JAV – Visites de maisons d’architectes

Il  y a quelques temps nous vous parlions des journées d’architecture à vivre, c’était par ici.

Cette année, cette manifestation s’est donc déroulée les 12/13/14 et 19/20/21 juin

Maintenant que notre projet entre dans sa seconde phase suite  à la bonne nouvelle apportée par nos amis du Crédit coopératif (on vous en parle bientôt, promis), nous avons pu y retourner en quête de bonnes idées et de retours d’expériences (des REX comme disent les consultants …).

Nous avions réservé pour 3 visites le samedi.

La première était à Issy les Moulineaux avec  l’architecte Stéphane Beranger de BM Architectes. C’est la troisième fois que jevisite une maison de cet architecte dont j’apprécie le travail passionné. « BM Architectes »  est essentiellement tourné vers la construction de maisons  en bois. Ce type de construction ne revient pas forcement moins cher qu’une maison en béton en termes de matériaux, c’est surtout sur les délais de construction que l’on va gagner du temps (et donc de l’argent). Tous les murs sont préparés en usines et livrés comme un kit, dont l’assemblage sur place se fait très rapidement et simplement.

Nous avons aussi apprécié le système de chauffage/climatisation qui se fait par de l’air pulsé très doucement (et donc sans bruit) via de fines fentes dissimulées en haut des murs. Il n’y a encore pas beaucoup de recul sur ce systeme mais cela a l’air de bien fonctionner !

Pour notre deuxième visite, nous avons visité une création de Franck Salama à Meudon. Superbe demeure de plus de 300m² organisée selon des espaces dédiés à des fonctions bien spécifiques. Bien qu’en admiration devant le travail architectural, nous avons eu moins d’affinités  avec la structuration de l’espace, souhaitée par les habitants (ie : beaucoup de « petites » pièces, assez peu de grand volume). Cela nous a confortés dans les choix faits pour l’élaboration de nos plans. Nous avons toutefois apprécié les porte de placards toute hauteur qui donne de la majesté à des espaces de très haut plafond, et le soin apporté aux lignes de vues intérieures vers des éléments extérieurs (arbres, vues dégagées…)

Nous parlerons très brièvement de la dernière visite. La maison visitée nous a montré qu’il est possible d’avoir une maison d’architecte contemporaine pour un cout très réduit (170k€ pour 120m²), mais ceci au détriment des matériaux et des finitions. Cela nous confirme qu’il ne nous faudra pas lésiner sur la main d’œuvres et les matériaux lors de notre construction.

Si vous avez raté l’édition de cette année, nous ne pouvons que vous conseiller de mettre l’édition de l’année prochaine dans votre agenda!

Un petit aperçu de la mission de l’architecte …

La semaine dernière nous vous présentions la genèse de notre projet présentée par notre architecte, Guita Maleki.

Lors de cette interview, quelques interrogations complémentaires ont alimenté l’échange, abordant notamment la mission et les difficultés de l’architecte.

En voici ici la retranscription.

Une des choses qui ressort dans ton travail est l’attention particulière que tu portes aux concepts de lumière et d’espace. C’est ce qui nous a touchés lors de la visite du projet d’extension de Chatou, car ces deux caractéristiques sont celles auxquelles nous attachons le plus d’importance dans la conception de nos futurs habitats. En quoi ces éléments sont-ils si importants pour toi ?

Dans nombre de ses citations, Le Corbusier lie intimement les volumes et la lumière dans sa vision de l’architecture. De beaux volumes dans une belle lumière, c’est, pour moi, l’essence de l’architecture : sculpter l’espace, qui à son tour va sculpter la lumière qui varie selon le moment de la journée. Maîtriser ce lien entre l’espace et le temps, pour apporter à chacun de vous son propre univers.

Quelles difficultés as-tu rencontrées pour exprimer au mieux ces deux caractéristiques dans notre projet ?

En raison de l’étroitesse de votre terrain (ndlr : 18 mètres) nous avons dû faire quelques concessions pour répondre habilement aux contraintes du PLU et à vos souhaits de surfaces et de luminosité.

C’est ainsi que, du côté de l’école maternelle, j’ai proposé une grande façade sans fenêtre principale. Sans être aveugle, puisqu’ajourée pour apporter tout de même un peu de lumière, cette façade était l’une des contraintes forte de votre projet, et une première pour moi qui n’avait jusqu’alors jamais rien proposé de tel dans mes conceptions.

Notre projet étant un peu atypique au sein de des précédentes réalisations, il t’a confronté à de nouvelles situations. Comment les as-tu abordées ?

Chaque nouveau projet apporte son lot de challenges, de défis, et le vôtre particulièrement.

Dans ses recherches sur le langage, Freud évoque des mots qui peuvent véhiculer une idée et son contraire.

Ma « philosophie » professionnelle, issue de ma propre expérience, ainsi que de mes collaborations avec d’autres architectes comme Jean Nouvel ou Massimiliano Fuksas,, pourrait s’illustrer par une formule de ce dernier, que je reprends à mon titre : transformer le négatif en positif, ou comment apporter une valeur ajoutée au travers d’une contrainte.

Pour illustrer mon propos, je pourrais citer l’appartement de Marie et Fabien, qui souhaitaient un grand vide sur séjour et un rez-de-chaussée totalement ouvert. Il était néanmoins nécessaire de soutenir l’étage au-dessus sans disposer un poteau incongru dans cet espace.

La solution que j’y ai apportée est un mur discret, à l’aplomb de la mezzanine, sur lequel vient s’accrocher l’escalier. Tout en portant le bâtiment, cela confère un côté aérien à l’escalier sans casser le volume du séjour. En intégrant la contrainte initiale, on conserve l’aspect design et fonctionnel. Il participe aux jeux visuels entre la mezzanine et le séjour. Voilà un exemple permettant de comprendre la gymnastique intellectuelle de l’architecte !

Comment le PLU, qui peut devenir une contrainte forte, influence-t-il ton travail ?

Le principe primordial est de respecter la réglementation, sinon c’est s’exposer au risque de voir son projet rejeté. Le système administratif est tel que tu ne peux pas déroger à la règle. Il faut donc savoir apporter la dose d’intelligence et de créativité pour pousser cette règle dans ses retranchements tout en conservant un projet de qualité.

Prenons l’exemple de la maison de Chatou, et de son étage en porte-à-faux. J’ai conservé le retrait réglementaire en rez-de-jardin et j’ai étiré l’étage jusqu’en limite de propriété, sans toutefois me poser dessus, donnant de la légèreté au projet. Cette proposition aurait pu être rejetée par le service de l’urbanisme de Chatou, mais elle a fonctionné car elle ne contredisait pas la règle mais l’appliquait à sa manière …

Pour Vitry, on peut  citer la façade  sans vue directe coté maternelle : l’idée est née au cours de réunions de travail d’en faire un support artistique offert aux enfants et à la ville, ce qui peut devenir le clou du projet !

C’est le défi de ce projet à Vitry : 5 habitations sur un terrain juste assez grand, la bataille étant d’essayer de garder un projet léger, esthétique, agréable et qui donne envie malgré une densité importante.

Quelles autres problématiques es-tu amenée à rencontrer au cours de tes projets ?

En premier lieu je répondrais les difficultés financières.

La crise économique impacte durablement le secteur et les projets sont contraints par les enveloppes budgétaires plus restreintes. Il reste bien entendu possible de réaliser des projets « bon marché », en limitant quelque peu la liberté de conception ou le choix des matériaux dans les premières phases du projet, ou, plus facilement, lors des finitions et de l’aménagement. Mais  l’exercice consiste à faire passer un projet ambitieux dans un budget « moyen ».

Ensuite, j’ajouterais la multiplication des réglementations.

Si elles ont souvent vocation à répondre à une exigence progressiste et tout à fait compréhensible (le respect de l’environnement et les économies d’énergie avec la RT 2012, la sécurité des personnes au travers des normes de sécurité contre l’incendie, l’accessibilité aux personnes handicapées, etc.), elles peuvent aussi entraver significativement les possibilités de l’architecte de répondre aux souhaits de ses clients. Dans votre cas je prendrais l’exemple de la surface de baies vitrées, qu’il a été nécessaire de réduire pour rester dans le cadre de la réglementation thermique.

Ces normes peuvent également avoir des répercussions financières indirectes, induites par la nécessité d’adaptations ou d’équipements destinés au respect de la réglementation ! Par exemple nécessiter du triple vitrage peut compenser la  grande surface vitrée … mais à quel prix !

Enfin, et de manière totalement personnelle à l’architecte, vient le désir de réaliser son « projet idéal ».

Je crois que l’architecte rêve toujours de concrétiser son projet idéal. Pourtant il se rend compte qu’il y a très peu de projets « idéaux », chaque projet étant le fruit d’une situation différente, avec des gens disposant de leurs souhaits propres, dans un contexte donné, avec des contraintes définies. En définitive chaque projet représente une partie de cet idéal …

Et toi, l’as-tu atteint ce rêve ?

Pas encore complètement, mais ça vient petit à petit ! Et votre projet y contribue par son originalité en tant que projet collaboratif, par la dynamique de votre groupe et votre parcours inhabituel pour parvenir à sa réalisation. Donc j’espère qu’esthétiquement aussi le bâtiment sera idéal, et qu’il reflétera l’originalité de sa genèse ! 🙂

Pourrais-tu nous dire un dernier mot pour les personnes qui pourraient être intéressées par un tel projet et souhaiteraient faire appel à toi ?

Bienvenues … mais préparez-vous 🙂 !

En effet construire est un acte volontaire très noble, qui demande un peu d’audace. Mais comme vous l’aurez déjà constaté à d’autres étapes de votre projet, la construction peut également être semée d’embûches et d’impondérables : une entreprise déficiente, un corps de métier qui ne travaille pas en pleine synergie avec les autres, les « ratés » entraînant des surcoûts, etc.

Bien sûr de bonnes surprises peuvent également se présenter, loin de moi la volonté d’être l’oiseau de mauvais augure. Pour autant que vous soyez parés, ces aléas vous affecteront d’autant que vous avez choisi d’être vos propres maîtres d’ouvrage.

Je n’aurais de meilleure métaphore que celle d’un accouchement !

Mais c’est une très belle aventure, dans laquelle j’aurais plaisir à me lancer avec vous 🙂

Revue de presse : illustration des difficultés de l’habitat participatif

La Nouvelle République vient de publier un article pour évoquer les difficultés rencontrées par un groupe projet d’habitat participatif qui n’a pu aller au bout de son rêve.

http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/Actualite/24-Heures/n/Contenus/Articles/2015/06/18/Le-reve-envole-d-un-habitat-different-2370556

Le problème essentiel mis en avant dans l’article concerne le montage financier : beaucoup de monde intéressé (30 personnes intéressées en 2013) pour 10 à 15 logements prévus, mais au final, seulement 6 foyers candidat avec une capacité financière suffisante pour se porter acquéreur …

Notre propre expérience montre qu’il est effectivement difficile de convaincre les banques d’accompagner ce type de projet, qu’elles voient sans doute comme une espèce d’objet bancaire non identifié. Il nous aura fallu beaucoup de temps, d’énergie, de patience, de persévérance pour affronter toutes les difficultés.

En parallèle, je m’interroge également sur l’opportunité de lancer des projets aussi « gros » avec des groupes de personne qui ne se connaissent pas et qui évoluent avec des contraintes différentes, en particuliers au niveau du timing … quelle que soit la qualité de l’accompagnement !

Quand je vois les difficultés posées par notre « petit » projet (4 foyers qui se connaissent depuis plus de 15 ans) … des projets à taille plus raisonnable seraient peut-être de nature à optimiser les chances de succès, à rassurer les banques et à les familiariser avec ce type de projet.

 

 

 

L’architecte en tant que créateur d’un projet d’habitat participatif : la grande interview.

Il s’est écoulé plus d’un an depuis notre première rencontre avec Guita, l’architecte qui est une des clés du succès de notre projet participatif : de sa compétence dépendra en grande partie la concrétisation de huit rêves distincts dans un seul immeuble collectif !

Nous vous proposons aujourd’hui de découvrir un des acteurs clé de notre projet au travers de son interview.

Guita, peux-tu nous raconter comment tout cela a commencé, et quelle était ta motivation initiale face au projet d’habitat participatif que nous t’avons proposé à l’époque ?

Nous nous sommes rencontrés pendant les Journées d’Architecture à Vivre, à Chatou, lors de la visite d’un de mes projets d’extension d’une maison. Le contact a d’emblée été sympathique et ceux d’entre vous qui étaient présents ont apprécié la qualité des espaces, en me disant : on veut la même chose pour nous !

Mais le déclic s’est réellement produit en discutant, par hasard, d’un projet d’une revue d’architecture que j’avais trouvé très intéressant, et qui consistait en 2 ou 3 maisons imbriquées. Fabien m’a alors dit : « Nous avons justement le projet de construire, avec des amis, un bâtiment commun, avec des espaces collectifs, où chacun disposerait de son propre appartement. »

Nous nous retrouvions donc autour d’une motivation commune, et, très spontanément en poursuivant la discussion, nous avons ébauché la possibilité de travailler ensemble, l’idée d’un tel projet me plaisait beaucoup et nous avions comme perspective de pouvoir faire quelque chose d’original.

Au moment de démarrer le projet, as-tu identifié certains challenges ou intérêts particuliers à te lancer avec nous ?

Entre le moment de notre rencontre et le démarrage réel du projet ce sont écoulés de nombreux mois, durant lesquels vous avez progressé sur divers sujets, et ainsi mis en avant de nouvelles problématiques, telles que les carrières en sous-sol ou le financement.
Chaque projet apporte son lot de questions nouvelles, et l’un des premiers challenges motivants auquel j’ai eu à faire face a été de vous accompagner pour y apporter, ensemble, les réponses, quand bien même ces questions concernaient des aspects connexes au projet architectural.

La dimension humaine a également suscité mon intérêt pour votre projet. Il y a dans notre contrat une mission nommée « assistance à maîtrise d’ouvrage », que j’apprécie pour le rapport d’échange qui s’instaure avec les clients, où je passe de l’autre coté pour mieux guider leurs attentes et y répondre en revenant à mon rôle d’architecte. Avec vous cette relation a acquis une saveur particulièrement intéressante, parce que s’appuyant sur une réelle collaboration : c’était comme une espèce de magma avec lequel nous allions fabriquer ensemble quelque-chose, nous allions penser ensemble l’évolution du projet. On ressent dans votre projet toute votre motivation, la dynamique et l’énergie du groupe. Et c’est comme ça que vous avez surmonté tous les obstacles que vous avez rencontrés jusqu’ici, et c’est comme ça que vous surmonterez les suivants !

Enfin, je ne m’étais jamais lancé dans un projet d’habitat participatif, même si le concept m’a toujours intéressée. Les premières expériences d’habitat participatif en France, dans les années 60/70, restaient des initiatives marginales, tandis qu’aujourd’hui certains projets participatifs sont proposés par des collectivités, ou se font par le biais de la promotion immobilière. Le votre est encore plus audacieux car il s’agit d’auto-promotion !
Pour moi, cela représente un moyen original, voire transgressif, pour les habitants de s’approprier la ville à travers le logement, sans passer par le circuit du commerce immobilier ou des promoteurs.
C’est également l’intégration dans un seul et unique projet d’aspirations distinctes. Une pensée collective pour des bien-êtres individuels ! Deux facettes de l’habitat participatif que j’ai eu très envie de découvrir avec vous !

Penses-tu que certaines aptitudes ou compétences particulières soient nécessaires pour la conception d’un tel projet ?

La première particularité de votre projet ne tient pas à son architecture, mais à son contexte. L’habitat participatif est en effet un contexte de travail particulier qui requiert les aptitudes adéquates

En premier lieu je répondrais écoute et empathie.

Votre projet consiste en l’intégration en un seul bâtiment de 4 appartements, destinés à 4 couples disposant chacun de ses propres aspirations, plus un cinquième lot anonyme en habitat individuel. Il a donc fallu être à l’écoute de chacun des couples, pour que les projets individuels répondent aux attentes de chacun, mais aussi à l’écoute du groupe, pour que la fusion soit à l’image de celle que vous attendiez et partagiez tous ensemble.
L’empathie permet de valoriser l’écoute en se mettant « dans la tête » du client, et ainsi d’identifier au mieux son besoin pour y apporter la meilleure réponse.
Cet apprentissage d’une écoute collective est intéressant, et il me semble qu’avec le temps et l’expérience je sais à présent mieux entendre le désir et les besoins de mes clients.

Ensuite, des aptitudes d’accompagnement.

Il n’était pas évident au départ d’identifier toutes les difficultés que nous allions pouvoir rencontrer, alors nous avons naturellement choisi de travailler dans une relation de conseil, basée sur mes expériences : sans être spécialiste sur certains sujets, comme le financement ou le notariat, j’ai proposé de vous orienter vers les banques coopératives, j’ai taché de vous éclairer sur les assurances à contracter, donné quelques conseil sur l’étude de sol ou la purge du recours des tiers pour l’obtention du permis de construire, etc.

Et puis vous êtes des maîtres d’ouvrage « non-sachant », non professionnels, tandis qu’habituellement je travaille avec des maîtres d’ouvrage professionnels. Il était nécessaire que je puise au-delà de mes compétences d’architecte pour enrichir pleinement nos échanges et  notre collaboration, et le processus du projet m’a aussi apporté un nouvel éclairage sur mon travail.

Et puis vous devenez, par la force des choses, des vrais professionnels de l’habitat participatif en auto promotion !

Enfin, la créativité.

Bien sûr un architecte se doit d’être créatif. Dans le cas de votre projet, cette faculté a été mise à profit notamment pour tirer au mieux parti du PLU, en tendant vers ses limites pour répondre à certains de vos souhaits et optimiser les surfaces créées. Elle a également contribué à trouver des solutions dans l’organisation de vos espaces respectifs, en les conservant au plus près de l’image que vous en aviez tout en les imbriquant dans un volume restreint imposé par le PLU.

Comment as-tu procédé pour incorporer les souhaits propres à chacun des 4 couples dans une structure collective ?

Cela n’a pas été facile, mais la mise en œuvre des quelques aptitudes citées précédemment a été fructueuse. Et puis vous êtes des clients sympathiques, conscient du travail que l’architecte allait devoir accomplir.

Nous avons travaillé en bonne intelligence jusqu’à présent ! A défaut de disposer d’une précédente expérience sur un projet d’habitat participatif, j’ai usé de créativité, improvisé pour trouver des solutions, mis à profit mes diverses expériences passées pour progresser avec vous.

Finalement c’est l’expérience globale, l’intelligence globale, mise dans ce projet qui nous a aidés, ensemble, à aller plus loin, même si aucun de nous n’avait réalisé de choses similaires.

Nos réunions couple par couple, au café, en s’appuyant sur un dazibao de croquis sur calque, ont permis de mieux discuter que sur la base de n’importe quel plan ou dessin « sec » sur l’ordinateur, nécessaires au projet, mais que les gens ont du mal à lire. Et au travers de ces interactions chacun a pu s’approprier au mieux le projet, ce qui a facilité la progression de mon travail.

Avais-tu imaginé concevoir certaines choses pour ce projet, qui finalement n’ont pu être retenues ? N’est-ce pas frustrant ?

Tout comme vous j’aurais souhaité pouvoir proposer de grandes baies vitrées, mais le PLU et la réglementation thermique ont quelque peu tempéré nos désirs.

C’est un ensemble collectif dans lequel j’ai essayé d’insuffler l’esprit de 4 logements bien identifiés, en y conservant l’identité de chacun de vous. Certaines aspirations propres à du logement individuel ne pouvaient donc pas y trouver leur place. Mais on est arrivé à une typologie intermédiaire.

Et puis le rythme du projet a été soutenu, les délais courts, votre budget clairement définis dès le départ, les contraintes urbanistiques étaient assez fortes. Pour autant je crois que nous sommes parvenus à aller à l’essentiel, tout en gardant une part de magie du au caractère original apporté par l’habitat participatif, et je trouve que la surface et les besoins de chacun se sont bien accommodés avec le gabarit de bâtiment obtenu.

Même s’il est très sobre et minimaliste architecturalement, j’espère qu’il est harmonieusement proportionné, et c’est dans le détail et les prochaines phases du projet que nous irons chercher ces notes qui lui conféreront, je le crois, sa grande qualité. Nous prendrons d’ailleurs plus de temps pour développer ces détails et ainsi parvenir à quelque chose de vraiment qualitatif.

Ce projet n’est donc pas du tout une source de frustration !

Je suis assez fière du résultat, des espaces intérieurs, je pense qu’il y aura de très beaux volumes. J’ai insisté pour qu’on puisse conserver les hauteurs sous plafond, la surface de vitrages, même s’il a été nécessaire de faire quelques concessions, et je crois que la relation aux jardins et à l’espace environnant sera très intéressant.

De plus, les coteaux de Vitry sont un site exceptionnel, et Vitry, elle-même, une ville de mutations et d’expérimentations créatives. Un joli contexte tout ça !

Penses-tu renouveler cette expérience avec un nouveau projet d’habitat participatif ?

Oui, très certainement ! Et vous ? (rires)

 

La suite de l’interview la semaine prochaine. Vous y découvrirez la manière de travailler de Guita et son approche de notre projet.

A bientôt !

A Vitry, quand on se promène il faut avoir les yeux partout…

Comme on vous l’a déjà dit ici et ici, on a un projet dans le projet. A savoir une fresque « street art » sur notre façade donnant sur la cour de l’école maternelle.

« Street art » ou « graph » ?

Parceque ce n’est pas la même chose, nous l’avons appris dimanche grâce à Jean Philippe.

En effet, ce qu’on appelle street art, c’est de l’art sorti des galeries, fait par des artistes de formation, qui sont issus des écoles d’art (ou de design, de communication, etc) Ils utilisent plusieurs techniques, comme le pochoir ou le collage. A la différence des grapheurs qui n’utilisent que de la peinture en bombe et n’ont pas appris l’art de façon académique. Ces deux courants se côtoient à Vitry et peuvent même être amenés à collaborer pour le grand bonheur des habitants.

Mais qui est Jean Philippe ??

Jean Philippe à été notre guide aujourd’hui pour une longue balade dans Vitry à la découverte de la facette artistique de cette ville de banlieue un peu comme les autres, mais pas tant que ça.

Cette balade était organisée par l’association de Jean Phillippe : Vitry’n urbaine, qui à pour objectif de faire connaitre et développer l’art urbain vitriot. C’est par l’intermédiaire de cette association que nous allons développer notre projet de fresque avec un ou des artistes .

Accompagnés de notre guide, nous avons déambulé plus de 3 heures dans Vitry, d’abord dans le quartier de l’hôtel de ville puis vers d’autres « spots » d’artistes, pour finir par croiser un groupe en plein travail dans un cadre très bucolique.

Place aux photos !

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Les réservations se font sur le site du comité du tourisme du Val-de-Marne pour la somme modique de 6€.

Des sites pour plus d’infos et de photos :

C 215

carte des oeuvres

Avataar

Bebar

j’aime Vitry

 

 

C’est bientôt les « journées d’architecture à vivre »

Les JAV dont on vous à déjà parlé dans l’article sur le choix de notre architecte se déroulent tous les ans au mois de juin, sur 2 week ends (du vendredi au dimanche), cette année ce sera les 12/13/14 et 19/20/21 juin.

Qu’est ce que c’est ?

Ce sont des visites de maisons/appartements d’architectes en présence de l’architecte et en général du propriétaire du logement. On peut y voir de tout, du réagencement intérieur jusqu’à la construction totale. Les visites se font partout en France, pas besoin d’être parisien.

Comment on s’inscrit ?

Sur le site JAV, une quinzaine de jours avant les week ends de visite. Toutes les visites sont répertoriées, classées par région, puis par département. Vous choisissez les visites et les horaires, vous payez la modique somme de 2€  par personne et par visite.

Comment ça se passe ?

Après vous être inscrit sur le site, vous recevez l’adresse de la visite. Le jour dit, à l’heure dite, vous vous rendez sur les lieux, (en général vous y rencontrez d’autres visiteurs) où vous êtes accueillis par l’architecte et la visite commence. Vous pouvez poser toutes les questions que vous voulez et si les propriétaires sont là, c’est encore mieux, ils adorent vous raconter leur aventure (un peu comme nous en fait !)

Trucs et astuces : Si vous vous lancez dans les JAV, je préfère vous avertir, il faut avoir un peu temps et une bonne connection internet. Le site de réservation est pris d’assaut et souvent saturé. Dans vos plannings prévoyez une heure au moins par visite et tenez compte des temps de trajet entre deux sites pour ne pas courir (vécu). Personnellement je prévois 2 heures entre chaque créneau pour être tranquille (une visite à 14 h et la suivante à 16 h par exemple) et je regroupe les visites par secteur géographique (c’est assez casse tête).

Voilà vous savez tout, ah non, j’ai oublié de vous dire que les inscriptions commencent aujourd’hui et c’est par ici !

Info supplémentaire mais non moins intéressante : les 12 et 13 juin, ce sont les agences d’architectes qui ouvrent leurs portes. Plus d’infos ici.