Des petits trous, des petits trous, encore des petits trous …
Fabien vous a déjà parlé des trous dans le sol qui font des trous dans le budget, j’ai nommé … wait for it … les carrières !
1er trou dans le budget : l’étude de sol
Quand on a des carrières sous le terrain, la première chose que demande l’IGC (Institut Général des Carrières), c’est une étude de sol en bonne et due forme, pour avoir une idée de l’état dans lequel elles sont : ont-elles déjà été un peu comblées par les voisins ? Ou pas ?
Sans compter que différents matériaux ont été utilisés pour combler les carrières : éboulis, sables, marnes, caillasses, calcaire … Matériaux plus ou moins stables sur lesquels nous risquons de devoir faire des fondations spécifiques (donc chères) pour être sûr que notre immeuble tienne dessus !
On nous a bien proposé une escouade de taupes équipées de GoPro pour aller voir tout ça de près (à mon avis ç’aurait été le plus efficace) mais l’IGC ne prend pas au sérieux les vidéos taupines 🙁
Il a donc fallu trouver un prestataire (en l’occurrence, un géotechnicien) pour réaliser une étude de sol.
Le cahier des charges
Première étape pour demander des devis : faire un cahier des charges. Aucun de nous n’étant spécialiste en géotechnique, nous avons demandé de l’aide à notre architecte, qui l’a fait rédiger par son bureau d’études.
En gros, on y dit qu’on a besoin de savoir deux choses (avec des mots beaucoup plus compliqués sinon ce ne serait pas drôle) :
- quel type de fondations devrons-nous faire faire pour construire notre immeuble ?
- dans quel état sont les carrières ?
On y met aussi un plan de repérage, sur lequel on marque les emplacements où il y aura besoin de faire des forages : il vaut mieux que ce soit bien en dessous de notre futur immeuble 😉
Les visites de géotechniciens
Notre terrain n’est pas facile d’accès, nous avons donc demandé aux géotechniciens de venir sur place avant d’établir leur devis.
Cela permet un premier écrémage de prestataires : il y a ceux qui ne daignent pas répondre, malgré plusieurs relances, il y a ceux qui répondent « votre projet c’est trop compliqué on veut pas jouer » … Je vous passe les détails sur ceux qui se prennent pour des garagistes et qui, entendant une voix féminine au bout du fil, s’imaginent qu’ils ont affaire à des pigeons et cherchent à nous fourguer des prestations dont on n’a pas besoin …
Heureusement, il y a aussi plusieurs géotechniciens sérieux, qui se déplacent et font des vrais devis pertinents !
Les prestations proposées
Les prestations de géotechniques sont normées, et suivent les phases d’un projet de construction d’un bâtiment. Nous avons été bien familiarisés à ces étapes en négociant le contrat avec notre architecte. Du coup, pour une néophyte comme moi, la comparaison des devis a été moins compliquée que je ne craignais.
Ce qu’il m’a fallu surtout comprendre, c’est la différence entre forages destructifs et sondages pressiométriques :
- le forage destructif : c’est le petit trou (10 cm de diamètre sur 42 mètres de profondeur pour aller jusqu’au fond des carrières pour nous). Les différentes matières rencontrées (sables, caillasses, etc.) sont remontées et étudiées.
- le sondage pressiométrique : une petite sonde est descendue au niveau de l’essai qu’on veut faire (par le petit trou fait précédemment), elle exerce une pression (= se dilate) contre les parois du trou, et analyse les réactions de ces parois.
En bref, le forage destructif est nécessaire pour faire le sondage pressiométrique. Et dans notre cas, les sondages pressiométriques vont nous servir 2 fois : à 10 mètres de profondeur, pour évaluer de quel type de fondations nous aurons besoin ; et à 40 mètres de profondeur, pour évaluer l’état des carrières.
Le choix
Suite aux visites, nous avons reçu 3 devis. L’un est beaucoup moins cher que les 2 autres, mais pas forcément à côté de la plaque. Un autre se démarque par son sérieux : la prestation est bien détaillée et colle parfaitement au cahier des charges. Ça tombe bien, c’est avec eux que j’ai eu le meilleur feeling lors des visites. Une petite consultation auprès de notre architecte et son bureau d’études nous le confirme : c’est avec GD-MH que nous travaillerons.
C’est l’occasion d’un premier contact avec notre future mairie
Je vous l’ai déjà dit, notre terrain n’est pas facile d’accès. L’endroit où nous voulons construire notre immeuble, c’est le jardin d’une maison. Et pour aller dans ce jardin, il faut passer dans la maison. Comment faire passer une foreuse par une petite cuisine ???
Heureusement, le terrain est voisin d’une école. On se dit que ce serait quand même beaucoup plus pratique de passer par là, quitte à défaire (puis remettre) un morceau du grillage qui nous sépare …
Il nous faut donc obtenir l’autorisation de passer par là ! C’est l’occasion de contacter notre future mairie. Après quelques coups de fil, je comprends que ça va se jouer entre le service Architecture (en charge des travaux) et le service Education (en charge de la sécurité des écoles). J’envoie un courrier à M. le Maire pour officialiser notre demande.
Un rendez-vous sur site avec le service Education, un représentant de l’école, le service Architecture, le service des voiries … et nous obtenons l’autorisation … à condition de faire les travaux pendant les vacances scolaires ! Le bruit et les vibrations causées par la machines, juste à côté du dortoir des petits, ça va pas le faire 🙁 Ça n’arrange pas trop notre planning tout ça, mais on va s’adapter.
Stay tuned pour des news des petits trous après les vacances de Toussaint !
Leçon n°4
Dites-vous bien qu’à chaque détour de votre chemin vers la de construction, vous trouverez une embûche … préparez-vous à l’enjamber de bonne humeur 😉