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Motivation et persévérance, le leitmotiv d’un projet d’habitat participatif

J’ai la drôle d’impression que beaucoup de nos articles démarrent par un truc du style « cela fait longtemps que nous n’avions pas donné de nouvelles de notre projet d’habitat participatif » ou « voilà pourquoi nous avons perdu de précieux mois …. ».

Vous aurez ainsi compris que cet article ne va pas déroger à la règle. Nous avons toutefois l’intention de ne pas en faire une tradition ! Il illustre une nouvelle fois que notre projet d’habitat participatif nécessite toujours de la motivation et de la persévérance. Nous comptons également beaucoup sur la mobilisation de nos partenaires.

Previously on BBP

Habitat Participatif : avant la démolition

Avant la démolition … la maison, ex-Belle Vitry’n !

Nous vous avions laissé avec le démarrage de la démolition de la maison existante. Pour faire simple, nous avions perdu entre 3 et 4 mois à cause d’une démarche administrative pour protéger nos voisins contre les sinistres que notre chantier pourrait occasionner.

Aujourd’hui, je vais vous expliquer pourquoi nous avons perdu quelques mois supplémentaires. Nous avons dû contourner d’autres difficultés, liées à la circulation dans notre rue et à la « taille des engins ». Oui, la taille est importante !

Habitat Participatif : après la démolition

Après la démolition … les maisons avoisinantes sont toujours debout, ouf !!

Fin février / début mars, la démolition s’est très bien déroulée. Aucun dommage n’a été rapporté (ouf !). Nous étions alors très contents de pouvoir dire : »Chouette, le chantier va vraiment démarrer avec la construction … » ! Mouah ah ah, c’est beau toute cette candeur et cette naïveté !

Que s’est-il passé ? Nous avons rencontré deux problèmes dont la conjugaison des effets nous a obligé à revoir un peu la stratégie de démarrage du chantier. La vie d’un projet d’habitat participatif n’est décidemment pas un long fleuve tranquille !

Premier problème : un arrêté municipal limitant la circulation dans notre rue

Pour la faire simple, nous avons tardivement pris conscience des conséquences d’un arrêté municipal pris en juin 2016. Cet arrêté a pour effet de limiter drastiquement la circulation dans notre rue. Il est lié a un accident grave de personne survenu à proximité de l’école maternelle, notre voisine. Autant dire que la dérogation a vite été évacuée des solutions envisageables.

Habitat participatif : beaucoup de camion à faire circuler

Il faut faire tourner l’équivalent de +150 camions pour sortir toute la terre du chantier

Le problème que cela pose est simple : les travaux doivent démarrer par la réalisation des fondations et du « trou » pour le parking souterrain. Cela fait donc beaucoup, beaucoup de terre à évacuer. Et comment évacuer facilement de la terre quand les camions n’ont pas le droit de circuler ? Notre constructeur n’était pas trop chaud pour évacuer ces tonnes de gravas à la brouette. Et le retour aux méthodes traditionnelles de l’Egypte Antique ne faisait pas partie des options que nous avons retenues. Dommage ….

Deuxième problème : la configuration du terrain

Ce problème de circulation n’aurait pas été si grave s’il n’y avait pas eu, en plus, un problème de configuration du terrain. Ouaih, c’est pas nouveau, notre terrain a une configuration un peu bâtarde. Une forme de « P » et c’est la fine jambe du « P » qui donne sur la rue, c’est donc par là que devraient entrer les engins.

Une configuration batarde, un terrain difficile d'accès

Un terrain, en forme de « P », à l’accessibilité réduite

Sauf que l’ensemble est trop étroit pour que les engins « traditionnels » (qui font généralement plus de 10m de long) puissent entrer. Quant aux engins plus petits (< 8m) soit n’existent pas, soit ne sont pas disponibles.

De même, ce problème n’aurait pas été si grave (et surtout il n’est pas nouveau) … s’il s’était présenté tout seul. Mais la conjugaison de « on ne peut pas se garer à l’intérieur » et de « on ne peut pas circuler ni se garer devant 4 fois par jour » devient très délicate à gérer !

Bref, nous avons dû chercher des solutions, entamer des démarches complémentaires. Et vous aurez compris que « démarches complémentaires » = « délais supplémentaires » = « retard  dans le démarrage du chantier » !

On fait quoi maitenant ?

Comment fait-on pour résoudre ce genre de problème ? J’ai commencé à dévoiler la solution, mais nous faisons comme nous l’avons toujours fait : on discute, on envisage des solutions, on analyse les avantages et inconvénients, on organise des réunions avec les parties prenantes, notamment les services municipaux de la voierie, on a parfois (souvent ?) des discussions difficiles, on passe son temps au téléphone, et on finit par trouver des solutions acceptables, qui permettent à notre constructeur de travailler dans des conditions acceptables, tout en ne prenant surtout aucun risque (car il est bien évidemment hors de question de prendre le moindre risque, a fortiori à proximité d’une école maternelle). Bref, on fait du participatif !

Et la solution : une solution participative, forcément !

Je vous passe toutes les alternatives envisagées et envisageables, je vous passe le nombre d’heures passées en réunions, discussions, analyses, je vous passe le nombre de mails échangés, parfois à des heures indues. Au final, nous avons mis à profit la période de vacances scolaire pour faire avancer les travaux au maximum, car c’est une période durant laquelle l’arrêté municipal est allégé. Une fois que le gros oeuvre est terminé,  nous pourrons vivre plus facilement avec les limitations de circulation dans notre rue.

Je ne résiste toutefois pas à une anecdote pour illustrer le fait que nous avons des voisins très sympas et très conciliants : une des solutions envisagées (finalement non retenue) était de « louer » une partie de leur jardin, démolir la séparation entre leur jardin et notre entrée de terrain pour faciliter le passage des engins. Je ne vous cache pas qu’à leur place, il aurait fallu être particulièrement convaincant pour que j’accepte que vous veniez piétiner ma pelouse et mes géraniums … mais nos voisins, eux, ont accueilli l’idée avec une certaine forme de sérénité et envisagé sérieusement cette location sous un angle favorable.

Mobilisation et recherche de solution pour tous avancer dans le même sens : l’intérêt du chantier !

En synthèse : frustration et retard, mais mobilisation et solutions !

En synthèse, je ne vous cache pas que ceci reste très frustrant, surtout que ces problèmes auraient pu être anticipés.  Même si l’anticipation n’aurait pas suffi pour les résoudre, peut-être nous aurait-elle permis de perdre moins de temps … mais bon, c’est ce qu’on appelle philosophiquement l’expérience.

Par ailleurs tous nos partenaires et interlocuteurs se sont mobilisés pour nous trouver des solutions, ont fait preuve d’ingéniosité pour identifier des solutions « originales » (comme celle avec la location du jardin des voisins) … bref, même si cela a généré de la frustration et des discussions parfois difficiles, tout le monde a fait en sorte que le chantier prenne le moins de retard possible ! C’est ça aussi un projet d’habitat participatif.

Et vous aurez compris que ce n’est pas ça qui va nous arrêter !! Persévérance et motivation … on ne lâche jamais rien !!

Enfin, en attendant un article sur l’avancement des travaux ces dernières semaines, une petite photo pour le teasing :

On creuse, on creuse …

 

 

1 an déjà … bon anniversaire de blog !

Oui, cela fait déjà un an que nous avons ouvert ce blog pour raconter nos aventures participatives ! Bon anniversaire le blog !!

54 articles rédigés (en incluant celui-ci), mais surtout de nombreuses étapes franchies, parfois dans la difficulté, mais toujours avec persévérance (c’est sans doute le mot clé de cette première année, et sans doute pour les prochains mois) !!

Et le résultat est là :

  • Nous avons signé la promesse de vente le 18/08/2014 et l’acte de vente définitif le 03/08/2015, presque un an. Pour rappel, ce délai est notamment justifié par les clauses suspensives.
  • Notre permis de construire a été déposé le 23/12/2014 après plusieurs mois d’efforts (avec toutes les étapes intermédiaires : APS, APD) avec Guita, notre architecte et le Bureau d’Etudes Techniques (BET). Il a été validé par la mairie de Vitry le 23/03/2015, purgé des recours de tiers le 23/05/2015
  • Après des mois de recherche, de sollicitations, de rendez-vous, nous avons choisi une banque, le Crédit Coopératif pour fournir le « pétrole » du projet !

    Illustration_Planning

    Planning des principales étapes

Quel bilan tirons-nous de ces premières étapes ? Très bonne question !

Comme évoqué plus haut, le mot clé qui résume ces premières étapes est « PERSÉVÉRANCE » ! Nous avons rencontré pas mal d’embûches, et c’est la persévérance des uns et des autres qui a permis de les traiter les unes après les autres, sans rien lâcher. YES !

La principale difficulté aura sans doute été de coordonner tous les interlocuteurs. Vous souvenez de cet article : tout est dans tout et réciproquement ? Le titre résume assez bien la situation : la difficulté est d’identifier et de gérer toutes les adhérences entre les chantiers qui ont besoin des infos des uns et des autres pour avancer.

Exemple : la mairie a besoin de l’avis favorable de l’IGC (Institut de Gestion des Carrières) pour valider le permis de construire. Ce dernier a besoin d’une étude de sol avec un sondage à l’endroit de la maison actuelle. Démolir la maison alors que nous n’en étions pas propriétaire (l’obtention du permis de construire est une clause suspensive) eut été cavalier. La banque ne va pas nous financer sans permis de construire. Alors on fait quoi ? Benh on discute, on coordonne, on explique, on gère … et on avance !!Illustration_Financement

La principale crainte aura été de ne pas trouver de banque pour financer le projet. Assez rapidement, nous avons été rassuré sur la nature du sous-sol (carrières et fondations), sur la validation du permis de construire, sur les plans de nos appartements … mais nous avons vraiment eu peur quand, à quelques semaines de l’échéance de la promesse de vente, nous n’avions toujours pas d’engagement de la part d’une banque … et parmi toutes les difficultés rencontrées, c’est sans doute la seule qui aurait pu justifier de l’arrêt pur et simple du projet.

Illustration_DifficulteRelationnellePas de difficultés relationnelles ? Bien sûr que si !! Nous avons également eu notre lot de discussions « difficiles » au cours de ces premières étapes. Comme nous ne sommes pas des bisounours ou des petits poneys magiques, c’est le contraire qui aurait été étonnant. Mais bon, ça se traite comme les difficultés : avec persévérance, communication, écoute … on a un problème, on en parle, on trouve une solution ensemble et on applique la solution !

 

Les prochaines étapes ? Démarrer dans les prochains jours, la phase de sélection des entreprises qui vont participer à la construction de nos logements. Les premières pierres devraient être posées courant mars 2016. Et la construction devrait durer une grosse année !

Au fait, pourquoi Big Bang Participatif ? Il vient d’où ce nom ?

Ah la la, vous n’imaginez même pas l’intense réflexion qui se cache derrière le choix de ce nom de projet … je vous raconte tout ça pour vous donner un aperçu ? Allez, c’est parti !

On évite les classiques Andromède, Cassiopée, Isis, Easy, …

Le besoin de trouver un nom pour le projet a rapidement été identifié. Il fallait bien donner une identité, presque une existence, que dis-je, une âme à notre projet ! Ne serait-ce que pour communiquer avec d’autres personnes. Nous décrire à chaque fois par « Mais si, vous savez, le projet d’habitat participatif des 4 couples d’amis à Vitry », ça fait un peu long et ça devenait assez lourd !ProjetCassiopee

Nous avons rapidement écarté tous les noms de projet que nous rencontrons classiquement dans nos vies professionnelles respectives : Andromède, Isis, Cap XXXX (remplacer XXXX par la date espérée d’atterrissage du projet, en étant sûr et certain que la date ne sera pas respectée), Renaissance, etc … Je connais même une entreprise (que le secret professionnel m’empêche de citer) qui dispose d’un service dédié pour trouver des acronymes de projet qui ont un sens.

Et appeler notre projet EASY, aurait sans doute été légèrement présomptueux J ….

 

Une partie de scrabble avec nos initiales ?

Je vous laisse jouer avec les initiales de nos prénoms : C, C, M, I, G, Y, F, L … Vous vous souvenez du sketch du Scrabble de Pierre Palmade (Rappel pour les moins de 25 ans 😉 ? Benh, c’était pareil pour nous !

Oh y’a bien des sites qui permettent de sortir des trucs à peu près cohérents avec une suite de lettres, mais compte tenu du manque de voyelles, nous n’obtenions pas grand-chose de vraiment exploitable ! Il est sans doute possible de faire quelque chose avec ça en Araméen, en Swahili ou Ouzbek oriental néoclassique, mais l’objectif est aussi que cela veuille dire quelque chose et que cela reste compréhensible par un public majoritairement francophone.

Faute d’inspiration divine, notre projet s’est, un temps, appelé « MICC & GLYF » … mais ça faisait un peu trop cabinet d’avocat new-yorkais, genre « Brothers & Brothers » ou « Suits »  !

 

Influence des séries TV

En fait, nous cherchions un nom qui soit à notre image : un nom sympa, qui fasse un peu sérieux mais pas trop non plus, quelque chose qui rappelle facilement et simplement l’aspect participatif et collaboratif de notre projet, et enfin un nom qui rappelle aussi que cela fait pas mal d’années que nous nous connaissons.

Bon, c’est vrai que que nous sommes tous assez fans de séries TV (Joséphine Ange Gardien, Louis la Brocante … mais nan, j’déconne !). Parmi nos séries préférées, vous connaissez sans doute « the Big Bang Theory » ?

bazingaNon ? Sérieux ? C’est pas possible ! Vous ne connaissez pas Sheldon ? Leonard ? Penny ? Le pitch en quelques mots : un groupe de scientifiques nerd/geek asociaux, fans de Comics et de Star trek, voit ses habitudes bouleversées lorsqu’une charmante jeune fille blonde légèrement écervelée (un oxymore, nécessairement) s’installe sur le même palier. Le décalage entre les deux univers, associée à la franchise candide de Sheldon, atteint du syndrome d’Asperger, est à l’origine de nombreux gags et de blagues assez savoureuse, sans parler des constantes références au Comics, à Star trek, Battlestar Galactica, les jeux video, les jeux de plateau …

Donc nous sommes au moins quelques-uns dans le groupe à être très fans de cette série (n’insistez pas, je n’indiquerai pas qui joue le rôle de Sheldon, de Penny ou de Raj).

Et un jour l’un d’entre nous, nimbé dans un halo de lumière qui traversait les nuages tel un « deus ex machina », s’est écrié : «

  • Tiens, pourquoi pas Big Bang Participatif?
  • Ah ouaih, c’est vrai qu’on va vivre une forme de Big Bang en vivant dans le même immeuble
  • Cool, en plus, on retrouve « participatif »
  • Excellent, moi, j’adore la série ! Sheldon est mon héros !!
  • Trop cool !
  • Euh, moi, je ne comprends pas …. De quoi vous parlez ?
  • Ah, benh on a trouvé qui allait jouer Penny !!
  • Des objections ? Une fois … deux fois … trois fois … adjugé ! »

 

Un peu de réflexion, un peu d’inspiration … et hop !

Previously on Big Bang Participatif* !

* précédemment sur Big Bang Participatif 

A la veille du dépôt du permis de construire (oui, c’est pour bientôt), il nous a semblé opportun de faire une synthèse de nos premiers mois d’aventures participatives ! Que s’est-il passé dans la première saison de Big Bang Participatif ?

Episode S01E00 : l’épisode pilote

Nous vous avons succinctement raconté qui nous sommes, notre groupe, la genèse du projet immobilier, pourquoi nous nous sommes lancés,  nos vacances au Pérou, les chiffres clés du projet. Nous vous avons également raconté comment nous avons choisi notre architecte, Guita Maleki.

Episode S0101 : La recherche du terrain

Vous avez ainsi pu constater que la recherche du terrain n’est pas une activité de tout repos et qu’il ne suffit pas d’avoir trouvé LE terrain qui répond au maximum des critères. Il faut ensuite gérer toute la partie administrative de la promesse de vente.street art 1

Nous avons finalement trouvé sur le terrain sur la commune de Vitry, capitale du street art !

Episode S01E02 : la gestion des carrières

C’est sans doute un des premiers points à gérer lorsque vous avez trouvé le terrain de vos rêves : vérifier l’état de son sous-sol pour deux raisons : 1) déterminer la nature des fondations sur lesquelles reposeront votre bâtiment, 2) identifier (et budgéter) la nécessité de combler les gros trous du sous-sol qui peuvent faire des gros trous dans votre budget.

La taupe a perdu sa GoPro

La taupe a perdu sa GoPro

C’est pour ça que nous avons mandaté des taupes équipées de GoPro pour sonder le sous-sol. Ces taupes ont fini par être porteuses de bonnes nouvelles puisque nous ne devrions pas avoir à combler les carrières et que des fondations superficielles sont suffisantes pour supporter notre bâtiment.

Episode S01E03 : l’élaboration du permis de construire

Je ne reviens pas sur les étapes qui jalonnent l’élaboration du permis de construire. Les détails sont disponibles ici.

Ces étapes ont été le fil rouge de cette première saison. C’est sans aucun doute le cœur de cette première saison, l’étape qui aboutit à la conception de nos futurs logements, celle qui nous a demandé le plus de travail, d’aller-retour, de validation, d’échange, … Je n’ose pas compter le nombre de version de plans envoyés par Guita, relues et commentées durant nos longues soirées automnales !

Notre bâtiment dans son environnement

Notre bâtiment dans son environnement

Nous vous avons livré une partie des plans au fur et à mesure de leur validation. Nous terminerons cette première saison de nos aventures par le dépôt du permis de construire mardi 23/12 (oui, demain !).

Et nous sommes très fiers du résultat obtenu 🙂 !

Episode S01E04 : La recherche de financement

Aujourd’hui, on a les idées mais pas encore le pétrole ! C’est le point compliqué du moment (même si nous n’en avons pas encore beaucoup parlé), celui qui focalisera nos attentions et nos énergies dans les prochaines semaines et sans doute le dernier point qui pourrait encore nous empêcher de transformer notre rêve en réalité. Bien sûr nous réalisons que nous ne sommes pas au bout de nos peines, mais sans argent, nous risquons de ne pas pouvoir aller beaucoup plus loin !

Heureusement, sur cette partie-là aussi nous sommes bien accompagnés et notre courtière ne ménage pas ses efforts pour nous décrocher un financement.

D’ailleurs, si un banquier nous lit, trouve notre projet intéressant et motivant, nous sommes ouverts à la discussion !  Nous sommes également prêts à discuter avec de généreux mécènes ! Nous ne sommes pas sectaires.

Episode S01E05 : La gestion de groupe

Réunion de travail - Photo

Le groupe au moment de la validation de l’APS

On s’entend super bien, tout est trop facile, ça roule ….. nan j’déconne, vous imaginez bien qu’un projet de cette complexité et avec ces enjeux pour nous, ne va pas sans quelques discussions « viriles mais correctes » (c’est balaud d’avoir loupé ce terrain dans la forêt enchantée des poneys magiques !). Oui, nous avons eu quelques petites tensions, mais avons toujours su les surmonter. Et il n’y a aucune raison que nous ne parvenions pas à surmonter les prochaines !

La clé ? Nous n’hésitons pas à nous dire « les choses » même si elles fâchent, plutôt que de laisser pourrir une situation qui finira par exploser tôt ou tard.

Episode S01E06 : l’épisode final

Cette saison devrait se terminer mardi 23/12 (oui, demain) par le dépôt du permis de construire à la mairie de Vitry. Ne vous inquiétez nous reviendrons très vite pour vous parler des prochaines étapes, notamment le choix des entreprises de construction, le choix des matériaux, les éventuels recours de tiers, …

Pour conclure cette première saison, que retenons-nous ? Quelques bonnes pratiques / astuces si vous souhaitez vous lancer dans une aventure similaire :

  • Ne cherchez pas la méthode miracle pour gérer ce type de projet, elle n’existe pas (pas encore du moins …). Chaque projet est spécifique et il faudra apprendre en marchant en sachant prendre des risques (plus ou moins bien calculés …)
  • Il va vous falloir une (très) bonne dose d’énergie, de patience et surtout de persévérance !
  • Vous allez avoir besoin d’un minimum d’économie pour vous lancer et payer les premières échéances avant de décrocher un prêt auprès d’une banque (architecte, bureau d’étude, géotechniciens pour étude de sol, bureau de contrôle, ….)
  • N’hésitez pas à dépenser quelques euros supplémentaires pour vous faire entourer des « bonnes » compétences, celles dont vous ne disposez pas et qui vous feraient perdre de l’énergie et du temps supplémentaire si vous essayiez de vous débrouiller seul …

Very good trip, ou comment apprendre la vie ensemble

L’un des principes fondateurs de l’habitat partagé ou participatif, c’est le vivre ensemble, que nous avons déjà évoqué dans une précédente publication.
Mais cela peut également représenter une difficulté pour qui souhaiterait tenter l’aventure : en effet, comment partager son quotidien avec une petite communauté, quand bien même celle-ci a été fédérée autour d’un projet commun ?

Vous savez maintenant que nous sommes un groupe d’amis, qui nous connaissons pour la plupart depuis fort longtemps. Pour autant, s’il nous est arrivé de partager quelques jours de vacances communes, nous n’avions pas encore sauté le pas de la cohabitation.

Voici comment nous avons validé par la pratique la faisabilité de notre projet 😉

Retour vers le futur

Au début de cette aventure, en 2012, un mariage franco-péruvien à Paris : lui, le français, connait ses amis depuis ses années d’école d’ingénieurs, soit presque 15 ans déjà. Elle, la péruvienne, apprend à découvrir ce petit groupe sympathique.

Les amis sont là, on profite de la fête. Difficile néanmoins de regrouper toutes les familles du même côté du globe.

Alors, se dit-elle, quoi de mieux pour partager sa culture, son pays, sa famille et ses amis que d’organiser une deuxième fête là-bas, dans sa ville natale de Lima ?
Les invitations étaient lancées : rendez-vous pour les fêtes de fin d’année de l’autre côté de l’océan, et en été s’il vous plaît (merci l’hémisphère sud).
Le programme : 2 semaines, du 26 décembre au 7 janvier, à parcourir quelques sites remarquables du Pérou, Lima, Arequipa, Cuzco, le Machu Picchu.

La grande vadrouille

L’organisation s’est déroulée en prenant comme hypothèses de « travail » :

  • optimiser les temps de trajet et l’enchaînement des destinations, pour maximiser celui des visites et limiter l’impact en termes de fatigue
  • limiter au mieux les coûts annexes, soit les transports internes et l’hébergement en mutualisant tout ce qui pouvait l’être, les entrées des sites ayant un coût connu à l’avance
  • organiser les journées pour y intégrer harmonieusement les visites et les tâches « ménagères », comme les formalités administratives pour certains sites, les retraits d’argent pour les dépenses courantes, les lessives, les repas, etc.
  • jouer les facilitateurs auprès des prestataires pour fluidifier le tout (plus facile lorsque l’on partage la langue et la culture des hôtes) !

Tout ça grâce à une méthode (presque) agile :

  • une planification de la journée du lendemain
  • un retour de satisfaction le soir sur la journée passée pour coordonner la suivante
  • une proximité forte avec les « clients » (nos amis) et les partenaires (minibus, hébergement, etc.), à l’écoute de leurs attentes et conseils

Un vrai travail d’équipe !

Les outils de travail : des fichiers Excel, des téléphones portables et internet.

Bien entendu en amont déjà du temps avait été investi, sur les sites internet dédiés, ainsi qu’au téléphone pour le balisage d’usage :).

Mais trêve de bavardage, voici un peu ce que tout cela a donné :

3 jours 1/2 à Lima, la capitale, pour découvrir cette ville qui tranche avec le reste du pays, profiter de son effervescence et de sa gastronomie, et surtout pour la fête qui y était organisée (c’est ça l’idée du début !).

Puis décollage pour Arequipa, 2 jours dans la cité blanche, pour visiter la ville, sa cathédrale Notre-Dame (comme à la maison !) et le couvent Santa Catalina.

Départ ensuite pour 3 jours 1/2 à Cuzco, la capitale Inca, pour la ville ainsi que les sites incas (nombreux) environnants, et comme base de départ pour la journée et 1/2 à Aguas Calientes et l’incontournable visite au Machu Picchu !
Vous n’aurez pas manqué de remarquer que nous avons passé notre nouvel an au Pérou … justement à Cusco ! Exceptionnel 🙂

Retour enfin à Lima pour finir le séjour en douceur, les lignes de Nazca et Ica, puis préparer le retour vers la France.

Nous n’aurons pas eu l’occasion de tout voir, les contraintes logistiques ne le permettant pas toujours, mais cela donnera d’autres occasions d’y retourner !

Et l’habitat groupé dans tout ça ?

C’est vrai me direz-vous, c’est bien beau de parler de vacances, mais c’est un blog qui traite de l’habitat participatif, non ?

Comme je le disais en introduction, cette expérience aura eu le mérite, en plus de la découverte du pays qui a ravi tout le monde (n’est-ce pas ! 🙂 ) de :

  • vivre en collectivité et partager notre quotidien :
    • les repas, du petit-déjeuner au dîner
    • l’hébergement, puisque dans la mesure du possible nous options pour une maison ou un appartement partagé
    • quelques visites et balades, en gardant tout de même un peu d’autonomie
    • mais aussi quelques difficultés et galères : les valises non arrivées, le mal de l’altitude, le décalage horaire, l’adaptation au régime alimentaire, les nuits d’aéroport quand l’avion ne veux pas décoller, etc.
  • gérer un planning projet et coordonner les actions :
    • la logistique et les transports : les entrées aux sites, l’avion, le train, le minibus, le lama !
    • le financement « participatif » de ce qui n’avait pas déjà été réservé depuis Paris
    • les réunions de projet pour régler tout ça au millimètre près et que tout le monde y trouve son compte 🙂

Très enrichissant donc, et une excellente entrée en matière pour ce que nous vivons à présent.
Et tout de même un voyage fabuleux et de très nombreux souvenirs partagés.

A l’affiche

Et comme je suis maintenant péruvien d’adoption (eh oui, je suis le français du couple 😉 ) et que j’ai moi aussi envie de vous en apprendre plus sur ma nouvelle patrie, voilà de quoi vous donner un avant goût de ce merveilleux pays : http://www.promperu.gob.pe/ et quelques photos de la toile. Bon voyage !

Dis, tu veux bien être mon ami ?

Au-delà des défis que présentent les projets d’habitat participatif – dont nous avons déjà fourni quelques aperçus dans nos précédents articles, et qui ne manqueront pas de venir en alimenter d’autres 😉 – il en est un, tapi dans l’ombre, attendant son heure pour fondre sur nous sans crier gare : la cohésion du groupe !

images0TJ0PEH2S’il vous plaît … Dessine-moi un groupe

A la genèse  de notre projet, il y a un groupe, qui se retrouve autour d’’aspirations ou d’idées communes, qui goûte les attraits de la vie en collectivité sans souhaiter en subir les travers, qui aspire à des économies d’échelle par la mutualisation des coûts, et encore de multiples raisons que nous aborderons probablement dans un prochain billet.

Et il va alors falloir composer avec toutes ces personnalités, car si la constitution du groupe est une difficulté, le maintien du groupe est une difficulté encore plus grande …

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D’après les retours d’expérience et les discussions avec d’autres projets plus avancés que le nôtre : à la fin d’un projet, la moitié des habitants, en moyenne, n’ont pas participé à son élaboration, remplaçant ainsi la moitié qui choisit finalement de se retirer …

Et le moi dans tout ça ?

Comme nous avons déjà un peu parlé de nous (ici, et ) la constitution du groupe a découlé très naturellement d’une amitié de longue date et du partage d’un projet commun d’habitat. Et plutôt qu’une nécessité impliquée par l’essence même d’un projet participatif, c’est le groupe qui, dans notre cas, a servi de fondation à toute cette aventure.

« Facile alors », me direz-vous. Que nenni, marauds !

D’abord parce que nous apportons chacun notre individualité dans un grand tout plus intime : vivre ensemble ! Rien qu’à deux, la vie commune est l’occasion de quelques « compromis », imaginez ce que cela peut donner à 8 ! 🙂

C’est que nous disposons tous de nos caractères, qui s’expriment plus ou moins à propos et de manière très colorée, alimentant l’ambiance de nos soirées de gestion de projet.

Mais aussi parce que, comme dans toute équipe, il est nécessaire de coordonner les actions et répartir équitablement – ou le plus ressemblant – et clairement les tâches, chacun devant jouer le jeu dans cet équilibre pour le bon avancement. Ce subtil moment où le manager en chacun de nous souhaiterait prendre le lead, mais se fait couper l’herbe sous le pied par son voisin qui a eu l’idée juste avant … Trop de managers tue le management !

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Un pour tous, et tous pour un !

Comment alors parvenir à faire converger vers un tout commun tous ces idéaux foisonnants d’utopies, de desideratas, de rêves et de quelques idées ? Avec beaucoup de dialogue et d’échanges, de partage de l’information, de débats, parfois un peu d’empathie, et quelques soupçons de diplomatie 😉

Notre amitié, une confiance réciproque, la franchise et la sincérité de chacun sont évidemment un bon liant et, malgré parfois quelques petites envolées et haussements de ton, ça fonctionne plutôt pas mal jusqu’à présent 😀

… Pourvu que ça dure !

 bientôt pour de prochaines aventures.