Les impacts concrets de la RT 2012 dans la phase conception

Nous vous avions présenté il y a quelque temps les grandes lignes de la Réglementation Thermique version 2012. Pour une petite réactualisation ou bien tout simplement pour votre culture, c’est par ici.

Aujourd’hui, nous vous proposons d’entrer un peu plus dans les impacts pratiques de cette réglementation dans la conception de l’habitat de nos rêves et notamment les impacts que cela génère entre le bâtiment de nos rêves et le résultat en phase de conception.

Le rêve : le projet initial

Le projet initial

L’esquisse du projet initial : de verre et de lumière !

Après les multiples échanges avec l’architecte sur ce que nous souhaitions, l’esquisse de notre futur habitat a fini par ressembler à ça … classe, non ? Et nous n’en étions pas peu fiers !

Le fil conducteur était : beaux volumes, lumière et ouverture sur l’extérieur, donc belles hauteurs sous plafond, beaucoup de baies vitrées, balcons et un toit terrasse.

Mais nous ne sommes pas que des esthètes, nous sommes également organisés et prévoyants et avions déjà envisagé de réfléchir aux systèmes de chauffage et ventilation ! Et pourtant …

Dur retour à la réalité : la réglementation

Pour rappel, la réglementation thermique c’est rendre votre construction la moins énergivore possible :
– limiter la production de chaleur en hiver (minimiser l’usage du chauffage)
– limiter l’apport de chaleur en été (éviter de la laisser rentrer, et contrer la nécessité d’une climatisation autre que naturelle)
– limiter les gaspillages des énergies « auxiliaires » : l’éclairage, la production d’eau chaude, etc.

Ce qui se traduit in fine en 3 indicateurs (nous y reviendrons) et en exigences de moyens, comme disposer d’un minimum de surface vitrée (parfait !) qui doit pouvoir s’ouvrir a minima (on est bon …), avec occultation externe et mobile au moins pour les chambres (on ne peut pas mettre des rideaux plutôt, à la place des volets ?!) et d’autres encore (ça, c’est pour le bureau d’étude !).

Mais en quoi tout cela vient-il contrecarrer nos plans machiavéliques ?

Et soudain, c’est le drame !

Pour diverses raisons, cette réglementation aura eu raison (une de plus) de notre vision initiale.

Les baies et autres éléments vitrés sont en effet l’un des points critiques de la RT 2012 puisqu’elles transmettent lumière et chaleur, mais doivent également assurer l’isolation de l’enveloppe du bâti.

Pour faire simple, il a fallu trouver un bon compromis entre nos envies de lumière, le respect de la RT 2012 (difficilement négociable) et le budget sur la base des paramètres suivants :

  • La RT 2012 impose un minimum de surface vitrées (1/6 de la surface de plancher), mais point trop n’en faut car les surfaces vitrées sont également source de déperdition énergétiques. Donc il y a un risque de ne pas pouvoir respecter la RT2012 s’il y a trop de surfaces vitrées.
  • Un « mur » de verre est plus cher qu’un mur de béton ou de briques. Donc beaucoup de surfaces vitrées fini par coûter cher dans le budget.

Voilà donc le rendu plus réaliste de l’aspect de nos façades : environ 1/3 de la surface de extérieurs, hors toiture … ça risque de descendre encore un peu.

Facades

Autre incidence plus délicate à envisager de prime abord : l’impact sur la hauteur du bâti ! Pourquoi ? Parce que l’isolation et le chauffage, c’est comme un mille-feuilles, dont les couches s’ajoutent insidieusement aux agréables hauteurs sous plafond pour aller taquiner les limites du PLU. Pour rappel notre limite à Vitry est en R+2 à 10m (plus rien ne doit dépasser au-delà).

schema-coupe-isolation-thermique_408

Pour chaque niveau, chez nous 3 (rez-de-chaussée, 1er et 2ème étage), il faut ajouter à chaque épaisseur de dalle :

  • les couches isolantes pour ne pas chauffer le voisin du dessous et/ou du dessus,
  • les différentes strates du système de chauffage,
  • quelques épaisseurs d’isolation phonique,
  • parfois des gaines techniques,
  • et enfin le revêtement de sol.

C’est à partir de ce dernier qu’est envisagée la hauteur sous plafond. Peu de hauteur par couche, mais un quantité de couches suffisantes pour devenir significatives pour aller ennuyer les belles hauteurs souhaitées par l’architecte (et les maîtres d’ouvrage aussi, c’est vrai …).

Vision très simplifiée et dont les causes ne sont pas uniquement dues à la RT, mais elle joue là encore comme un grain de sable supplémentaire.

Enfin, la RT et les nécessités de chauffage ont réduit les options possibles, mais pour finalement converger vers des solutions qui nous convenaient, … toutes les incidences ne sont pas nécessairement nuisibles 🙂 Et nous disposons à présent dans le groupe d’un expert ès système de chauffage !

Le mot de la fin

Je n’aurai encore une fois que survolé la réglementation, et ne suis pas rentré dans les détails de l’étude thermique remise par notre bureau d’étude, non plus que des 3 célèbres indicateurs de la RT. Mais il reste encore d’autres occasions d’aborder le sujet, notamment lorsqu’il conviendra de vérifier en fin de construction qu’elle a bien été respectée !

L’information de la semaine : sur l’ensemble des Cahiers des Charges (CCTP) pour appel à candidature des différents corps de métier qui vont participer à la construction, la quasi totalité fait référence en introduction au respect de la RT (peinture, chauffage, bâti, électricité, etc.).

Stay tuned, et à très bientôt pour la suite de nos aventures 😉

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