Tout est dans tout et réciproquement ! Ou comment gérer un projet d’habitat participatif ?
Les lecteurs déjà fidèles de ce blog connaissent la leçon n°1 : il n’y a pas de méthode standard qui garantisse le succès d’un projet d’habitat participatif ! Ce n’est pas une raison pour appliquer une rigueur méthodique à faire n’importe quoi 🙂 .
Quelques grandes étapes s’imposent assez naturellement, d’autres sont un peu plus subtiles. Je vais décrire les grandes lignes de quelques-unes d’entre elles aujourd’hui et, promis, nous reviendrons sur les détails de chacune d’entre elles, de manière aussi exhaustive que possible dans les prochains articles.
La constitution du groupe
Dans notre cas, cette étape n’a pas été très compliquée : le groupe est à l’origine du projet. La difficulté est ensuite de savoir gérer intelligemment les « crises » qui ne manqueront pas de se produire. Oui, nous avons conscience que nous aurons parfois des discussions « musclées », mais cela fait partie de ce type de projet à forts enjeux pour nous ! Et on ne se lance pas dans un tel projet sans une bonne dose de résistance au stress et à la gestion de l’incertitude, ou alors on l’apprend très vite !
L’expérience d’autres projets dont nous avons entendu parler, montre que c’est une étape cruciale et une des premières causes d’échec de ce type de projet. En effet, les priorités, le timing, les aspirations d’un groupe de personnes qui ne se connaissent pas forcément au départ, font qu’il n’est pas évident de conserver une cohésion sur la durée.
La recherche du terrain
Retranscription d’une discussion récurrente au début du projet lors de la recherche du terrain : «
- Pour nous l’important c’est la proximité des transports en commun et des commerces, car nous n’avons pas de voiture !
- Ouais, mais nous, on veut être proche des axes routiers pour ne pas trop galérer dans les bouchons
- Ben moi, j’ai besoin d’un héliport ! C’est complètement inutile, donc rigoureusement indispensable !
- Euh, les gars, vous êtes bien urbains, mais vous pensez un peu au budget aussi ?
- Et peut-être qu’il faudra envisager que chacun fasse des concessions pour trouver LE terrain qui réponde au maximum de critères dans un budget raisonnable ! »
Bref, ce n’était pas gagné, et pourtant … comme nous vous l’indiquions dans le premier article, nous avons signé une promesse de vente pour LE terrain (situé sur la commune de Vitry-sur-Seine, au sud de Paris). Sans vous dévoiler la suite de l’histoire, je peux d’ores et déjà vous dire que l’héliport fait néanmoins partie des concessions J
Truc & Astuce : assez rapidement après avoir repéré le terrain de vos rêves, renseignez-vous sur l’état des carrières sous votre terrain (auprès des vendeurs, de l’agence immobilière, voire directement auprès de l’Institut de Gestion des Carrières). En fonction de ce paramètre et votre bâtiment, vous serez peut-être amené à combler ces carrières et donc à prévoir le budget de votre construction en conséquence.
La recherche d’un architecte
- Les gars, on va avoir besoin d’un architecte, quelqu’un sait comment on s’y prend pour le choisir ?
- Non, Yannick, tu ne feras pas un RFI / RFP (*)
- Mais euh L … ok, mais je ferai au moins un grille d’analyse comparative pour rationnaliser notre choix
- Si tu veux …
Pour vous la faire courte, nous avons choisi l’architecte en fonction de sa motivation pour notre dossier, et de notre envie de travailler avec (et accessoirement, de notre envie de lui confier la réalisation de notre future maison).
Y’a plus d’étapes que dans un tour de France cycliste
Entre la recherche de financement, les négociations avec les vendeurs, les phases de l’élaboration d’un permis de construire … avant même de parler travaux, il y a plus d’étapes dans un projet participatif que dans le tour de France cycliste !
Je ne vais pas toutes vous les décrire aujourd’hui, mais vous pouvez d’ores et déjà retenir la leçon n°2 : tout est dans tout et réciproquement, c’est-à-dire qu’une des difficultés est liée à l’interdépendance de toutes ces étapes et à la nécessité de les faire avancer en parallèle. Et quand on n’est pas des professionnels de l’immobilier et du BTP, cela nécessite parfois (souvent) une bonne dose de prise de recul, de patience et surtout de persévérance ! On lâche rien !!
(*) RFI / RFP : Request For Information / Request For Protocol : il s’agit de l’équivalent d’un cahier des charges, envoyé à N prestataires dans l’objectif d’en sélectionner un parmi les N, pour réaliser une prestation. En l’occurrence, une prestation d’architecture.
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