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Motivation et persévérance, le leitmotiv d’un projet d’habitat participatif

J’ai la drôle d’impression que beaucoup de nos articles démarrent par un truc du style « cela fait longtemps que nous n’avions pas donné de nouvelles de notre projet d’habitat participatif » ou « voilà pourquoi nous avons perdu de précieux mois …. ».

Vous aurez ainsi compris que cet article ne va pas déroger à la règle. Nous avons toutefois l’intention de ne pas en faire une tradition ! Il illustre une nouvelle fois que notre projet d’habitat participatif nécessite toujours de la motivation et de la persévérance. Nous comptons également beaucoup sur la mobilisation de nos partenaires.

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Habitat Participatif : avant la démolition

Avant la démolition … la maison, ex-Belle Vitry’n !

Nous vous avions laissé avec le démarrage de la démolition de la maison existante. Pour faire simple, nous avions perdu entre 3 et 4 mois à cause d’une démarche administrative pour protéger nos voisins contre les sinistres que notre chantier pourrait occasionner.

Aujourd’hui, je vais vous expliquer pourquoi nous avons perdu quelques mois supplémentaires. Nous avons dû contourner d’autres difficultés, liées à la circulation dans notre rue et à la « taille des engins ». Oui, la taille est importante !

Habitat Participatif : après la démolition

Après la démolition … les maisons avoisinantes sont toujours debout, ouf !!

Fin février / début mars, la démolition s’est très bien déroulée. Aucun dommage n’a été rapporté (ouf !). Nous étions alors très contents de pouvoir dire : »Chouette, le chantier va vraiment démarrer avec la construction … » ! Mouah ah ah, c’est beau toute cette candeur et cette naïveté !

Que s’est-il passé ? Nous avons rencontré deux problèmes dont la conjugaison des effets nous a obligé à revoir un peu la stratégie de démarrage du chantier. La vie d’un projet d’habitat participatif n’est décidemment pas un long fleuve tranquille !

Premier problème : un arrêté municipal limitant la circulation dans notre rue

Pour la faire simple, nous avons tardivement pris conscience des conséquences d’un arrêté municipal pris en juin 2016. Cet arrêté a pour effet de limiter drastiquement la circulation dans notre rue. Il est lié a un accident grave de personne survenu à proximité de l’école maternelle, notre voisine. Autant dire que la dérogation a vite été évacuée des solutions envisageables.

Habitat participatif : beaucoup de camion à faire circuler

Il faut faire tourner l’équivalent de +150 camions pour sortir toute la terre du chantier

Le problème que cela pose est simple : les travaux doivent démarrer par la réalisation des fondations et du « trou » pour le parking souterrain. Cela fait donc beaucoup, beaucoup de terre à évacuer. Et comment évacuer facilement de la terre quand les camions n’ont pas le droit de circuler ? Notre constructeur n’était pas trop chaud pour évacuer ces tonnes de gravas à la brouette. Et le retour aux méthodes traditionnelles de l’Egypte Antique ne faisait pas partie des options que nous avons retenues. Dommage ….

Deuxième problème : la configuration du terrain

Ce problème de circulation n’aurait pas été si grave s’il n’y avait pas eu, en plus, un problème de configuration du terrain. Ouaih, c’est pas nouveau, notre terrain a une configuration un peu bâtarde. Une forme de « P » et c’est la fine jambe du « P » qui donne sur la rue, c’est donc par là que devraient entrer les engins.

Une configuration batarde, un terrain difficile d'accès

Un terrain, en forme de « P », à l’accessibilité réduite

Sauf que l’ensemble est trop étroit pour que les engins « traditionnels » (qui font généralement plus de 10m de long) puissent entrer. Quant aux engins plus petits (< 8m) soit n’existent pas, soit ne sont pas disponibles.

De même, ce problème n’aurait pas été si grave (et surtout il n’est pas nouveau) … s’il s’était présenté tout seul. Mais la conjugaison de « on ne peut pas se garer à l’intérieur » et de « on ne peut pas circuler ni se garer devant 4 fois par jour » devient très délicate à gérer !

Bref, nous avons dû chercher des solutions, entamer des démarches complémentaires. Et vous aurez compris que « démarches complémentaires » = « délais supplémentaires » = « retard  dans le démarrage du chantier » !

On fait quoi maitenant ?

Comment fait-on pour résoudre ce genre de problème ? J’ai commencé à dévoiler la solution, mais nous faisons comme nous l’avons toujours fait : on discute, on envisage des solutions, on analyse les avantages et inconvénients, on organise des réunions avec les parties prenantes, notamment les services municipaux de la voierie, on a parfois (souvent ?) des discussions difficiles, on passe son temps au téléphone, et on finit par trouver des solutions acceptables, qui permettent à notre constructeur de travailler dans des conditions acceptables, tout en ne prenant surtout aucun risque (car il est bien évidemment hors de question de prendre le moindre risque, a fortiori à proximité d’une école maternelle). Bref, on fait du participatif !

Et la solution : une solution participative, forcément !

Je vous passe toutes les alternatives envisagées et envisageables, je vous passe le nombre d’heures passées en réunions, discussions, analyses, je vous passe le nombre de mails échangés, parfois à des heures indues. Au final, nous avons mis à profit la période de vacances scolaire pour faire avancer les travaux au maximum, car c’est une période durant laquelle l’arrêté municipal est allégé. Une fois que le gros oeuvre est terminé,  nous pourrons vivre plus facilement avec les limitations de circulation dans notre rue.

Je ne résiste toutefois pas à une anecdote pour illustrer le fait que nous avons des voisins très sympas et très conciliants : une des solutions envisagées (finalement non retenue) était de « louer » une partie de leur jardin, démolir la séparation entre leur jardin et notre entrée de terrain pour faciliter le passage des engins. Je ne vous cache pas qu’à leur place, il aurait fallu être particulièrement convaincant pour que j’accepte que vous veniez piétiner ma pelouse et mes géraniums … mais nos voisins, eux, ont accueilli l’idée avec une certaine forme de sérénité et envisagé sérieusement cette location sous un angle favorable.

Mobilisation et recherche de solution pour tous avancer dans le même sens : l’intérêt du chantier !

En synthèse : frustration et retard, mais mobilisation et solutions !

En synthèse, je ne vous cache pas que ceci reste très frustrant, surtout que ces problèmes auraient pu être anticipés.  Même si l’anticipation n’aurait pas suffi pour les résoudre, peut-être nous aurait-elle permis de perdre moins de temps … mais bon, c’est ce qu’on appelle philosophiquement l’expérience.

Par ailleurs tous nos partenaires et interlocuteurs se sont mobilisés pour nous trouver des solutions, ont fait preuve d’ingéniosité pour identifier des solutions « originales » (comme celle avec la location du jardin des voisins) … bref, même si cela a généré de la frustration et des discussions parfois difficiles, tout le monde a fait en sorte que le chantier prenne le moins de retard possible ! C’est ça aussi un projet d’habitat participatif.

Et vous aurez compris que ce n’est pas ça qui va nous arrêter !! Persévérance et motivation … on ne lâche jamais rien !!

Enfin, en attendant un article sur l’avancement des travaux ces dernières semaines, une petite photo pour le teasing :

On creuse, on creuse …

 

 

La suite de notre rencontre de la semaine dernière : Faites du bruit pour Romainville !

Vous vous souvenez que la semaine dernière nous vous parlions de notre rencontre avec un autre groupe d’habitat participatif assez proche du nôtre. Aujourd’hui, je laisse le clavier à Hélène qui va vous présenter le groupe et le projet de Romainville :

Qui sommes-nous ?

Anonymous

Anonymous, le groupe qui n’a pas encore de nom officielle

La « team Romainville », « Le 72 », « habiter Romainville » ou « l’insulae du futur », enfin les 6 foyers qui se cherchent un nom qui claque, mais qu’ils sont tellement occupés que le « Eurêka » n’est pas encore venue ! Nos 6 foyers sont composés de 11 associées (qui ont entre 28 et 48 ans). Et il y a des enfants qui ne cessent d’arriver pour remplir notre futur jardin !

Notre But ?

Réussir à finaliser la promotion et la construction de nos 6 futurs logements tous seuls comme des grands (enfin avec l’aide de tout un tas de pro hyper pro : notaire, expert-géomètre, architecte, avocat, constructeurs…).

Où ?

A Romainville pardi ! Sur un terrain que nous sommes en train d’acheter (et que ça dure un peu mais on avance-on avance !). C’est un beau terrain en forme de L sur le plateau de Romainville. Il fait environ 750m2.

Histoire du projet ?

C'est où Romainville ?

C’est où Romainville ?

En 2014, notre architecte, sa femme et la première associée ont cherché des terrains dans le nord/est parisien pour réaliser un projet en autopromotion.
Quand ils ont trouvé le bon endroit, ils ont cherché d’autres associés pour aller au bout du projet. On vous passe les pérégrinations qu’ils ont traversé jusqu’à ce que l’équipe soit complète comme la galette en avril 2016 !
Il s’agit d’une petite résidence composée de 6 logements (4 maisons mitoyennes avec jardinets privatifs et de deux appartements type F3. Nous allons en plus partager de beaux espaces (environ 200m2 de pelouse, un potager sur le toit de 220m2, une laverie, un atelier-garage, une salle commune et un studio-chambre d’ami-salle de jeu (oui la pièce se cherche encore un tout petit peu ! mais quelle luxe !).
Nous avons signé le compromis de vente du terrain en août 2016, et là on est en pleine phase brûlante.

Les points brûlants ?

– permis de construire qui devrait arriver incessamment
– Offre de banque à lustrer
– statuts de notre SCIA à finaliser et déposer.
– Etudes en cours.

Tout cela devrait nous permettre de signer prochainement l’achat définitif de notre terrain. Cela semble simple vu de loin mais notre entourage pourrait en témoigner, en ce moment, on dort Romainville, on mange Romainville et on fait des pauses pour travailler (enfin presque !!). Mais on est sur les 3 mois les plus intenses !

Habitat participatif : Big Bang Participatif meets Romainville !

Hier après-midi, nous avons eu le plaisir de faire la rencontre d’un autre groupe projet en habitat participatif et d’échanger nos expériences autour d’un verre amical. Je vous raconte aujourd’hui comment cela s’est passé !

BBP meets Romainville aux Grands Voisins - Crédit photo : Franck

BBP meets Romainville aux Grands Voisins – Crédit photo : Franck

Vous aurez compris au travers de notre blog que nous aimons partager nos aventures, nos difficultés et évidemment nos succès sur notre habitat participatif ! Nous sommes donc très contents d’être contactés par une personne qui est à la recherche d’informations complémentaires : cela prouve 1) que nous sommes lus (et ça, c’est déjà sympa ;), 2) que nos articles plaisent (et ça, c’est encore plus sympa, 3) que nous pouvons échanger nos expériences (et ça, c’est toujours très sympa)

Hélène a pris contact avec moi fin 2016 après la lecture assidue de nos articles de blog (je vous rassure, je ne fais pas d’interrogation écrite pour vérifier). Après quelques échanges par mail et téléphone, nous nous sommes simplement dits qu’une rencontre avec les autres membres de nos groupes respectifs seraient intéressantes et sympathiques. C’est ce que nous avons fait hier après-midi (18/03).

De quoi avons-nous parlé ? D’habitat participatif, évidemment ! Plus concrètement, nous avons fait connaissance (oui, nous sommes des personnes bien éduquées). Nous avons également résumé nos projets respectifs, puis de nos différentes expériences, les bonnes et les moins bonnes. Nous avons aussi pas mal échanger sur nos différents partenaires (constructeur, géomètre, banquier, …) : Rien de tel que l’expérience avec un partenaire pour savoir si c’est un bon partenaire et s’il est recommandable (ou pas).

Et nous aurons sans doute l’occasion de recommencer ce type de réunions / rencontres car c’était très enrichissant !