, je suis le français du couple 😉 ) et que j’ai moi aussi envie de vous en apprendre plus sur ma nouvelle patrie, voilà de quoi vous donner un avant goût de ce merveilleux pays : http://www.promperu.gob.pe/ et quelques photos de la toile. Bon voyage !

Le logement pour tous

Aujourd’hui, on va vous parler un peu de règlementation. Les lois sont partout et surtout dans l’urbanisme.

La législation dit que tout logement neuf doit répondre à des normes de construction et d’aménagement pour être accessible aux personnes handicapées.

Par personne handicapée, on entend handicap physique, sensoriel, cognitif, mental ou psychique.

images

La loi ne profite donc pas uniquement aux personnes en fauteuil roulant comme on pourrait le penser avant de se pencher sur le sujet, mais également aux personnes malentendantes, mal voyantes ou atteintes de maladies ou déficiences mentales.

Les normes de construction et d’aménagement des parties communes

Elles concernent :

  • le cheminement menant de l’entrée du terrain à l’entrée du bâtiment qui doit être facilement praticable, c’est-à-dire sans marche supérieure à 2 cm, avec un tracé bien visible (par un sol de couleur différente par exemple), un éclairage artificiel pour ne pas laisser de zone sombre.
  • Le stationnement adapté, qui doit être d’au moins 5% de la totalité des places de stationnement du bâtiment. Ces places doivent permettre l’accès direct et facile au bâtiment
  • L’accès à l’immeuble, c’est-à-dire les portes, interphones, escaliers, parties communes diverses qui doivent répondre à des règles précises (dimensions, hauteur d’installation, visibilité…)
  • Les éclairages et signalisations.

Les normes concernant les parties privatives :

  • L’accès en général c’est-à-dire les dimensions des portes : 90 cm pour les portes d’entrées, 80 cm pour les autres portes. Mais aussi les positions des poignées, les hauteurs de seuils , les systèmes d’ouvertures de fenêtres, les accès aux balcons et terrasses .
  • Le concept d’ « unité de vie » accessible c’est-à-dire une cuisine, des toilettes avec un lavabo, un salon et une chambre sur le niveau où se trouve l’entrée du logement.

Concrètement quel est l’impact sur le projet BBP ?

Il est TRES important !

En effet, nous devons suivre ces normes si nous voulons obtenir notre permis de construire.

C’est donc le travail de l’architecte et éventuellement du bureau d’études de tenir compte de ces normes. Par exemple, la pente de la rampe d’accès au parking ne permettant pas de remonter facilement en fauteuil roulant, notre place réservée sera en surface non loin de l’entrée du bâtiment.

La question cruciale à été de déterminer si nous devions nous considérer comme un logement collectif ou des maisons individuelles. En effet la distinction est importante car les normes de construction à l’intérieur des logements sont différentes selon la nature de la construction. Grâce à ce petit dessin c’est tout simple (cliquer pour agrandir):

HA-01corr

Notre configuration de construction répond au cas 4, soit quatre logements desservis par des parties communes, nous sommes donc considérés comme une construction collective. Nous devrions donc appliquer les normes correspondantes, SAUF que celles-ci ne s’appliquent pas lorsque le contribuable construit pour son propre usage. Nous pourrons donc nous fier à la règlementation « maison individuelle » pour les parties privées. (source : www.développement-durable.gouv.fr)

 Voilà pour ce survol rapide des contraintes de construction auxquelles nous sommes confrontés.

Pour le moment nous trouvons des solutions pour les respecter, ce n’est pas toujours facile mais on ne désespère pas !

Pour en savoir plus vous trouverez ici les textes légaux.

Et ici , des documents utiles dont des fiches pratiques concernant le stationnement, les portes, escaliers, ascenseurs…

 

Revue de presse : Décomposition du prix de m² de logement neuf : 25% pour le promoteur

Un article du Monde (ici, pour abonnés), daté de juin 2014, parle de l’étude réalisée par Nicolas Michelin, un architecte, pionnier des habitats écologiques, dans le cadre de l’exposition « Histoire du prix du logement : où va l’argent ? »

M. Michelin a retracé l’évolution du prix des logements du 18ème (je parle du siècle hein, pas de  l’arrondissement 😉 à nos jours et s’est en particuliers intéressé à la composition du prix du logement : à qui va l’argent ?

Il montre ainsi que le promoteur représente 25% du prix d’un m² dans le cas d’un logement neuf… c’est ce que nous pouvons donc envisager d’économiser avec un projet en auto-promotion (qui se passe de promoteur, par définition).

Evidemment, ce n’est pas aussi simple ! Avec notre projet, nous envisageons néanmoins une économie de l’ordre de 15 – 20% … et comme déjà indiqué dans des articles précédents, cela nécessite beaucoup de temps, d’énergie et de persévérance, et c’est nous qui prenons tous les risques !

De l’intérêt d’un bon dossier de présentation

De quoi parle t’on ? Un dossier .. de banque ? … de permis de construire ? Mais non, de présentation de notre projet bien sûr !

Mais pourquoi s’embêter à faire un dossier?

Le projet big bang participatif n’est pas un projet très commun, surtout en France. L’expliquer en 2 mots n’est pas des plus aisé et les sujets à couvrir sont assez nombreuxarticle1.

Expliquer que non non non, nous ne faisons pas une communauté hippie est certes l’un des messages à faire passer, mais d’autres thèmes méritent d’être abordés, expliqués  et détaillés.

Vous l’aurez donc compris, le but d’une telle présentation est d’expliquer en profondeur tout ce qui constitue le projet à destination de personnes extérieures au projet.

La complexité, comme dans tout dossier synthétisant des informations, est de synthétiser ! Une dizaine de pages est donc amplement suffisant afin de ne pas remettre un document indigeste

Une présentation ? Pour qui ?

Maintenant que l’on sait pourquoi on doit faire une présentation, il est nécessaire de définir le public cible pour adapter le discours et maximiser la portée du dossier.

Adopter un ton léger et humoristique à l’attention des banques ou bien un discours technique et pointu alors que l’on veut vulgariser pourrait en effet amener à quelques incompréhensions et déconvenues…

Au début, l’idée d’un dossier de présentation est venue pour expliquer notre démarche aux banques. Le positionnement du dossier de présentation a été pensé pour être factuel en adoptant un ton neutre. Le niveau de profondeur des sujets abordés devait donc être ni trop, ni trop peu afin de montrer notre maîtrise de l’environnement sans perdre le lecteur.

Cette présentation sert aussi pour que nos autres partenaires aient une vision d’ensemble rapide du projet. Par partenaire nous pensons notamment aux constructeurs, fournisseurs de matériaux, notaire…

D’ailleurs, petite parenthèse sur le notaire du vendeur qui a d’abord cru que nous étions une bande d’illuminée lorsqu’il a vu 8 signatures sur l’offre d’achat du terrain, faisant paniquer nos charmants vendeurs. Nous avons donc de suite envoyé le dossier de présentation, qui combiné à l’intervention de notre notaire, a permis de le rassurer ! Le dossier à donc accompli son rôle !

Et on y met quoi dans une présentation ?

On sait donc pourquoi nous avons fait cette présentation, à qui elle est destinée, mais on y met quoi dans cette présentation ???

En quelques points, on vous dévoile tout le contenu! (on est comme ça chez BBP, la main sur le cœur)

  • Une introduction générale du projet : d’où vient cette idée, comment elle est devenue concrète et ce que l’on veut réaliser.
  • Présentation des couples dans la place, avec état civil, situation professionnelle, patrimoine et une photo de chacun pour humaniser tout cela
  • Le choix du terrain : pourquoi celui là, ses avantages et quelques précisions techniques importantes (COS, PLU…des termes que vous maîtrisez parfaitement maintenant que vous êtes des lecteurs assidus de notre blog !)
  • Le montage juridique : vous ne savez pas ce qu’est une SCIA, on vous explique !
  • Description de la construction : m², nombre de lot, le parti pris architectural…
  • Quelques esquisses déjà produites par l’architecte.
  • Les aspects financiers : apport, enveloppe de construction, prix du terrain…
  • Et pour finir nous expliquons la visibilité que notre blog peut apporter à nos partenaires

Voila, vous savez tout sur notre dossier de présentation!

Revue de presse : L’habitat participatif, une solution pour rompre l’isolement des personnes âgées

Le télégramme de Brest publie un article (ici) pour parler de l’association « Et puis fleurette » qui accompagne les projets d’habitat participatif ciblant en particuliers les personnes âgées.

Rappelez-vous un article précédent, notre moyenne d’âge est de 37 ans. Nous pouvons donc considérer que nous n’entrons pas (encore) dans la catégorie des personnes âgées.

Néanmoins, l’habitat participatif est une bonne solution, surtout lorsqu’il y a une mixité inter-générationnelle des habitants, pour rompre l’isolement, préserver l’autonomie des personnes âgées.

Encore faut-il que les logements soient pensés pour être compatibles avec la norme PMR (Personne à Mobilité Réduite) pour optimiser l’accessibilité. Nous vous ferons un article plus détaillé sur le sujet prochainement.

 

 

 

Revue de presse : Récit d’un voyage à Tübingen (Allemagne) sur l’habitat participatif

Dans sa dernière newsletter, Toits de choix fait le récit d’un voyage d’étude à Tübingen (Allemagne). ça se passe ici

La ville de Tübingen est souvent présentée comme la Mecque de l’habitat participatif. Le récit montre que cette réputation n’est pas usurpée.

Cette première partie du récit se concentre sur la visite de Mühlenviertel, un quartier « participatif » de Tübingen et les chiffres parlent d’eux-mêmes :

  • Pour chaque projet, il y a en général 4 fois plus de candidats que de place à pourvoir
  • 80% des projets participatifs sont réalisés en auto-promotion

L’habitat participatif est donc une démarche « rodée » … nous attendons la suite du récit avec impatience 🙂

Les réunions de travail

En ce début de semaine, nous souhaitons partager avec vous le fonctionnement de nos réunions de travail.

La plupart du temps, un échange par mail ou via « hangout » nous permet de valider une décision. En effet, il nous suffit d’arbitrer en fonction des devis proposés. (Ex : Choix de l’architecte, choix du prestataire qui fera les petits trous, …).

Cependant, pour les décisions structurantes (Ex : définition du budget, définition des surfaces, validation des plans, …), il est important de nous réunir afin de nous assurer que nous ayons tous le même niveau d’informations et de prendre les décisions ensemble.

Tout d’abord, il nous faut définir une date et un lieu de rendez-vous (Nous ne reviendrons pas dessus, nous en avons déjà parlé dans un précédent article).

Comme toute bonne réunion qui se veut efficace, nous échangeons au préalable sur l’ordre du jour et les objectifs. Les éléments (« entrants ») sont envoyés quelques jours avant afin que chacun ait le temps d’en prendre connaissance et de commencer à préparer ses questions (Ici, nous prendrons l’exemple des premiers plans).

Nos réunions se déroulent ensuite de la manière suivante :

  • L’un d’entre nous commence par faire un point de la situation (Ici : Explication des plans)

Réunion de travail - Support

  • Nous échangeons ensuite en prenant garde au fait que tout le monde puisse exprimer son point de vue
  • Nous arbitrons sur les points devant l’être
  • L’un d’entre nous est désigné pour prendre les notes (Ici : Nos remarques seront envoyées vers l’architecte)

Réunion de travail - CR

  •  Enfin, et parce que nous sommes toujours heureux d’avoir réussi à satisfaire tout le monde, nous faisons une petite photo souvenir 🙂

Réunion de travail - Photo