De l’intérêt d’un bon dossier de présentation

De quoi parle t’on ? Un dossier .. de banque ? … de permis de construire ? Mais non, de présentation de notre projet bien sûr !

Mais pourquoi s’embêter à faire un dossier?

Le projet big bang participatif n’est pas un projet très commun, surtout en France. L’expliquer en 2 mots n’est pas des plus aisé et les sujets à couvrir sont assez nombreuxarticle1.

Expliquer que non non non, nous ne faisons pas une communauté hippie est certes l’un des messages à faire passer, mais d’autres thèmes méritent d’être abordés, expliqués  et détaillés.

Vous l’aurez donc compris, le but d’une telle présentation est d’expliquer en profondeur tout ce qui constitue le projet à destination de personnes extérieures au projet.

La complexité, comme dans tout dossier synthétisant des informations, est de synthétiser ! Une dizaine de pages est donc amplement suffisant afin de ne pas remettre un document indigeste

Une présentation ? Pour qui ?

Maintenant que l’on sait pourquoi on doit faire une présentation, il est nécessaire de définir le public cible pour adapter le discours et maximiser la portée du dossier.

Adopter un ton léger et humoristique à l’attention des banques ou bien un discours technique et pointu alors que l’on veut vulgariser pourrait en effet amener à quelques incompréhensions et déconvenues…

Au début, l’idée d’un dossier de présentation est venue pour expliquer notre démarche aux banques. Le positionnement du dossier de présentation a été pensé pour être factuel en adoptant un ton neutre. Le niveau de profondeur des sujets abordés devait donc être ni trop, ni trop peu afin de montrer notre maîtrise de l’environnement sans perdre le lecteur.

Cette présentation sert aussi pour que nos autres partenaires aient une vision d’ensemble rapide du projet. Par partenaire nous pensons notamment aux constructeurs, fournisseurs de matériaux, notaire…

D’ailleurs, petite parenthèse sur le notaire du vendeur qui a d’abord cru que nous étions une bande d’illuminée lorsqu’il a vu 8 signatures sur l’offre d’achat du terrain, faisant paniquer nos charmants vendeurs. Nous avons donc de suite envoyé le dossier de présentation, qui combiné à l’intervention de notre notaire, a permis de le rassurer ! Le dossier à donc accompli son rôle !

Et on y met quoi dans une présentation ?

On sait donc pourquoi nous avons fait cette présentation, à qui elle est destinée, mais on y met quoi dans cette présentation ???

En quelques points, on vous dévoile tout le contenu! (on est comme ça chez BBP, la main sur le cœur)

  • Une introduction générale du projet : d’où vient cette idée, comment elle est devenue concrète et ce que l’on veut réaliser.
  • Présentation des couples dans la place, avec état civil, situation professionnelle, patrimoine et une photo de chacun pour humaniser tout cela
  • Le choix du terrain : pourquoi celui là, ses avantages et quelques précisions techniques importantes (COS, PLU…des termes que vous maîtrisez parfaitement maintenant que vous êtes des lecteurs assidus de notre blog !)
  • Le montage juridique : vous ne savez pas ce qu’est une SCIA, on vous explique !
  • Description de la construction : m², nombre de lot, le parti pris architectural…
  • Quelques esquisses déjà produites par l’architecte.
  • Les aspects financiers : apport, enveloppe de construction, prix du terrain…
  • Et pour finir nous expliquons la visibilité que notre blog peut apporter à nos partenaires

Voila, vous savez tout sur notre dossier de présentation!

Licence to build, ou comment obtenir un permis de construire ?

Publilius Syrus, célèbre poète latin (ouaih, moi non plus, je ne le connaissais, je cherchais juste une citation sur Google pour introduire le sujet …) avait déjà tout compris : « Le temps de la réflexion est une économie de temps ». Et quand on parle de permis de construire, c’est exactement de ça dont il est question : passer du temps sur la conception de notre immeuble pour éviter de perdre du temps durant la phase de construction ou de vivre avec une erreur de conception.

Oui, car aujourd’hui, je vais vous parler du permis de construire, des différente étapes à suivre, de son dépôt en mairie pour instruction et bien sûr, pas uniquement sur la manière de remplir les formulaires CERFA … on y va ?

Le permis de construire : une démarche administrative, mais pas que .. 

Le permis de construire est avant tout une autorisation administrative, délivrée par la mairie (du moins dans notre cas – je n’entre volontairement pas dans les autres cas, ce n’est pas le sujet) pour que nous puissions construire notre immeuble. C’est le document de référence qui permet aux autorités compétentes de vérifier que nous respectons notamment le code de l’urbanisme et le PLU (Plan Local d’Urbanisme, autrement dit la déclinaison locale du code de l’urbanisme).

PlanningPermisConstruire

Le planning de notre phase d’étude

Et pour nous, c’est surtout l’outil qui nous permet de travailler et d’échanger avec l’architecte sur les plans de nos futurs logements.

C’est pour ça que cette étape prend un peu de temps (4 mois dans notre cas) et qu’il ne faut surtout pas la bâcler : nous ne souhaitons en effet pas prendre le risque de vivre les 10 prochaines années avec un défaut de conception !

Qui estime la durée ?  C’est l’architecte sur la base de son expérience et des « standards », en considérant  la complexité et la taille du projet. Dans notre cas, il aurait été compliqué donc risqué de faire plus court.

C’est pour ça aussi que nous respectons les étapes qui divise cette phase dite d’avant-projet (car le projet, c’est la construction) :

  • L’esquisse
  • L’Avant Projet Sommaire (APS)
  • L’Avant Projet Détaillé (APD)

Etape 1 : L’esquisse (durée : 3 semaines) 

Nous avons déjà eu l’occasion d’en parler ici : l’esquisse permet de définir (sans les figer définitivement) les grands volumes de notre bâtiment, son emprise au sol, … C’est le moment où nous prenons réellement connaissance du PLU (on avait commencé un peu avant, mais c’est parce que nous sommes impatients), de son contenu et donc de ses contraintes.

Esquisse

Exemple d’esquisse

Exemple : La mise en place d’une baie vitrée nécessite d’être à une distance réglementaire de la limite de propriété pour ne pas avoir une vue trop proche sur la maison des voisins (c’est vrai quoi, on n’est pas dans Loftstory …) 

Dans notre cas, la préparation de l’esquisse a duré environs 3 semaines.

 

 

Etape 2 : Avant Projet Sommaire (APS – durée 4 semaines) 

Pour l’APS, on entre un peu plus dans les détails et on commence à se poser des questions existentielles : où seront situés les appartements de chacun ? Où vais-je positionner la chambre ? La salle de bains ? Quelle sera ma superficie ? Pourquoi il a une plus grande terrasse que la mienne 😉 ?

Pour s’imprégner de nos envies et dessiner les appartements de nos rêves, notre architecte a demandé à chaque couple de produire son « cahier des charges » (autrement dit, notre liste au Père Noel  et cette année, le Père Noel s’appelle Guita !).

PlanAPS

Le plan d’un lot en phase d’APS

Avec les premiers résultats, chaque couple du projet a également rencontré Guita pour ajuster les premiers plans et discuter des différentes options de positionnement. Vous vous souvenez du dazibao ? C’était pour ça !

Avec ces plans détaillés, le Bureau d’Etudes Techniques (BET, on vous fera un article dédié bientôt) qui travaille avec notre architecte a également travaillé sur une première estimation financière en prenant des hypothèses (ex : sur la nature des fondations nécessaires, le système de chauffage, …).

Résultat : Toh ! (pour citer un autre célèbre poète), heureusement nous avons des pistes d’optimisation :  la robinetterie en or ça fait finalement un peu trop bling-bling et le sol en marbre n’est pas compatible avec un chauffage au sol …. dommage 🙂 !

Dans notre cas, la préparation de l’APS a duré 4 semaines. A l’heure où j’écris cet article, nous venons de terminer cette étape et nous apprêtons à entrer dans l’étape suivante. La bonne nouvelle est que nous respectons le timing. So far so good, comme disait William quand il déjeunait avec Jean-Baptiste 🙂 !

Etape 3 : Avant Projet Détaillé (APD – durée estimée : 6 semaines) 

Bon, j’imagine que vous avez compris le principe. Oui, nous allons entrer encore un peu plus dans les détails. A l’issue de l’étape d’APD, nous aurons les plans détaillés, nous aurons affiné l’estimation financière avec le BET. Nous aurons arrêté le choix du système de chauffage dont dépendra le bilan thermique de notre immeuble et le respect de la RT 2012 (dont vous êtes des spécialistes depuis l’article de la semaine dernière). Nous aurons également travaillé sur tout un tas d’autres normes et réglementations comme la réglementation PMR (Personne à Mobilité Réduite), l’accessibilité des secours, etc.

Et après ? On dépose notre Dossier de Permis de Construire en mairie et on attend … 

C’est uniquement après tout ce travail que nous serons en mesure de remplir les formulaires CERFA et fournir tous les documents qui les accompagnent. Il nous faudra bien quelques jours. Nous pourrons alors déposer notre demande de permis de construire auprès des services compétents, en l’occurrence le Service d’Urbanisme.

Comme nous n’entrons pas dans le cadre d’une construction individuelle, la mairie dispose de trois mois pour étudier le dossier. Toujours bon à savoir : l’absence de réponse vaut acceptation ! Bien sûr, nous n’allons pas nous tourner les pouces pour autant : ce sera notamment le moment de travailler sur la sélection du / des constructeur(s)

Et après c’est validé ? Techniquement, il reste le recours des tiers … mais nous vous en parlerons dans un autre article ! Et seulement après, nous pourrons démarrer les travaux.

On fait quoi si la mairie refuse ?

Les plus curieux d’entre vous se demandent sans doute : vous faites quoi si la mairie refuse ? Ben oui, qui dit demande d’autorisation, dit éventualité d’une réponse négative !

Concrètement, cela va dépendre la nature du refus. S’il s’agit de quelques réserves, nous les traiterons jusqu’à obtenir validation. S’il s’agit d’un refus net et franc, nous avons toujours la possibilité d’un recours administratif.

Dans le pire des cas, en « bons pères de famille » (c’est une expression, hein) bien avisés et bien conseillés, nous avons fait de l’obtention du permis de construire une clause suspensive de l’achat du terrain … malin, non 😉 ? Autrement dit, nous n’achèterons pas le terrain, ce qui n’empêche pas que nous aurons dépensé beaucoup d’argent dans l’élaboration du permis de construire, dans l’étude de sol, etc.

Toutefois, dans la mesure où nous faisons attention à respecter scrupuleusement les indications du PLU, nous pouvons raisonnablement penser que le permis a de bonnes chances d’être validé, à quelques demandes de correction près.

 Trucs & Astuces : comme indiqué plus haut, il faut savoir prendre (perdre ?) son temps sur cette phase primordiale de votre projet de construction. Une petite erreur à cette étape peut facilement se transformer en grosse cata dans les phases de construction …

La RT 2012

Pour ce 1e article sur la réglementation de notre ligne éditoriale, je vais cette semaine tâcher de vous faire découvrir ce qui se cache derrière la désignation RT 2012 et pourquoi il peut être important de s’y intéresser. Ce billet, le 1e d’une – longue ? – liste, n’est qu’une mise en bouche sur la thématique, qui sera complétée dans de prochaines publications.

La RT 2012, késako ?

R pour réglementation : la RT 2012 est un ensemble d’obligations destinées à définir un cadre réglementaire applicable à la construction, et plus particulièrement pour tout ce qui a trait au volet …

T pour thermique : ce texte précise les contraintes à respecter pour toute construction neuve ou extension, relatives au domaine thermique du projet (et par extension énergétique), soit :
– comment éviter de chauffer et perdre de la chaleur en hiver
– comment éviter de climatiser et laisser entrer trop de chaleur en été
– comment éviter d’éclairer en captant naturellement le maximum de lumière naturelle
– comment éviter le gaspillage énergétique en faisant appel aux énergies renouvelables
tout en garantissant à l’habitant un confort d’utilisation de son logis.
Elle est entrée en vigueur en …

2012 pour … 1e janvier 2013 : c’est la date à partir de laquelle tout dépôt de permis de construire (construction neuve ou extension) est soumis au respect de cette réglementation.

Un peu d’histoire, ou le pourquoi d’une réglementation

Il aura fallu un sérieux choc pétrolier en 1973, et ses répercussions sur le marché de l’énergie, pour que les pouvoirs publics prennent pleinement conscience des enjeux à économiser une ressource clé telle que l’énergie. Ainsi naît la RT 1974, qui renforce la précédente réglementation datant de 1950.
Schématiquement, RT 1974 = limitation des déperditions énergétiques pour les bâtiments d’habitation.

2e choc en 1979, nouvelle réglementation : la RT 1982. Cette fois-ci, toujours pour les bâtiments à usage d’habitation, elle cherche à réduire les besoins de chauffage, et ainsi la facture énergétique, mais sans attacher de contraintes de performances aux équipements, ce que complétera l’itération suivante, la RT 1988, incluant également un volet relatif aux besoins en Eau Chaude Sanitaire.

Un pas supplémentaire avec la RT 2000 : en plus d’élargir son champ d’application au domaine de la climatisation et de l’éclairage, elle englobera également les bâtiments  tertiaires, soit les bureaux, avec des contraintes adaptées à leur usage et leur mode d’occupation.

Depuis la RT 2005, 2007, et celle actuellement en vigueur, la RT 2012, la réglementation n’a eu de cesse d’accroître son niveau d’exigence et les contraintes applicables à la construction avec pour principal objectif la réduction des dépenses énergétiques. la RT 2012 marque cependant un nouveau cap, celui de tendre vers un habitat à énergie « positive », qui produit plus qu’il ne consomme.

Et pour mieux cerner le besoin d’une réglementation visant spécifiquement le domaine de la construction, et de la nécessité de sa constante remise à jour, la répartition de la consommation énergétique par secteur donne une première clé :

Consommation d'énergie par secteur
source ici

On y constate la domination incontestée du secteur résidentiel, et cette projection depuis 2009 n’est que le prolongement d’une tendance installée depuis bien plus longtemps déjà.
La seconde clé est que la construction est le domaine offrant le plus de levier d’actions permettant de tendre vers une amélioration du niveau de consommation : orientation, choix des matériaux, isolation, etc.

A qui s’applique cette réglementation

Comme tout cadre réglementaire, il convient de définir son périmètre d’application, et notamment le « à qui » s’applique-t-il.

Dans le cas qui nous intéresse, il touche en premier lieu le maître d’ouvrage, nous – bientôt vous ! – et se répercute jusqu’aux artisans et entreprises du bâtiment qui participent à la construction et doivent se conformer à la réglementation, en passant par les différents maîtres d’œuvres et acteurs auxquels il est fait appel pour piloter différents pans du projet : l’architecte, qui doit l’intégrer à sa conception, le bureau d’étude, qui apporte son expérience en le domaine, etc. Mais c’est le maître d’ouvrage qui est censé être garant du respect de la loi par les différents prestataires auxquels il a choisi de faire confiance !

Ces contraintes sont également à intégrer par les fabricants de matériaux. En effet ceux-ci doivent être en mesure de fournir :
– les mesures et grandeurs qui entrent en jeu dans les différentes formules de validation
– les certifications et garanties destinées à opérer les contrôles adéquats.

Envie d’en savoir un peu plus ?

Historique de la Réglementation
Le site du Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie
Comprendre la RT 2012

La RT 2012 c’est également, outre des arrêtés et décrets, qui définissent un ensemble d’exigences de résultats et de moyens, fixés par le législateur, une boîte à outils de formules, de seuils et de règles à appliquer tout au long du processus de conception de votre futur chez-vous, avec une validation somme toute assez simple : ça colle … ou pas ! Et puisque c’est une obligation réglementaire, ça ne peut que coller pour, in fine, obtenir le sésame à la construction.

Nous vous en apprendrons un peu plus sur ces outils dans de prochains billets : comment ils s’appliquent, qui les emploie, qui vérifie leur usage, et d’autres choses encore !

A bientôt pour la suite de l’aventure …

Un dazibao ou comment mieux se projeter dans son appartement ?

20141006_Dazibao_C&Y_1

A quoi pourrait ressembler la chambre de Carine & Yannick ?

Suite aux premières esquisses de notre futur logement, chaque couple a passé un peu de temps avec notre architecte  pour entrer progressivement dans les détails de son appartement.

Ces réunions ont permis à chacun de mieux se projeter, d’étudier les différentes configurations possibles. Et nous avons ainsi pu vérifier que nos cahiers des charges respectifs (on vous en reparle prochainement, c’est un peu nos listes au Père Noel de l’appartement idéal) avaient été globalement respectés et que l’assemblage forme un tout à peu près cohérent !

20141006_Dazibao_C&Y_2

Où met-on la cuisine ?

Pour travailler sur les différentes configurations durant ces réunions, nous avons travaillé à l’aide d’un dazibao : un calque positionné sur les esquisses qui permet de gribouiller et de recommencer autant de fois que nécessaire 🙂 …. ou de dessiner à main levée une nouvelle perspective pour appuyer un discours !

NB : vous pouvez regarder sur wikipedia la définition d’un dazibao, mais elle ne vous aidera pas à comprendre 😉 …

Crédit : l’ensemble des croquis ont été dessinés par notre architecte Guita Maleki.

Mais d’abord, on le fait où notre projet ? Sur un terrain…

khEn bons scientifiques que nous sommes nous n’avons pas lancé la recherche de terrain au hasard.

Non, non, non…

Nous avons commencé par établir des critères, biens rangés dans un tableau (oui on aime bien les tableaux, vous allez vite vous en rendre compte), avec pour chaque ligne l’importance pour chaque couple de ce critère. (indispensable/ souhaitable/OSEF*)

Ces critères portaient sur :

La localisation du futur terrain : Sa situation par rapport à Paris (nord/sud/ est/ouest), la distance en km mais aussi en temps de transports,

La proximité de ces transports : les réseaux ferrés (métro et RER, train), les bus, les réseaux routiers et même les stations autolib’

La distance à pieds avec les commerces de proximité, et les équipements sportifs et culturels parcequ’il faut bien se nourrir et s’occuper en dehors du travail.

La proximité des écoles et crèches, pour préparer l’avenir. Ce critère est assez amusant rétrospectivement puisqu’à l’unanimité nous avions tous souhaité un terrain « pas trop près » d’une école (à cause du bruit…). Il s’avère que le terrain que nous avons choisi est mitoyen d’une école maternelle.

La surface minimum du terrain, obtenue en fonction des désirs de chaque couple pour leur logement respectif et les parties communes souhaitées

Le budget, parcequ’évidement c’est LE critère qui l’emporte sur les autres.

Quelques autres critères ont vite été remisés au placard tels que la construction d’un héliport sur le toit, une piscine olympique dans le jardin et une boite de nuit au sous sol.

            De l’importance des critères de surface et de budget

Après des débuts de recherche centrés sur le sud ouest parisien, nous avons étendu le périmètre plus au sud. En effet, les terrains des hauts de seine (92) se sont avérés chers et avec des COS assez faibles : 0.3 pour Meudon par exemple, où réside déjà la moitié de l’équipe 2BP **.

Mais qu’est ce que le COS ?

Le Coefficient d’Occupation des Sols, désigne la surface de construction admise sur une propriété foncière en fonction de sa superficie. Soit pour un COS de 0.3 sur un terrain de 1000 m2, une construction de maximum 300 m2.

Dans ces conditions, puisque nous envisageons une construction de 520 m2, il nous aurait fallu sur Meudon trouver un terrain de plus de 1730 m2… Autant dire introuvable dans une commune déjà bien densifiée et de toute façon hors de prix.

            Nos outils de recherche

Nous avons essentiellement cherché notre futur terrain sur les sites immobiliers sur internet, ouverts 7/7, 24/24 et offrant de bons moteurs de recherche multicritères.

Nous aurions pu aussi nous tourner vers les mairies qui parfois réservent des terrains pour les projets comme le nôtre comme c’est le cas à Paris, Strasbourg, Lille. Mais la taille de notre projet ne correspond pas à ces grosses opérations et pas question pour nous de nous dissoudre dans un groupe d’inconnus. Nous voulons choisir nos voisins, TOUS nos voisins.

            Après la recherche, les visites.

Grâce aux sites immobiliers, nous avons donc visité plusieurs terrains suffisamment vastes pour notre projet de construction mais trop petits pour intéresser des promoteurs professionnels.

Voici une sélection :

* Un terrain à Clamart, avec une ancienne usine à rénover construite dessus : Malgré ses grandes qualités, nous avons dû le laisser de coté par manque de terrain restant pour faire des petits jardins et surtout pour un gros problème de réglementation communale qui nous interdisait de faire 4 bateaux dans le trottoir pour des entrées de garage (la règlementation obligeant à faire 1 place de stationnement par 55 mètres carrés n’aurait donc pas été respectée)

* Un terrain à Vitry sur Seine : dans un quartier un peu en devenir, c’est le souci qui c’est posé pour ce terrain, la mairie ayant préempté tous les terrains autour mais sans projet concret d’utilisation de ces parcelles, l’avenir du quartier était trop incertain pour risquer un investissement si important.

* Un autre terrain à Vitry sur Seine : Celui qui à remporté tous les votes, correspondant à tous nos critères (ou presque), dans notre budget, avec des contraintes règlementaires et  techniques surmontables. Et un COS de 0.7 !

Dans un prochain article, vous découvrirez que trouver un terrain, en fait c’est facile… C’est après que ça devient plus compliqué.
Et dans un autre article, on tentera de vous expliquer les contraintes règlementaires, cette sombre histoire de cos de 0.7, et tout un tas de détails administratifs dont nous n’avions aucune idée avant de nous lancer dans cette aventure.

* On s’en fout

**Big Bang Participatif

Dis, tu veux bien être mon ami ?

Au-delà des défis que présentent les projets d’habitat participatif – dont nous avons déjà fourni quelques aperçus dans nos précédents articles, et qui ne manqueront pas de venir en alimenter d’autres 😉 – il en est un, tapi dans l’ombre, attendant son heure pour fondre sur nous sans crier gare : la cohésion du groupe !

images0TJ0PEH2S’il vous plaît … Dessine-moi un groupe

A la genèse  de notre projet, il y a un groupe, qui se retrouve autour d’’aspirations ou d’idées communes, qui goûte les attraits de la vie en collectivité sans souhaiter en subir les travers, qui aspire à des économies d’échelle par la mutualisation des coûts, et encore de multiples raisons que nous aborderons probablement dans un prochain billet.

Et il va alors falloir composer avec toutes ces personnalités, car si la constitution du groupe est une difficulté, le maintien du groupe est une difficulté encore plus grande …

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D’après les retours d’expérience et les discussions avec d’autres projets plus avancés que le nôtre : à la fin d’un projet, la moitié des habitants, en moyenne, n’ont pas participé à son élaboration, remplaçant ainsi la moitié qui choisit finalement de se retirer …

Et le moi dans tout ça ?

Comme nous avons déjà un peu parlé de nous (ici, et ) la constitution du groupe a découlé très naturellement d’une amitié de longue date et du partage d’un projet commun d’habitat. Et plutôt qu’une nécessité impliquée par l’essence même d’un projet participatif, c’est le groupe qui, dans notre cas, a servi de fondation à toute cette aventure.

« Facile alors », me direz-vous. Que nenni, marauds !

D’abord parce que nous apportons chacun notre individualité dans un grand tout plus intime : vivre ensemble ! Rien qu’à deux, la vie commune est l’occasion de quelques « compromis », imaginez ce que cela peut donner à 8 ! 🙂

C’est que nous disposons tous de nos caractères, qui s’expriment plus ou moins à propos et de manière très colorée, alimentant l’ambiance de nos soirées de gestion de projet.

Mais aussi parce que, comme dans toute équipe, il est nécessaire de coordonner les actions et répartir équitablement – ou le plus ressemblant – et clairement les tâches, chacun devant jouer le jeu dans cet équilibre pour le bon avancement. Ce subtil moment où le manager en chacun de nous souhaiterait prendre le lead, mais se fait couper l’herbe sous le pied par son voisin qui a eu l’idée juste avant … Trop de managers tue le management !

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Un pour tous, et tous pour un !

Comment alors parvenir à faire converger vers un tout commun tous ces idéaux foisonnants d’utopies, de desideratas, de rêves et de quelques idées ? Avec beaucoup de dialogue et d’échanges, de partage de l’information, de débats, parfois un peu d’empathie, et quelques soupçons de diplomatie 😉

Notre amitié, une confiance réciproque, la franchise et la sincérité de chacun sont évidemment un bon liant et, malgré parfois quelques petites envolées et haussements de ton, ça fonctionne plutôt pas mal jusqu’à présent 😀

… Pourvu que ça dure !

 bientôt pour de prochaines aventures.

Les chiffres clés de notre projet

Les chiffres en images ,

Capturer

 

Les chiffres en détail ,

Pour rappel, nous sommes 4 couples : Marie & Fabien, Carolina & Gaël, Carine & Yannick, Isabelle & Ludovic.

Nous souhaitons pouvoir nous retrouver dans un endroit où nous serons tous chez nous, mais chacun chez soi ! Quoi de mieux qu’une pièce qui appartiendra à tout le monde et où nous pourrons mutualiser des biens. Cette pièce nous servira de pièce de jeux, de pièce de réception, de pièce de sport, de pièce de débats ou encore de pièce de dégustation pour les grands gourmands que nous sommes.

Déjà quelques réunions effectuées jusqu’à présent et nous n’en sommes qu’au début : rien qu’entre nous, avec l’architecte, avec les vendeurs, avec les notaires, avec les premiers prestataires, avec la mairie de Vitry-sur-Seine, … bref, on n’a pas fini de se voir !

Notre moyenne d’âge est de 37 ans : 34 pour le plus jeune et 39 pour le plus expérimenté.

Les 537 K€ sont pour l’achat du terrain incluant les frais de notaire, le coût du comblement des carrières (les petits trous) n’est pas incorporé puisque nous ne le connaissons pas encore.

Nous allons faire construire en tout 5 lots ; 4 pour nous et 1 autre indépendant pour un foyer qui souhaite acquérir un logement neuf, clés en main !

Les niveaux se composeront d’un sous-sol pour nos véhicules, d’un rez-de-chaussée, de deux étages, sans oublier le jardin environnant et le toit terrasse.

Vitry-sur-Seine (dans le Val de Marne) est une ville en plein développement, qui encourage les nouveaux projets, et qui a sacré potentiel.

Notre terrain est suffisamment grand pour pouvoir accueillir notre projet commun sous la forme d’un parallélépipède, tout en gardant suffisamment d’espaces verts, sans devenir une contrainte d’entretien.

Les surfaces privées prévues vont de 75 à 130 m2.

Coca-cola (1) est l’un de nos plus gros fournisseur et ami pour la vie !

Les coûts de construction sont des estimations pour nos 5 lots, ils comprennent : les travaux, les frais d’architecte, les études de sol, etc….

Nous avons fumé x cigarettes…. ah non ! c’est vrai, personne ne fume chez nous

(1) Pour votre santé évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé !

 

 

Des petits trous, des petits trous, encore des petits trous …

Fabien vous a déjà parlé des trous dans le sol qui font des trous dans le budget, j’ai nommé … wait for it … les carrières !

1er trou dans le budget : l’étude de sol

Quand on a des carrières sous le terrain, la première chose que demande l’IGC (Institut Général des Carrières), c’est une étude de sol en bonne et due forme, pour avoir une idée de l’état dans lequel elles sont : ont-elles déjà été un peu comblées par les voisins ? Ou pas ?

Sans compter que différents matériaux ont été utilisés pour combler les carrières : éboulis, sables, marnes, caillasses, calcaire … Matériaux plus ou moins stables sur lesquels nous risquons de devoir faire des fondations spécifiques (donc chères) pour être sûr que notre immeuble tienne dessus !

taupeOn nous a bien proposé une escouade de taupes équipées de GoPro pour aller voir tout ça de près (à mon avis ç’aurait été le plus efficace) mais l’IGC ne prend pas au sérieux les vidéos taupines 🙁

Il a donc fallu trouver un prestataire (en l’occurrence, un géotechnicien) pour réaliser une étude de sol.

Le cahier des charges

Première étape pour demander des devis : faire un cahier des charges. Aucun de nous n’étant spécialiste en géotechnique, nous avons demandé de l’aide à notre architecte, qui l’a fait rédiger par son bureau d’études.

En gros, on y dit qu’on a besoin de savoir deux choses (avec des mots beaucoup plus compliqués sinon ce ne serait pas drôle) :

  • quel type de fondations devrons-nous faire faire pour construire notre immeuble ?
  • dans quel état sont les carrières ?

On y met aussi un plan de repérage, sur lequel on marque les emplacements où il y aura besoin de faire des forages : il vaut mieux que ce soit bien en dessous de notre futur immeuble 😉

Les visites de géotechniciens

Notre terrain n’est pas facile d’accès, nous avons donc demandé aux géotechniciens de venir sur place avant d’établir leur devis.

Cela permet un premier écrémage de prestataires : il y a ceux qui ne daignent pas répondre, malgré plusieurs relances, il y a ceux qui répondent « votre projet c’est trop compliqué on veut pas jouer » … Je vous passe les détails sur ceux qui se prennent pour des garagistes et qui, entendant une voix féminine au bout du fil, s’imaginent qu’ils ont affaire à des pigeons et cherchent à nous fourguer des prestations dont on n’a pas besoin …

Heureusement, il y a aussi plusieurs géotechniciens sérieux, qui se déplacent et font des vrais devis pertinents !

Les prestations proposées

norme geotechnicienLes prestations de géotechniques sont normées, et suivent les phases d’un projet de construction d’un bâtiment. Nous avons été bien familiarisés à ces étapes en négociant le contrat avec notre architecte. Du coup, pour une néophyte comme moi, la comparaison des devis a été moins compliquée que je ne craignais.

Ce qu’il m’a fallu surtout comprendre, c’est la différence entre forages destructifs et sondages pressiométriques :

  • pressiomètrele forage destructif : c’est le petit trou (10 cm de diamètre sur 42 mètres de profondeur pour aller jusqu’au fond des carrières pour nous). Les différentes matières rencontrées (sables, caillasses, etc.) sont remontées et étudiées.
  • le sondage pressiométrique : une petite sonde est descendue au niveau de l’essai qu’on veut faire (par le petit trou fait précédemment), elle exerce une pression (= se dilate) contre les parois du trou, et analyse les réactions de ces parois.

En bref, le forage destructif est nécessaire pour faire le sondage pressiométrique. Et dans notre cas, les sondages pressiométriques vont nous servir 2 fois : à 10 mètres de profondeur, pour évaluer de quel type de fondations nous aurons besoin ; et à 40 mètres de profondeur, pour évaluer l’état des carrières.

Le choix

Suite aux visites, nous avons reçu 3 devis. L’un est beaucoup moins cher que les 2 autres, mais pas forcément à côté de la plaque. Un autre se démarque par son sérieux : la prestation est bien détaillée et colle parfaitement au cahier des charges. Ça tombe bien, c’est avec eux que j’ai eu le meilleur feeling lors des visites. Une petite consultation auprès de notre architecte et son bureau d’études nous le confirme : c’est avec GD-MH que nous travaillerons.

C’est l’occasion d’un premier contact avec notre future mairie

petit_drillJe vous l’ai déjà dit, notre terrain n’est pas facile d’accès. L’endroit où nous voulons construire notre immeuble, c’est le jardin d’une maison. Et pour aller dans ce jardin, il faut passer dans la maison. Comment faire passer une foreuse par une petite cuisine ???

Heureusement, le terrain est voisin d’une école. On se dit que ce serait quand même beaucoup plus pratique de passer par là, quitte à défaire (puis remettre) un morceau du grillage qui nous sépare …

Il nous faut donc obtenir l’autorisation de passer par là ! C’est l’occasion de contacter notre future mairie. Après quelques coups de fil, je comprends que ça va se jouer entre le service Architecture (en charge des travaux) et le service Education (en charge de la sécurité des écoles). J’envoie un courrier à M. le Maire pour officialiser notre demande.

Un rendez-vous sur site avec le service Education, un représentant de l’école, le service Architecture, le service des voiries … et nous obtenons l’autorisation … à condition de faire les travaux pendant les vacances scolaires ! Le bruit et les vibrations causées par la machines, juste à côté du dortoir des petits, ça va pas le faire 🙁 Ça n’arrange pas trop notre planning tout ça, mais on va s’adapter.

Stay tuned pour des news des petits trous après les vacances de Toussaint !

Leçon n°4

Dites-vous bien qu’à chaque détour de votre chemin vers la de construction, vous trouverez une embûche … préparez-vous à l’enjamber de bonne humeur 😉

Du choix de l’architecte…

Petite note juridique préalable (mais indispensable) : un architecte est obligatoire pour un projet de plus de 170 m2. Dura lex sed lex comme disaient les Romains ! ça tombe bien, comme nous ne sommes pas des pros du BTP et de la construction, on ne se voyait pas gérer tout ça seuls …

Il faut donc choisir un architecte … OK !

Autant mes futurs copropriétaires sont des matheux et adorent faire des tableaux Excel, autant moi je marche au feeling. Avec l’archi, ça matche ou ça ne matche pas, l’archi c’était du sentimental, de la réaction épidermique.

Où chercher un(e) architecte ?

Pour trouver un architecte, il y a Google ou même les pages jaunes mais là, bon courage pour faire le tri, ou alors, il y à la presse spécialisée.

Certains d’entre nous étant amateurs d’architecture depuis longtemps c’est donc sur cette presse que nous nous sommes penchés. Par bonheur pour ceux du groupe qui ont plus de mal à se projeter dans une photo de magazine, il y a tous les ans les JAV, les Journées d’Architecture à Vivre, organisées par le magazine « architecture à vivre » .

Bienvenue aux JAV !

journees-architectures-a-vivreCes journées (en général sur 2 week ends au mois de juin) permettent de rencontrer des architectes dans une de leur réalisation, avec la présence des propriétaires/clients.

Quoi de mieux que d’avoir au même endroit, l’architecte, son « œuvre » et ses clients ravis (en général quand le client n’est pas content, il ne fait pas visiter sa maison). Ravis mais néanmoins capables de donner un avis honnête et objectif, malgré la présence de l’architecte.

Avec notre troupe de choc, nous avons donc choisi plusieurs projets dans la région parisienne. Nous avons d’emblée éliminé les projets parisiens, par définition trop petits pour nous 8 (ou trop chers, il faut bien l’avouer). Les projets d’habitats participatifs étant quasi inexistants dans ces journées pour le moment, nous avons sélectionné les visites plutôt en fonction du style d’architecture que nous recherchions : L’architecture MODERNE.

La visite de la maison de Chatou

Notre architecte présentait une rénovation avec agrandissement d’une maison à Chatou (78). Pas vraiment dans le thème de notre projet (construction intégrale) mais les visuels sur le site étaient prometteurs.

Nous avions vu juste et avons été très emballés par la partie agrandissement de cette maison, exactement dans notre idée de logement idéal : LUMIÈRE et ESPACE. L’architecte a vraiment bien présenté son projet, elle nous a fait bonne impression et en plus s’est montrée très intéressée par notre projet.

Le moment du choix

A la fin des JAV 2013, nous avions vu beaucoup de réalisations et donc d’architectes, dont pas mal qui collaient bien à notre projet. N’ayant besoin que d’un seul architecte, il a bien fallu se réunir et faire un choix (c’est là qu’interviennent les fameux tableaux Excel)

D’un commun accord, nous avons éliminé celui qui refusait d’aborder le sujet du budget  « Le budget ?? Ah mais ne parlons pas de choses aussi terre à terre… » .

Nous avons finalement décidé de faire faire des ébauches d’esquisses aux 2 architectes les plus motivés et intéressés par notre projet de groupe. Pourquoi 2 ? Parce que trop de choix tue le choix, et que si on en avait sélectionné plus, on y serait encore.

Cette formule c’est avérée parfaite (en tout cas, jusqu’ici) dans notre cas puisqu’un des deux architectes s’est vraiment démarqué de l’autre :  Le choix était fait !

En conclusion, la recherche de l’architecte est une étape cruciale pour le résultat final. Un mauvais choix d’architecte donnera un projet qui ne nous ressemble pas, qui explose le budget, ou qui carrément n’arrive pas à se faire.

Bientôt, les premières esquisses…

Et pour les plus motivés, nous vous proposons de télécharger le fichier de critères utilisé pour évaluer « nos » architectes. Il est libre d’accès, vous en faites ce que vous voulez, mais il n’a pas la prétention d’être un standard. Nous y avons mis les critères qui étaient importants pour nous, ni plus, ni moins.

THE tableau excel

La gestion des carrières, l’un des premiers points à traiter quand on a repéré un terrain intéressant en région parisienne

Carrière : « Cavités creusées dans le sous-sol pour permettre l’extraction de matériaux de construction (calcaire, craie, argiles, etc.). Différentes techniques d’extraction ont été utilisées qui ont entraîné des cavités de tailles et de géométries diverses (exploitations en chambres et piliers par exemple). Après l’arrêt de l’exploitation, ces cavités souterraines n’ont pas été remblayées pour des raisons de coût. La dégradation de ces cavités par affaissement ou effondrement, peut causer de graves dommages. »

Maintenant je vais vous donner la vraie définition d’une carrière: « Trou dans le sol provoquant un trou dans le budget ». Tout est une histoire de trou.

Des carrières ?

Pour bien comprendre l’enjeu par rapport aux carrières, il faut savoir que la région parisienne est un vrai gruyère, truffé de « cavités souterraines », les carrières.

Encore innocents au début de nos recherches de terrain, nous nous renseignons auprès de l’agent immobilier, toujours très rassurant : « Oui, mais c’est très profond, à 35m, il n’y aura rien à faire », traduction : « Ai confiaannnnceee, crois en moaaaaaa …. »

Ayant quand même quelques doutes sur l’excès d’optimisme de cette personne, nous sommes donc allés voir l’Inspection Générale des Carrières (IGC) située à Denfert Rochereau à Paris

L’IGC : Retour vers le futur

carriere

Carte IGC

Nous sommes reçus par une personne fort sympathique qui après avoir écouté notre demande, part chercher une carte des sous-sols de Vitry. Vous connaissez « retour vers le futur » ? Ce fut la même chose, tant la dite carte semble tout droit venue d’une autre époque.

Vous pensiez que tout serait informatisé ? Mouah ah ah, Que nenni… nous avons le droit à une belle carte papier ayant 50 ans, remplie d’annotation, gribouillis et hiéroglyphes divers et variés. Il ne manquait plus qu’un « X » pour marquer la localisation du trésor !

Après une bonne demi-heure de cours complets (et très intéressant) sur les carrières, le couperet tombe : « Ah mon bon monsieur, il y a des carrières à 29 m avec un vide de 1,7m, du plein sur 50 cm, puis un autre espace vide de 1,2 m. Si vous voulez construire en R+2, va falloir combler » !

Aie, aie, aie… va falloir établir quelques devis !

Les méthodes : Vous êtes plutôt piliers maçonnés ou plutôt injection ?

Mon ami Google ne me propose pas une foultitude d’entreprises spécialisées dans le comblement de carrières. J’apprends néanmoins qu’il y a deux méthodes principales :

  • Consolidation par piliers maçonnés
pillier

Piliers maçonnés

Il s’agit de soutenir le plafond de la carrière par des piliers maçonnés.  Oui des parpaings, cela a l’air assez basique comme méthode, mais efficace !

  • Consolidation par injection

Cette méthode consiste à injecter du ciment à prise rapide dans la cavité jusqu’à obtenir « une pression de refus »

Et ça coûte combien tout ça ? Humh, ça dépend!

Forts de ces connaissances nouvellement acquises, nous contactons plusieurs entreprises spécialisées pour avoir des devis estimatifs. Les retours sont pour le moins surprenants et disparates, allant du simple au double, de 100k€ a 200k€… vous comprenez maintenant pourquoi je parle de trou dans le budget ? 🙂

Cette nouvelle a été cause d’une grande désillusion. Nous avons dû revoir tout notre budget et financement afin de pouvoir envisager d’absorber ces coûts supplémentaires. Par ricochet, ce temps de réflexion nous a fait perdre environ une année (pas uniquement pour les carrières, mais c’est une autre histoire ….), mais au moins nous sommes maintenant sûrs du budget associé à cet aléa et de son financement.

Dans le prochain épisode : le comblement de carrières comme si vous y étiez (normalement d’ici 9 mois si tout va bien…)

Et pour en savoir plus, le documentaire « Les dessous de Paris » repassera sur France 5 le 18 septembre 2014 à 15h40 : http://www.france5.fr/emission/les-dessous-de/diffusion-du-29-08-2014-20h40