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Un petit tour chez Carolina & Gaël

Il y a un peu plus d’un an déjà, Carine et Yannick vous proposaient une visite guidée de leur futur « chez eux ». Aucun de nous depuis ne s’était essayé à l’exercice. Discrets chez BBP ?

Que nenni ! Nous allons de nouveau vous conter nos aventures, et cette fois-ci c’est Carolina et moi-même qui vous invitons chez nous pour une visite guidée. Allons-y !

Par où commence-t-on ?

Les quelques grands principes directeurs dans la conception de notre appartement sont le fruit de notre longue et personnelle expérience de la vie parisienne : de petites pièces exigües où il est parfois difficile de se (re)poser ou d’accueillir, et le bruit ambiant de la ville en perpétuel mouvement. Nous avons au moins la chance de disposer de multiples fenêtres qui rendent notre quotidien plus lumineux.

Nous souhaitions donc élargir nos horizons avec des volumes plus ouverts, favorisant notre circulation, et toujours celle de la lumière, entre les différents espaces, tout en nous accordant le privilège de pouvoir disposer de quelque bulles de tranquillités, autant vis-à-vis de l’intérieur que de l’extérieur !

L’une des autres particularités de notre futur appartement est que les pièces sont réparties sur 2 niveaux. « Rien d’exceptionnel à cela ! » me direz-vous. Pourtant, avec 95 m² pour le niveau principal, et 22 m² pour le niveau inférieur, nous sortons un peu du lot commun de ce qu’ont conçu nos voisins.

Ceci est le résultat de la partie de Tetris qui s’est jouée au tout début du projet lorsqu’il a fallu, avec l’appui de l’architecte, brasser l’ensemble des attentes et souhaits de tout un chacun dans notre projet communautaire. Et nous avons bien entendu intégré cette spécificité à nos réflexions lors de la conception.

Mais qu’est-ce que ça peut bien donner ?

Nous ne vous parlerons ici que de la version finale de nos réflexions, pas des rebondissements, discussions de couple parfois mouvementées ! et des retournements de situation … du moins pas cette fois.

Voici le résultat :

Plan général R+2Le plan du niveau principal Plan général R+1… et celui du bas

Les principaux espaces de notre appartement sont ainsi répartis comme suit :

  • Salon / séjour / cuisine : 47 m²
  • Salle de bain : 6 m²
  • Dressing : 6,5 m²
  • Chambre principale : 10,5 m²
  • Chambre 2 : 11 m²

au niveau principal et :

  • Chambre d’amis / bureau : 14 m²
  • Salle d’eau : 5 m²

au niveau inférieur, desservi par un escalier.

A cela s’ajoute une terrasse de 7 m², extension de la pièce principale sur l’extérieur, et un toit terrasse de 60 m² pour faire office de jardin ! 🙂

Salon / séjour / cuisine (47 m²)

Lieux de vie principaux, nous avons toujours considéré ces trois espaces comme ouverts les uns sur les autres, la cuisine étant une extension fonctionnelle au séjour, permettant de ne pas isoler la personne qui prépare le repas de ses convives.

Et pour étendre encore un peu plus la notion d’ouverture, nous avons voulu une grande baie vitrée permettant de passer sans transition du séjour sur la terrasse, supprimant la limite entre intérieur et extérieur ! Dans ce même ordre d’idée, nous gardons à l’esprit l’aménagement d’un petit jardin d’intérieur, qui complétera cette dynamique.

Salle de bain / Dressing / Chambres (34 m²)

L’enchaînement de la chambre parentale, du dressing et de la salle d’eau est la représentation de notre rythme de vie : il doit être fonctionnel et fluide pour bien démarrer et finir la journée 🙂

Ce volume est central, et dessert l’ensemble de l’appartement, offrant une circulation sans encombre vers les autres pièces.

La chambre supplémentaire, à côté, permet d’envisager l’agrandissement de la famille, une capacité d’accueil complémentaire, voire même un espace dédié pour placer un bureau ou une mini-salle de sport, même si ce n’est pas ce choix que nous retenons pour le moment, comme je l’explique par la suite. Cette pièce est en effet la seule à ne pas être traversante.

Chambre d’amis / salle d’eau (19 m²)

Il est toujours agréable de pouvoir héberger des amis ou de la famille, sans pour autant sacrifier l’intimité des uns ou des autres. L’espace isolé à l’étage inférieur nous a naturellement offert de quoi satisfaire à ces conditions : une chambre suffisamment spacieuse pour y mettre des rangements jusque sous l’escalier, et une salle d’eau attenante pour plus de confort.

Mais que faire de cette pièce lorsque nous n’accueillons personne ? J’évoquais en introduction notre souhait de disposer d’un microcosme, d’un cocon, permettant à tout un chacun de s’extraire du tumulte de l’appartement, pour s’y adonner à des activités de détentes, sportives, voire même studieuses (si, si !). C’est donc cette pièce qui fera office de bureau, de coin cosy pour d’isoler, ou encore pour pratiquer le yoga, la méditation, et autres sports « d’intérieur ».

 

Difficile de se faire une idée précise de ce que je viens de vous présenter, sans un rendu tel que proposaient Carine et Yannick dans la modélisation de leur projet. Dans « studieux » je n’incluais pas l’usage de KoziKaza 😀 … Mais ceci permettra d’entretenir le suspense pour de prochains articles et en attendant les descriptions de nos autres voisins 😉 Et nous serons ravis de répondre à vos questions, chers lecteurs.

A très bientôt donc !

 

La visite virtuelle de l’appartement de Carine & Yannick

Bon, ce n’est pas parce que nous sommes en vacances qu’on arrête de travailler sur notre projet … je vous rassure tout de même, nous ne faisons pas que ça et en profitons aussi pour prendre des forces pour les prochains mois !

Vous connaissez KoziKaza ? A vrai dire, nous non plus il y a quelques semaines. C’est un outil de modélisation 3D assez simple d’utilisation, très complet et surtout, il est gratuit 🙂 ! On a même pu accrocher nos vrais tableaux sur les murs ! Y’en a sans doute d’autres, mais c’est celui-ci que nous avons utilisé pour obtenir une meilleure visualisation de nos appartements et confirmer (ou infirmer) nos choix d’aménagement intérieur.

Aujourd’hui, je vous propose de visiter notre appartement, si vous voulez bien me suivre ?

Un aperçu global : environ         80 m² + une terrasse de 6 m² + une terrasse en roof top (sur le toit) de 50 m²

Voici le résultat global (après plusieurs heures de travail tout de même),

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Cliquez ici pour aller sur le site et naviguer dans notre appartement !

Avant d’entrer dans les détails, vous constaterez que notre appartement est constitué d’un peu moins de 80 m² (hors terrasse), répartis de la manière suivante :

  • Un salon / salle à manger d’environ 35 m²
  • Une cuisine de 7 m²
  • Un ensemble chambre / dressing / salle de bain de 20 m²
  • Un bureau / chambre d’amis, incluant une salle d’eau de 15 m²
  • Une terrasse de 6 m²
  • Hauteur sous plafond : 2,75m

L’importance de la lumière naturelle

C’est une des signatures de notre architecte, et ça tombe bien, c’est notamment pour cela que nous l’avons choisie : nous avons cherché à maximiser la lumière naturelle. Il y a donc autant d’ouvertures que possible – dans les limites de la réglementation thermique – dans notre appartement. La plus importante est la grande baie vitrée qui fait le coin du salon et qui donne sur la terrasse.

Vous constaterez néanmoins que, sur le mur « du fond » (celui qui longe l’entrée, la cuisine et le bureau / chambres d’amis), les fenêtres sont assez hautes. En fait, ce mur est trop proche de la limite de propriété du terrain et nous ne pouvons y mettre des fenêtres qu’à partir de 1,90m pour ne pas avoir de vis-à-vis direct avec nos voisins (l’école maternelle). C’est sur ce mur que nous projetons de faire réaliser une fresque de street art.

C’est notamment pour cela que nous avons fait le choix de mettre les parties « tranquilles » à l’opposé (la chambre, le salon et la terrasse).

Cuisine / Séjour / Salon (42 m²) 

Il s’agit de la pièce principale de notre appartement.02_C&Y_VueCuisine

La cuisine a une forme de U assez classique avec autant de plans de travail que possible pour qu’au moins deux personnes puissent y « travailler » sans se gêner. Sa « particularité » : elle est semi-ouverte (ou semi-fermée, c’est selon 😉 : des portes coulissantes forment le coin de la cuisine et permettent de la fermer complètement si nécessaire, et sa cloison est entièrement vitrée.03_C&Y_VueSejour

Un des murs du séjour sera complètement recouvert d’une bibliothèque sur toute la hauteur disponible. C’est que nous avons beaucoup de livres … mais la bibliothèque abritera également quelques bibelots (ouaih, il en faut un peu !) et surtout une cheminée « double face » (le foyer sera visible du séjour et de la chambre …).

A l’opposé de la bibliothèque, nous accéderons à la première terrasse. Elle est d’une taille raisonnable et permet d’accueillir une table pour 4 personnes … idéal pour bruncher durant les week-ends ensoleillés, ou pour bouquiner !

Chambre / Dressing / Salle de bain (20 m²)

Nous voulions un enchaînement qui nous facilite la vie quotidienne : être prêts à partir travailler sans traverser plusieurs fois l’appartement (même s’il n’est pas immense …). Et cet enchaînement nous correspond assez.

ChambreMis à part la présence de la cheminée « double face », la chambre est assez classique.

C’est la configuration de la salle de bains qui nous a donné pas mal de fil à retordre. Carine voulait une baignoire, je préfère une douche, tout cela dans un espace très restreint … Après plusieurs versions, des triturages dans tous les sens, et avec l’aide de notre architecte, nous sommes arrivés à la conclusion suivante : une baignoire japonaise en bois, pour le plus grand plaisir de Carine, à fond plat, pour que je puisse y prendre des douches confortablement, et un astucieux coffrage en bois prévoyant des marches / rangements pour entrer dans la baignoire (c’est qu’elle est haute !) et dans le prolongement duquel sera posé la vasque … pour utiliser un minimum d’espace !  

Bureau / Chambre d’amis / Salle d’eau (15 m²)

Nous accueillons régulièrement du monde de passage. Autant leur offrir le confort d’une chambre avec salle d’eau privative, c’est tellement plus confortable ! Mais comme cela n’arrive pas non plus tous les jours (on n’est pas encore sur AirBnB), la pièce servira également de bureau / complètement de bibliothèque.Bureau / Chambre d'amis

Nous ne parlons pas encore du roof top de 50 m² car nous ne l’avons pas encore aménagé, mais cela viendra, soyez patients !!

 

Evidemment ce que je viens de vous décrire est le fruit de plusieurs heures de réflexions. Je ne compte pas le nombre de versions de plans, les discussions avec Guita, les avis recueillis auprès de nombreuses personnes (notamment Marie ;), les sites internet parcourus pour alimenter nos réflexions … et nous sommes très satisfaits du résultat !!

Bien sûr, nous sommes encore dans le domaine de la « théorie », vous savez, ce pays merveilleux peuplé de petits poneys qui marchent sur des arcs-en-ciel et dans lequel tout se passe comme prévu sans problème de budget, de faisabilité, toussa, toussa … (ma demande de passeport est en cours de traitement …)

Nous vous donnons donc rendez-vous dans un peu moins de deux ans pour constater le résultat de la « vraie vie » !

 

Un petit aperçu de la mission de l’architecte …

La semaine dernière nous vous présentions la genèse de notre projet présentée par notre architecte, Guita Maleki.

Lors de cette interview, quelques interrogations complémentaires ont alimenté l’échange, abordant notamment la mission et les difficultés de l’architecte.

En voici ici la retranscription.

Une des choses qui ressort dans ton travail est l’attention particulière que tu portes aux concepts de lumière et d’espace. C’est ce qui nous a touchés lors de la visite du projet d’extension de Chatou, car ces deux caractéristiques sont celles auxquelles nous attachons le plus d’importance dans la conception de nos futurs habitats. En quoi ces éléments sont-ils si importants pour toi ?

Dans nombre de ses citations, Le Corbusier lie intimement les volumes et la lumière dans sa vision de l’architecture. De beaux volumes dans une belle lumière, c’est, pour moi, l’essence de l’architecture : sculpter l’espace, qui à son tour va sculpter la lumière qui varie selon le moment de la journée. Maîtriser ce lien entre l’espace et le temps, pour apporter à chacun de vous son propre univers.

Quelles difficultés as-tu rencontrées pour exprimer au mieux ces deux caractéristiques dans notre projet ?

En raison de l’étroitesse de votre terrain (ndlr : 18 mètres) nous avons dû faire quelques concessions pour répondre habilement aux contraintes du PLU et à vos souhaits de surfaces et de luminosité.

C’est ainsi que, du côté de l’école maternelle, j’ai proposé une grande façade sans fenêtre principale. Sans être aveugle, puisqu’ajourée pour apporter tout de même un peu de lumière, cette façade était l’une des contraintes forte de votre projet, et une première pour moi qui n’avait jusqu’alors jamais rien proposé de tel dans mes conceptions.

Notre projet étant un peu atypique au sein de des précédentes réalisations, il t’a confronté à de nouvelles situations. Comment les as-tu abordées ?

Chaque nouveau projet apporte son lot de challenges, de défis, et le vôtre particulièrement.

Dans ses recherches sur le langage, Freud évoque des mots qui peuvent véhiculer une idée et son contraire.

Ma « philosophie » professionnelle, issue de ma propre expérience, ainsi que de mes collaborations avec d’autres architectes comme Jean Nouvel ou Massimiliano Fuksas,, pourrait s’illustrer par une formule de ce dernier, que je reprends à mon titre : transformer le négatif en positif, ou comment apporter une valeur ajoutée au travers d’une contrainte.

Pour illustrer mon propos, je pourrais citer l’appartement de Marie et Fabien, qui souhaitaient un grand vide sur séjour et un rez-de-chaussée totalement ouvert. Il était néanmoins nécessaire de soutenir l’étage au-dessus sans disposer un poteau incongru dans cet espace.

La solution que j’y ai apportée est un mur discret, à l’aplomb de la mezzanine, sur lequel vient s’accrocher l’escalier. Tout en portant le bâtiment, cela confère un côté aérien à l’escalier sans casser le volume du séjour. En intégrant la contrainte initiale, on conserve l’aspect design et fonctionnel. Il participe aux jeux visuels entre la mezzanine et le séjour. Voilà un exemple permettant de comprendre la gymnastique intellectuelle de l’architecte !

Comment le PLU, qui peut devenir une contrainte forte, influence-t-il ton travail ?

Le principe primordial est de respecter la réglementation, sinon c’est s’exposer au risque de voir son projet rejeté. Le système administratif est tel que tu ne peux pas déroger à la règle. Il faut donc savoir apporter la dose d’intelligence et de créativité pour pousser cette règle dans ses retranchements tout en conservant un projet de qualité.

Prenons l’exemple de la maison de Chatou, et de son étage en porte-à-faux. J’ai conservé le retrait réglementaire en rez-de-jardin et j’ai étiré l’étage jusqu’en limite de propriété, sans toutefois me poser dessus, donnant de la légèreté au projet. Cette proposition aurait pu être rejetée par le service de l’urbanisme de Chatou, mais elle a fonctionné car elle ne contredisait pas la règle mais l’appliquait à sa manière …

Pour Vitry, on peut  citer la façade  sans vue directe coté maternelle : l’idée est née au cours de réunions de travail d’en faire un support artistique offert aux enfants et à la ville, ce qui peut devenir le clou du projet !

C’est le défi de ce projet à Vitry : 5 habitations sur un terrain juste assez grand, la bataille étant d’essayer de garder un projet léger, esthétique, agréable et qui donne envie malgré une densité importante.

Quelles autres problématiques es-tu amenée à rencontrer au cours de tes projets ?

En premier lieu je répondrais les difficultés financières.

La crise économique impacte durablement le secteur et les projets sont contraints par les enveloppes budgétaires plus restreintes. Il reste bien entendu possible de réaliser des projets « bon marché », en limitant quelque peu la liberté de conception ou le choix des matériaux dans les premières phases du projet, ou, plus facilement, lors des finitions et de l’aménagement. Mais  l’exercice consiste à faire passer un projet ambitieux dans un budget « moyen ».

Ensuite, j’ajouterais la multiplication des réglementations.

Si elles ont souvent vocation à répondre à une exigence progressiste et tout à fait compréhensible (le respect de l’environnement et les économies d’énergie avec la RT 2012, la sécurité des personnes au travers des normes de sécurité contre l’incendie, l’accessibilité aux personnes handicapées, etc.), elles peuvent aussi entraver significativement les possibilités de l’architecte de répondre aux souhaits de ses clients. Dans votre cas je prendrais l’exemple de la surface de baies vitrées, qu’il a été nécessaire de réduire pour rester dans le cadre de la réglementation thermique.

Ces normes peuvent également avoir des répercussions financières indirectes, induites par la nécessité d’adaptations ou d’équipements destinés au respect de la réglementation ! Par exemple nécessiter du triple vitrage peut compenser la  grande surface vitrée … mais à quel prix !

Enfin, et de manière totalement personnelle à l’architecte, vient le désir de réaliser son « projet idéal ».

Je crois que l’architecte rêve toujours de concrétiser son projet idéal. Pourtant il se rend compte qu’il y a très peu de projets « idéaux », chaque projet étant le fruit d’une situation différente, avec des gens disposant de leurs souhaits propres, dans un contexte donné, avec des contraintes définies. En définitive chaque projet représente une partie de cet idéal …

Et toi, l’as-tu atteint ce rêve ?

Pas encore complètement, mais ça vient petit à petit ! Et votre projet y contribue par son originalité en tant que projet collaboratif, par la dynamique de votre groupe et votre parcours inhabituel pour parvenir à sa réalisation. Donc j’espère qu’esthétiquement aussi le bâtiment sera idéal, et qu’il reflétera l’originalité de sa genèse ! 🙂

Pourrais-tu nous dire un dernier mot pour les personnes qui pourraient être intéressées par un tel projet et souhaiteraient faire appel à toi ?

Bienvenues … mais préparez-vous 🙂 !

En effet construire est un acte volontaire très noble, qui demande un peu d’audace. Mais comme vous l’aurez déjà constaté à d’autres étapes de votre projet, la construction peut également être semée d’embûches et d’impondérables : une entreprise déficiente, un corps de métier qui ne travaille pas en pleine synergie avec les autres, les « ratés » entraînant des surcoûts, etc.

Bien sûr de bonnes surprises peuvent également se présenter, loin de moi la volonté d’être l’oiseau de mauvais augure. Pour autant que vous soyez parés, ces aléas vous affecteront d’autant que vous avez choisi d’être vos propres maîtres d’ouvrage.

Je n’aurais de meilleure métaphore que celle d’un accouchement !

Mais c’est une très belle aventure, dans laquelle j’aurais plaisir à me lancer avec vous 🙂

Qui contacter sur l’habitat participatif pour obtenir des informations ?

Qu’est-ce-que vous faites quand vous décidez de vous lancer dans une aventure sans tout maîtriser du sujet ? Un de mes premiers réflexes est de poser la question à mon moteur de recherche privilégié : il a forcément des éléments de réponse !

Bien sûr, il faut savoir poser la bonne question avec les bons mots clés,  il faut parfois décrypter les réponses, et ne pas toujours se contenter des résultats de la première page, mais avec un peu d’effort vous commencez à identifier quelques éléments de réponse qui vous permettent d’affiner votre recherche (mais je ne suis pas là pour vous apprendre à utiliser un moteur de recherche !).

Parmi les premiers éléments que je trouve, je me dis que les associations et les collectivités locales peuvent être une bonne source d’informations et vous continuez à creuser … et c’est ce que je vous propose aujourd’hui : décrypter partiellement le maquis des associations et des collectivités locales.

Premier constat : beaucoup d’acteurs   

Vous vous doutez bien que je n’ai pas utilisé le terme « maquis » complètement par hasard. Faites le test d’une recherche Google avec « association habitat participatif » et vous comprendrez : beaucoup de résultats, difficile de faire le tri.

Illustration_foule2On trouve moultes associations de promotions, de discussions, de conseils, plus ou moins militantes, des réseaux d’associations, des coordinations d’association de particuliers, de professionnels. On trouve également des entités de collectivités territoriales.

Lesquelles je contacte ? Ok, on n’a rien sans rien et il faut bien faire quelques efforts : je clique sur les premiers résultats. Je commence à collecter quelques informations intéressantes, souvent des thèmes « évoqués » qui vont alimenter ma réflexion.

Deuxième constat : beaucoup de bénévolat pour les associations, parfois hyper-spécialisées 

Mais le principal problème que je rencontre lors de mes recherches : la fraîcheur et la qualité des informations.

En effet, toutes ces bonnes initiatives reposent très souvent sur le temps libre de bénévoles, passionnés par le sujet, prêts à donner de leur temps … mais qui n’ont pas que ça à faire ! Je tombe donc bien souvent sur des sites dont la dernière mise à jour remonte à « longtemps » : elle a l’air super intéressante la réunion … ah mais, elle est passée depuis plus de 3 ans, dommage !

Pas grave, y’a une adresse mail, rien ne remplace un « véritable » échange. Nouveau problème : mes mails de prise de contact sont plus proches de la bouteille à la mer et il faut croire qu’une bonne partie de mes mails n’a toujours atteint les côtes.

On trouve également des associations très militantes, qui participent aux réflexions, notamment sur la loi ALUR avec les collectivités / administrations. C’est intellectuellement très intéressant et très important sur le long terme, mais moi, je suis plutôt à la recherche d’informations pratico-pratiques à court-terme. Je reviendrai vous voir quand mon niveau d’expérience sera un peu plus élevé, je pourrai alors apporter ma pierre à l’édifice !

Troisième constat : des périmètres difficiles à cerner pour les collectivités locales 

Autre problème rencontré lors de mes recherches : j’identifie des collectivités locales (mairie, communauté de mairie, département, région, …) qui ont mis en place des services qui traitent de l’habitat participatif.

Génial, je commence à prendre contact … pour me rendre compte que ces entités ont souvent des périmètres géographiques bien précis (et forcément le mien n’en fait pas partie) ou des périmètres de compétences bien définis : « – Désolé, nous, ce sont les cas de rénovation / insalubrité / avec bailleur sociaux que nous accompagnons (rayer la mention inutile)

– Et vous n’auriez rien sur les projets d’habitat participatif pour particuliers en auto-promotion ?

– Non, désolé …

– Bon, tant pis, merci pour vos informations. »

 

Conclusion : quelques associations sortent du maquis 🙂  

Le tableau est un peu négatif ? Ne vous inquiétez pas, il y a également quelques associations qui sont intéressantes, y compris pour notre type de projet :

La CAHP (Collectif d’Animation pour l’Habitat Participatif) : son site internet ne lui rend pas hommage, mais j’ai rencontré son président lors d’une réunion d’information organisée par les Acteurs du Paris durable. La CAHP organise régulièrement des visites / rencontres d’habitat participatif existant, ainsi que des formations concrètes (ex : les acteurs d’un projet d’habitat participatif / les outils juridiques et la gouvernance d’un groupe). C’est également au travers de cette association que nous avons pu faire la connaissance avec d’autres porteurs de projets, proches du nôtre et d’échanger nos expériences pour avancer mutuellement !

La Coordin’action Nationale de l’Habitat Participatif : Elle regroupe plusieurs associations, dont la CAHP et organise des journées portes ouvertes et participe aux journées nationales de l’habitat participatif.

Conclusion ? Difficile de s’y retrouver, mais avec un peu de persévérance, de curiosité et de communication, vous trouverez forcément une personne qui connait une personne qui connait une association qui pourra vous aider dans votre projet 🙂 … et au passage, vous pouvez aussi en profiter pour faire part de vos propres expériences pour aider d’autres projets !

 

La répartition des lots

.. ou comment nous avons opéré l’attribution de nos appartements respectifs sans nous taper dessus ! 🙂
Voici comment nous avons procédé pour parvenir au résultat que vous connaissez aujourd’hui (ou sinon c’est par ici).

Prospection et estimations

L’un des éléments structurant pour se lancer dans un projet de construction, c’est disposer d’un terrain. Mais avant de se lancer à la recherche de la perle rare, encore est-il nécessaire d’avoir quelques critères de sélection. Nous avions donc élaboré une grille regroupant les aspects qui nous semblaient les plus intéressants, comme la disponibilité de transports en commun ou la proximité des commerces, mais également la surface de notre futur logement, notre toute première répartition de l’espace à vivre.

Cette surface avait en fait pour objectif de passer avec succès l’épreuve du COS, ou Coefficient d’Occupation des Sols (*), qui précise le ratio entre les m² de surface de plancher que l’on peut bâtir et la superficie du terrain. Notre première estimation de la surface totale était de 500 m². Pour un COS compris entre 0.5 et 0.7, il nous fallait donc un terrain entre 700 et 1000 m² (soit entre 500 / 0.7 et 500/0.5).

Nous ne souhaitions pas des logements uniformes, et avions des aspirations propres quant à l’espace dans lequel de envisagions d’habiter. La répartition « à la louche » a donc été assez vite remplacée par une matrice, dans laquelle chacun a posé les bases de l’espace désiré :

  • espace privé du logement
  • terrasses et jardins
  • espaces communs
  • choix collégiale de l’espace accordé au 5e lot

Cette matrice avait en premier lieu une vocation financière, permettant de déterminer l’enveloppe de notre projet. Puisque nous avions défini au départ le budget, ceci a permis de converger rapidement vers une situation d’équilibre pour cette seconde itération de notre répartition.

Ça se précise, on va voir l’architecte !

Une fois le terrain trouvé, qui comblait toutes nos attentes, ainsi que choisi notre architecte (le détail de nos péripéties est , et ), il était temps de rentrer dans le vif du sujet, la construction : nous avions certes une idée de notre espace idéal, mais il manquait mettre toutes les pièces du puzzle ensemble. Pour aider l’architecte dans cette tâche, nous avons chacun fourni un peu plus de détail sur nos logements :

  • les pièces souhaitées, et leurs dimensions idéales
  • les terrasses, que nous avions vaguement abordées auparavant
  • les souhaits de jardin ou pas
  • vivre en étage ou au rez-de chaussée
  • en duplex ou de plain-pied
  • etc.
Le grand jeu de l'architecte ...

Le grand jeu de l’architecte …

Première approche très édulcorée de la conception des logements, cela a surtout permit d’éclaire l’architecte sur les différents volumes à emboîter, et comment les organiser pour répondre aux mieux à nos aspirations. De ces premières esquisses, non retenues lorsqu’ils ne correspondaient pas à notre conception du vivre ensemble, ou justement aux détails précisés plus haut, l’une est rapidement sortie du lot, et a défini ce que serait la répartition finale : 2 appartement en L en bas, duplex en rez-de-jardin, pour ceux qui voulaient justement un accès jardin, un appartement en L au-dessus et un plus petit de plain-pied pour ceux qui préféraient les étages.

Certes nos aspirations ont quelque peu facilité cette répartition, si nous avions tous désiré un rez-de-jardin de plain-pied … nous y serions toujours 🙂

Et le 5e lot alors ?

Les plus perspicaces d’entre vous auront remarqué que j’en parle un peu au début, mais qu’il a fini par disparaître. Ce serait omettre qu’il a bien failli être attribué à l’un d’entre nous, lorsque les difficultés du PLU sont venu pimenter la conception et que l’architecte rencontrait quelques difficultés à conserver la répartition issue des esquisses.

J’évoquais notre conception du vivre ensemble, et l’idée d’un bâtiment commun était justement l’une d’entre elles, le 5e lot ayant plus vocation à conserver son indépendance. Nous avons donc défendu cette vision, ainsi que la disposition actuelle de nos appartements dans le bâtiment principal.

Voilà un projet et une organisation rondement menés, et une répartition établie en toute sérénité 🙂

(*) petite note sur « feu » le COS, notion qui n’existe plus depuis mars 2014 et la loi ALUR, c’est à présent le PLU seul qui fixe les contraintes de constructibilité

Les outils de la gestion de projet

Cette semaine nous souhaitons partager avec vous les outils que nous utilisons pour nous faciliter la gestion de notre projet et surtout nous rendre plus efficaces. En plus, ils sont gratuits !

Comme nous avions tous un compte Google, nous avons privilégié les outils Google. Bien évidemment, d’autres outils existent mais il fallait bien faire un choix.

Comment communiquons-nous entre nous ?

Nous avions essayé les signaux de fumée mais ce n’était vraiment pas pratique avec le vent…

Nous utilisons donc la messagerie électronique (mail, courriel) afin de partager rapidement et avec tout le groupe les informations. Nous sommes même allés plus loin dans la simplicité (et surtout afin d’éviter d’oublier un des destinataires… nous sommes quand même 8 !), nous avons donc créé un mail de groupes. Ainsi, lorsque l’un de nous souhaite transmettre un signal (de fumée pour ceux qui suivent…), il suffit d’envoyer ce signal à l’adresse mail du groupe pour que chaque membre puisse recevoir ce signal dans sa propre boite mail.

Nous utilisons aussi la messagerie instantanée (tchat, tchatche, clavardage). Pour ceux qui ne connaîtraient pas le principe (si si ça existe !) c’est comme le SMS mais en groupe. En d’autres termes, c’est comme si tout le monde recevait le même SMS et pouvait lire la réponse que chacun fait au SMS reçu. Nous utilisons pour cela Hangouts.

Enfin, le mode de communication que nous privilégions tous reste bien évidemment la rencontre !

Comment gérons-nous le calendrier projet ?

Tout d’abord, nous avons créé un agenda commun. Ainsi, nous avons une meilleure visibilité sur les événements passés et à venir. Cet agenda commun peut être synchronisé sur nos différents terminaux (Mobile, tablette) afin d’avoir toujours un œil dessus.

Avoir un agenda commun c’est bien mais le plus compliqué reste de positionner une réunion de partage avec tout le monde ! En effet, chacun a ses contraintes et il faut concilier les contraintes de tout le monde pour arriver à positionner la réunion à la bonne date. Donc afin d’éviter les échanges de mails interminables (Moi je peux à partir de 18h mais que le lundi, moi je ne peux pas le mardi j’ai piscine, moi je préfère en semaine car le week-end j’ai Golf…), nous avons opté pour Doodle. L’avantage de cet outil est de rendre la planification plus simple (chacun renseigne ses contraintes et la meilleure date pour poser la réunion se déduit très facilement).

Comment suivons-nous nos actions ?

Au début, c’est toujours facile, il n’y a que quelques actions. On se les répartit, on s’informe et tout roule. Au fur et à mesure que le projet avance, il y a de plus en plus d’actions à mener et on peut vite perdre en visibilité. Le plus simple serait de se faire une réunion quotidienne avec des post-it sur un mur pour connaître l’état d’avancement des actions et surtout travailler ensemble sur les actions complexes.

Dealy

Envisager cette réunion tous les matins avant d’aller travailler nous obligerait à nous lever très tôt… nous allons donc, ici encore, utiliser un outil qui fait la même chose mais en dématérialisé, il s’agit de Trello. Cet outil nous permet donc de mettre des post-it virtuels (répartis en 3 catégories : A faire, En cours, Fait) et de suivre leur avancement.

De plus, tous les lundis, un mail de synthèse est envoyé à tout le groupe afin de résumer les actions de la semaine passée, de relancer les actions en retard et donner de la visibilité sur les semaines à venir. C’est aussi l’occasion de faire le point sur le planning et les dépenses engagées ou à prévoir.

Comment partageons-nous nos documents ?

C’est simple, nous avons tout mis dans le nuage (cloud). Ainsi, nos documents sont sauvegardés et sécurisés sur de gros serveurs. Pour ce faire, nous avons donc créé un répertoire partagé sur le Drive. Nous pouvons donc consulter, modifier (tous en même temps) nos documents de tous les endroits de la planète (même du Pérou … mais ça ce sera un autre article !).

Concrètement ça se passe comment ?

Prenons un exemple : Nous avons besoin de nous retrouver pour valider une étape du projet.

  1. On dépose les documents requis sur le Drive
  2. On crée un Doodle pour trouver une date commune
  3. On met à jour l’agenda commun (date, heure et lieu de la réunion)
  4. On crée les actions via Trello afin que chacun prépare ses remarques pour la réunion
  5. Le jour J, on utilise Hangouts pour se prévenir des retards éventuels
  6. Enfin, on met à jour un document de synthèse sur le Drive